Les intempéries dossier prioritaire de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine
La FNSEA Nouvelle-Aquitaine a reçu le préfet de Région le 25 juillet à la ferme Darrigade à Soustons dans les Landes. Aléas climatiques, gestion de l’eau, emploi, Egalim…, les responsables syndicaux ont interpellé Didier Lallement sur de nombreux dossiers.
Depuis son arrivée en Nouvelle-Aquitaine, Didier Lallement se dit «frappé par les caprices de la météo» et par la nécessité pour l’agriculture «de s’adapter très vite, faire preuve de pragmatisme et de souplesse». C’est par ce constat du préfet de Région qu’a débuté la rencontre. «L’agriculture a déjà évolué et elle continuera», assurait Philippe Moinard. Mais, selon le président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine «il n’y a pas suffisamment de mesures prises…». Pour preuve, les nombreux dossiers abordés : à commencer par celui des intempéries.
Toutes les cultures et de nombreux bâtiments ont été touchés par des pluies ou des orages de grêle. «Nous attendons que l’administration soit efficace, fasse accélérer les commissions d’enquête et le classement en catastrophe naturelle», insistait Daniel Couderc, secrétaire général adjoint de la FNSEA N.-A.
Inondations et gestion des cours d’eau
Conséquence des intempéries, les inondations ont amené sur la table la question de la gestion des cours d’eau. L’absence d’entretien est pointée du doigt. «Des solutions ont été trouvées avec certains préfets de département, il faut pouvoir agir», précisait le Béarnais Bernard Layre, secrétaire général de la FNSEA N.-A. Celui-ci rappelait aussi le travail mené par la fédération régionale sur la cartographie des cours d’eau. Mais tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne. Et Bernard Layre d’insister sur la nécessité d’un traitement homogène sur l’ensemble de la région.
Fondamentale aussi la création de réserves en eau pour sécuriser l’activité agricole. Pour cela, il faut simplifier la réglementation et permettre aux projets programmés de voir le jour. «On peut créer des retenues d’eau dans le cadre du projet territorial, si on obtient un financement de l’Union européenne» convenait Didier Lallement.
Le préfet affirmait aussi avoir «insisté auprès du préfet coordonnateur de bassin pour une réflexion amont/aval» autour de l’eau. De son côté, la FNSEA N.-A. avait sollicité le préfet d’Occitanie, coordonnateur de bassin à la fin 2017 afin de participer aux réflexions sur le futur zonage Adour-Garonne. Des sollicitations qui sont restées lettre morte.
Inadmissible pour la FNSEA N.-A. qui dénonce ce «semblant de concertation» ainsi que l’utilisation d’analyses datant de 2014 et 2015 alors que des analyses plus récentes existent. Un point positif toutefois, Bernard Layre saluait le «travail remarquable et concerté conduit avec les services de l’État sur le programme d’actions régional (PAR).» Attention cependant à la délimitation de la zone Ouest qui ne repose sur aucun critère clair.
L’économie au cœur des débats
Seul syndicat représentatif des employeurs de main-d’œuvre, la FNSEA N.-A. évoquait ensuite le sujet de l’emploi. «Un contrat d’objectif territorial va donner lieu à des consultations mises en place par la région, rappelait Philippe Moinard. Il est inenvisageable que la FNSEA N.-A. ne soit pas associée, or à ce jour, il est impossible de joindre la Direccte.»
Autre sujet de mobilisation, les États généraux de l’alimentation (Egalim). Sylvie Macheteau et Denis Bergeron présentaient les travaux initiés avec l’ARIA de Nouvelle-Aquitaine autour de la création et du partage de la valeur ajoutée. Qualifiée de «chance à saisir», la démarche va permettre de mettre en avant «ce que l’on fait déjà», pour les deux représentants syndicaux. Le projet ne fait toutefois pas oublier le récent rejet du projet de loi par la commission mixte paritaire. Le député Moreau reste dans le collimateur des éleveurs.
Si la FNSEA N.-A. est active, il faut aussi que l’État respecte ses engagements. Notamment, celui de mettre en place des mesures compensatrices pour les exclus des zones défavorisées. «Nous avons fait remonter la demande à plusieurs reprises, a répondu le préfet de Région, mais à ce jour, nous sommes encore dans l’attente de directives.» Enfin, la question du paiement des MAE (mesures agro-environnementales) a fait grincer des dents. Le paiement du solde de 2016 est repoussé de mois en mois.
«Que l’on ne nous parle plus de problèmes de logiciels et que l’on nous paye ce que l’on nous doit !», s’indignait François Avrard, secrétaire général adjoint de la FNSEA N.-A.
Sans parler de problèmes techniques, Didier Lallement reconnaissait qu’il y a bien «un problème de tuyau» mais nullement de disponibilité des fonds. Mais selon lui, la question du financement post-2020 reste «centrale».
P. Dumont