Les ministres européens de l’agriculture renvoient leurs décisions en mars
Très attendue, la réunion du conseil des ministres de l’agriculture de l’UE du 15 février n’a débouché sur aucune mesure concrète. Stéphane Le Foll veut néanmoins croire que les positions ont évolué. «Les demandes françaises ont tout de même permis un débat qui a fait bouger les lignes sur l’appréciation que l’on peut avoir de la situation».
La crise agricole sera inscrite à l’ordre du jour du prochain conseil des ministres de l’agriculture, le 14 mars. Et pour préparer ce rendez-vous, le commissaire à l’agriculture est attendu le 25 février à Paris pour discuter des propositions françaises avec Stéphane Le Foll et Manuel Valls.
Le 15 février à Bruxelles, Stéphane Le Foll a tenté de convaincre ses partenaires de la gravité de la crise qui frappe les agriculteurs et présenté le mémorandum qu’il avait envoyé quelques jours plutôt à Bruxelles. Le ministre français a notamment insisté sur la nécessité pour l’Europe de disposer de réels outils de régulation des marchés agricoles et de mettre en place rapidement des mécanismes pour venir en aide aux agriculteurs en difficulté.
Selon M. Le Foll, seul un mécanisme responsabilisant les acteurs économiques par une limitation de la production serait de nature à stopper la course à l’accroissement des volumes, qui se conjugue toujours avec une baisse des prix insoutenables pour les agriculteurs.
Un soutien partiel
Il a également évoqué la mise en place de mécanismes de soutien à la promotion et aux exportations, plus performants à l’image de ce que proposent de nombreux pays ainsi que la levée de l’embargo sanitaire russe. Si le mémorandum français a été soutenu par douze pays (Portugal, Pologne, Roumanie, Belgique, Irlande, Italie, Espagne, Lituanie, Chypre, Bulgarie, Slovaquie, Slovénie), l’Allemagne et la Commission européenne ne sont pas encore convaincues. «Avec Christian Schmidt (N.D.L.R.: le ministre de l’agriculture allemand), nous sommes d’accord sur le constat, mais c’est plus difficile sur la partie solution», a reconnu Stéphane Le Foll.
Quant à Phil Hogan, s’il partage également le constat, il a mis des balises à une éventuelle intervention de Bruxelles. Les mesures, a-t-il indiqué, devront respecter le cadre réglementaire de l’Union européenne, elles devront également respecter les contraintes budgétaires communautaires (il n’y a plus de ressources provenant du superprélèvement laitier) et recueillir un large soutien du Conseil des ministres. À ce stade, seules les mesures de promotion et l’action diplomatique pour lever l’embargo russe pourraient être soutenues par la Commission.