Les JA veulent revaloriser le parcours à l’installation
Le syndicat des Jeunes Agriculteurs attend un message fort du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, lors de prochain congrès qui s’est ouvert au Mans hier, mardi 16 juin en fin de journée et jusqu’à demain.
Thomas Diemer, président des Jeunes Agriculteurs, espère des annonces du ministre de l’Agriculture lors de son intervention en clôture du congrès des JA, demain, jeudi 18 juin auMans, afin de faciliter le parcours à l’installation, rénové récemment. «Le parcours n’est pas opérationnel. Il y a de vraies difficultés administratives et les dotations aux jeunes agriculteurs (DJA) pour 2015 n’ont toujours pas été versées» alors que l’argent dort en région, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse, le 3 juin dernier.
Il rappelle le délai particulièrement long d’instruction de certains dossiers, au point que des jeunes travaillaient sur leur ferme sans statut en ce début d’année. «Cela faisait longtemps que l’on savait que le parcours allait changer. Il aurait été possible d’anticiper beaucoup plus. Entre le ministère, les régions et Bruxelles, c’est un peu le jeu du chat et de la souris!», observe-t-il. Déjà, l’ancien parcours à l’installation avait perdu de son attrait. Les taux d’intérêt des prêts bonifiés étaient inférieurs à ceux du marché, la DJA à rendre parfois au bout de cinq ans et le parcours administratif complexe. Le nouveau parcours semble pour l’heure tout aussi laborieux.
Le ministre fermement attendu
«Nous demandons plus de souplesse d’un point de vue administratif. Certains plans d’entreprise, avec la volatilité des cours, ne sont déjà plus d’actualité», continue Thomas Diemer. Entre une nouvelle PAC aux règles fluctuantes et des cours volatils, établir un prévisionnel de chiffre d’affaires sur plusieurs années relève effectivement du grand art. De plus, comme «aujourd’hui, la conjoncture de prix est plus délicate», estime David Bourdin, président des Jeunes Agriculteurs de la Sarthe, même si l’agriculture attire toujours autant, les installations se font plus rares. Par ailleurs, les difficultés financières des chambres d’agriculture où réside la majeure partie des conseillers installation, pourraient également défavoriser le système.
Thomas Diemer reconnaît l’ensemble des difficultés: «Nous nous battons pour garder l’installation comme prioritaire. En termes de financement, grâce à nos actions, nous n’avons pas de désengagement». Pour David Bourdin, «les projets sont de plus en plus durs à monter. Le contexte n’aide pas». Il donne le chiffre de 330.000 euros d’investissement qu’un jeune doit sortir pour s’installer sur une ferme. En 2014, le montant moyen du coût de l’installation pour un projet individuel dans la Sarthe, s’est élevé à 389.000 euros. Sous forme sociétaire, le coût s’établit à 293.000 euros par JA en GAEC et 267.000 euros en EARL.
L’accès au foncierL’accès au foncier est considéré comme «l’un des principaux freins à l’installation», selon François Rihouet, rapporteur du rapport d’orientation 2015 intitulé «Foncier: entre avenir et héritage», thème principal de ce congrès 2015 des Jeunes Agriculteurs. Les quatre grands axes de ce rapportprésenté aujourd’hui devant les congressistes par François Rihouet sont : la préservation du foncier agricole, la pression grandissante des règles environnementales sur la gestion des terres, la délicate question de la valorisation de ces dernières par le travail à façon et le portage du foncier comme solution pour l’installation des jeunes. «Nous avons besoin d’apporteurs de capitaux, mais il faut que l’agriculteur reste décisionnaire sur son exploitation», affirme Thomas Diemer. |