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Les JA des Pyrénées-Atlantiques affichent leur colère

Les Jeunes Agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques n'entendent pas relàcher la pression. Le feuilleton, qui oppose le syndicat à  l'administration à  propos d'une trentaine de dossiers PAC réalisés en 2010, a connu un nouvel épisode ce mardi 10 avril. Vingt-cinq membres du syndicat ont fait irruption lors d'un comité de pilotage sur les dossiers PAC 2012, auquel participaient des représentants de la DDTM.

file-Accompagnée d'un jeune veau blessé, symbole de leur lutte, une trentaine de JA a dénoncé, témoignages à  l'appui, les préjudices subis par de nombreuses exploitations des Pyrénées-Atlantiques sur le montant de leurs aides PAC. © Le Sillon
Accompagnée d'un jeune veau blessé, symbole de leur lutte, une trentaine de JA a dénoncé, témoignages à  l'appui, les préjudices subis par de nombreuses exploitations des Pyrénées-Atlantiques sur le montant de leurs aides PAC. © Le Sillon
Lors de leur intervention, les syndicalistes étaient accompagnés d'un jeune veau blessé (par sa mère, suite à  un accident d'élevage), symbole de leur lutte. Un moyen de cristalliser le sentiment qui les anime et donner encore plus de retentissements à  leur démarche. «Ce veau représente la situation de ces familles et plus généralement celle des éleveurs français, a expliqué le secrétaire général, Jean-Marc Couturejuzon. À savoir des gens qui ont envie de se battre pour leur survie et de relever la tête, mais qui sont aujourd'hui cloués au sol après avoir reçu un coup fourbe de la part de l'administration». Cette affaire prend sa source en 2010. Après un changement de forme juridique de leurs exploitations (constitution de GAEC en l'occurrence), plusieurs agriculteurs ont rencontré des difficultés pour bénéficier du régime de subrogation, notamment vis-à -vis de certaines primes découplées cette année-là . Ce dispositif est censé permettre le transfert des références historiques des exploitations individuelles sur la nouvelle société. Un dialogue de sourds Le syndicat accuse la DDTM d'une erreur. Selon lui, l'administration n'aurait pas fourni les formulaires nécessaires à  cette déclaration. Or, c'est l'absence de ce document qui a été reprochée plus tard aux agriculteurs. Au final, les conséquences sont lourdes. «Ces exploitations ont été dépossédées des aides auxquelles elles avaient droit et se trouvent amputées d'une grande partie de leur revenu», s'insurgent les Jeunes Agriculteurs. À ce jour, 27 familles ont été recensées. «Aujourd'hui, elles sont plongées dans une grande détresse humaine et financière». Fabien Raufaste, installé depuis 2008 à  Buzy, est venu témoigner de sa situation. En 2010, il a expliqué s'être déplacé dans les services de la DDTM afin de réaliser son dossier PAC en bonne et due forme. Malgré ces précautions, un défaut de subrogation a été constaté et le jeune exploitant a perdu une partie de ses aides. «Depuis deux ans, aucune solution ne nous a été proposée, malgré tous les courriers que nous avons pu envoyer», déplore-t-il. André Coig, président des JA des Pyrénées-Atlantiques, enfonce le clou. «Il ne se passe pas un jour sans que nous ayons ces familles au téléphone pour partager leur désarroi», témoigne-t-il. Courrier en très petite vitesse Dernier rebondissement en date, les JA ont reçu, le 29 mars 2012, une réponse du ministère de l'agriculture suite à  une demande d'explication sur ce cafouillage administratif. Celle-ci avait été envoyée cinq mois plus tôt, le 27 octobre 2011! Le ministre indique simplement «avoir conscience des difficultés qu'ont pu avoir les exploitants à  appréhender les démarches nécessaires au bon suivi de leur dossier». Une réponse qui provoque les foudres des JA. «Ces quelques mots de M. Le Maire sont tout simplement une insulte au monde agricole, tempête encore Jean-Marc Couturejuzon. Il ne sait pas ce que ces familles traversent par la faute de l'administration». En interrompant cette réunion, les JA ont voulu interpeller directement François Goussé, directeur de la DDTM des Pyrénées-Atlantiques. Absent de cette rencontre, il était représenté par Bernard Besselat, chef du service productions et économie agricoles. Celui-ci rejette, tout d'abord, l'ensemble des arguments. Il avoue, ensuite, n'avoir aucune solution à  apporter. «S'il doit y avoir une décision, elle n'est pas du ressort des services départementaux tant qu'il n'y aura pas de décision nationale», explique-t-il. Cette justification laisse les jeunes syndicalistes dans l'expectative. Ils accusent la DDTM de formuler de «faux arguments» et de «se réfugier derrière un brin d'herbe». Ils pointent également du doigt la rigidité de ses services. Pression tout azimut Au travers de ce coup d'éclat, les JA ont voulu mettre en lumière cette affaire et la porter aux yeux du plus grand nombre. «Ce n'est qu'un premier avertissement», lance le secrétaire général. Sur ce sujet, les Jeunes Agriculteurs ont alerté et «reçu le soutien» d'un grand nombre de parlementaires et d'élus du département. Au-delà  de cette affaire, ils ont voulu également dénoncer l'attitude de l'administration dans le cadre des contrôles réguliers que subissent les exploitations. «Les agriculteurs ont une pression incroyable Ces contrôles sont totalement déshumanisés, on ne laisse aucune place à  l'erreur humaine». De quoi alimenter un peu plus le sentiment de harcèlement. Fabien Brèthes
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