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Les marchés de plein air s’installent en mode dérogatoire

Plusieurs communes ont sollicité auprès de leur préfecture une dérogation pour leur marché ou leurs halles.

file-Peu de monde sur le marché d’Oloron-Sainte-Marie vendredi dernier. La commune désire toute de même maintenir ce rendez-vous hebdomadaire, tant pour les consommateurs que les producteurs.
Peu de monde sur le marché d’Oloron-Sainte-Marie vendredi dernier. La commune désire toute de même maintenir ce rendez-vous hebdomadaire, tant pour les consommateurs que les producteurs.

«Il n’y a pas plus de danger d’être exposé au virus dans un marché de plein air que dans une grande surface.» Tel est le message délivré par plusieurs maires qui ont choisi de maintenir le marché sur leur commune. Le Premier ministre, Édouard Philippe, avait laissé cette option aux élus, sous réserve d’une dérogation accordée par le préfet.

Depuis l’annonce de cette interdiction à partir du 24 mars, environ un quart des 10.000 marchés de plein vent ont obtenu une autorisation préfectorale pour être rouverts, selon Monique Rubin, présidente de la Fédération des marchés de France. Ce sont «pour la majorité des marchés de très petites communes, constate-t-elle. Seulement 210 marchés sont ouverts dans des communes de plus de 2.500 habitants».

Dans les grandes villes, justement, les réouvertures se font parfois avec un nombre d’exposants limité (cinq exposants par marché à Grenoble). Trop limité, selon la fédération, qui demande un plancher fixé à la moitié du nombre d’exposants et une répartition égale entre producteurs, artisans et commerçants.

Sécurité renforcée

Le nombre d’autorisations pourrait augmenter dans les jours prochains, espère la fédération : «Il faut raison garder, le protocole est tombé sur le bureau des préfets vendredi, ils font suivre les infos aux maires, qui prennent le temps d’y réfléchir. Je suis optimiste, peut-être que nous allons doucement vers une réouverture complète.» La fédération recense à ce jour «une dizaine de départements dont les préfectures n’ont accordé aucune dérogation.» Parmi elles, il y a notamment Paris et ses 98 marchés.

Dans les Landes, dix-neuf communes ont maintenu leur marché depuis l’interdiction, et vingt-cinq dans les Pyrénées-Atlantiques. À l’image d’Oloron-Sainte-Marie. «Plusieurs raisons m’ont conduit à demander une dérogation, explique le maire, Hervé Lucbéreilh. Et notamment par rapport à l’aspect économique. Pour certains producteurs, arrêter de travailler, c’est les condamner». Même tonalité à Soumoulou. «On se doit de faire vivre ces agriculteurs qui sont en vente directe, commente le maire, Alain Trépeu. On peut maintenir ces marchés en prenant toutes les mesures de sécurité qui s’imposent».

Les services de l’État très vigilants

La préfecture a d’ailleurs mis en place une procédure très stricte. Ainsi, les services de l’État seront «très vigilants sur le respect des mesures d’hygiène, notamment la gestion des flux (comptabilisation des entrées et sorties); l’affichage et le respect des gestes barrières; la mise en place d’un dispositif visant à empêcher les clients de toucher les produits exposés et la distance entre les étals; le respect de la distance au moins égale à un mètre entre clients, pas de poignée de mains ni d’embrassade.» En cas de non-respect, le préfet retirera immédiatement l’autorisation accordée. Les forces de l’ordre seront chargées de veiller à la bonne application de ces mesures.

D’autres communes ont fait le choix de se conformer à l’interdiction. La ville de Bayonne a ainsi fermé ses quatre marchés de plein air, mais a demandé une dérogation pour ses halles «pour prendre en considération les besoins alimentaires de la population de centre-ville (12.500 personnes habitant dans un rayon d’1 km)», indique un communiqué de presse.

Solution alternative

Une solution alternative à ces fermetures a été trouvée, avec notamment la mise en place d’une plateforme téléphonique qui met en relation les consommateurs et cinq maraîchers. Cette plateforme, ouverte le 30mars, sera accessible du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00. Les commandes pourront être retirées, selon le jour, sur trois sites : place de la République le mardi matin, place des Gascons le mercredi matin, place des Basques le samedi matin. «La situation que nous vivons est tout à fait exceptionnelle, note le maire Jean-René Etchegaray. Elle demande pour aujourd’hui et pour demain la prise de conscience et la solidarité de tous. La lutte contre la propagation du virus demeure l’objectif essentiel».

Dans les Landes, le réseau Bienvenue à la ferme a ouvert un second lieu pour retirer ses commandes du Drive fermier à Mont-de-Marsan. Désormais, depuis ce vendredi 3 avril, les clients peuvent retirer leurs commandes le vendredi après-midi de 12 heures à 16 h 30 sur le parking de la chambre d’agriculture, 55 avenue Cronstadt, Cité Galliane. Un seul client est servi à la fois et ceux en attente sont invités à patienter dans les véhicules.

Y. A., avec Agra Presse

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