Les points clés pour bien conduire la culture du colza
Au cours d'une rencontre technique organisée le 1er février à Gerderest (Pyrénées-Atlantiques), techniciens de la chambre d'agricultur et du Cetiom ont présenté les points clés de la conduite du colza.
Cette « matinée terrain » sur la conduite du colza était organisée par la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques en partenariat avec le Cetiom chez M. Glemet à Gerderest. Après deux années de céréales à pailles (blé et orge), la parcelle de colza de M. Glemet a été semée le 28 septembre avec un semoir céréale à 2,5 kg/ha à 17 cm d'écartement.
Exigeant aussi en phosphore et potasse, il faut privilégier l'apport au semis. Si les feuilles se colorent en rouge en octobre novembre, c'est que le colza manque de phosphore. « Les sols des Pyrénées-Atlantiques sont bien pourvus en P et K il est donc rare d'observer des carences en ces éléments. Une simple fumure d'entretien suffit » témoigne Patrice Mahieu, agronome à la chambre d'agriculture.
Au mois d'octobre, les adultes migrent des haies et sous bois vers les champs pour se reproduire. Les attaques sont facilement repérables (petites morsures circulaires sur les feuilles). Les femelles pondent au pied du collet et les larves se développent dans le pétiole, épuisant la plante. Les larves peuvent migrer dans le coeur du colza donnant un colza sans tige principale occasionnant de graves dégàts et des pertes de rendements.
Pour repérer ces petits coléoptères, une solution simple : la fameuse cuvette jaune ! « Dans le Gers, on est obligé de traiter car on observe plusieurs vols depuis quelques années : 15 à 20 % des colzas sont retournés à cause des altises », témoigne Richard Ségura, « les traitements à base de pyréthrénoides sont efficaces » Les méligèthes et les charançons sont aussi des ennemis du colza (charançons du bourgeon terminal, charançons de la tige, charançons des siliques). Le charançon de la tige est à surveiller, en février mars lors de la reprise du développement et après plusieurs jours sans vent et ensoleillé. Deux maladies peuvent aussi être présentes : le sclérotinia, dont la présence est déterminée majoritairement par le précédent de culture (attention aux précédents tournesol, soja et luzerne), et l'oidium, qui forme des taches étoilées blanches sur la tige et les feuilles puis un duvet blanc sur la silique.
« Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, la culture du colza n'est pas très développée et nous sommes encore largement épargnés par les ennemis de culture et les maladies. Les suivis d'attaques sur les parcelles d'essais, qu'elles viennent des altises, des charançons ou des pucerons, ne justifient pas de traitement dans la majorité des cas » témoigne Patrice Mahieu.
Emmanuelle Bonus
Premier conseil : semer tôt !
Pour Richard Ségura, animateur du Cetiom, le semis est un peu trop tardif. « Ici, un semis début septembre est conseillé. Les agriculteurs ont tendance à semer trop tard par crainte de l'élongation. Cette crainte est souvent injustifiée si on a pris soin de semer une variété moins sensible à l'élongation automnale, et surtout à faible densité ». Très exigeant en souffre, le colza en a besoin de 4 à 5 kg/quintal produit. Naturellement présent dans le sol, il est nécessaire d'en apporter quand le colza redémarre en février-mars. Une carence est facilement identifiable, on observe une décoloration des feuilles mais les nervures restent vertes. Cette carence s'accentue si l'hiver est pluvieux et les pertes de rendement peuvent être conséquentes.Exigeant aussi en phosphore et potasse, il faut privilégier l'apport au semis. Si les feuilles se colorent en rouge en octobre novembre, c'est que le colza manque de phosphore. « Les sols des Pyrénées-Atlantiques sont bien pourvus en P et K il est donc rare d'observer des carences en ces éléments. Une simple fumure d'entretien suffit » témoigne Patrice Mahieu, agronome à la chambre d'agriculture.
De nombreux ravageurs, mais les Pyrénées-Atlantiques sont encore épargnées
Les ravageurs de cette culture sont nombreux. Les limaces sont à craindre au semis et sur notre région humide un limacide est souvent nécessaire. L'altise est l'insecte qui pose le plus problème dans le département. La solution consiste à semer tôt pour que le colza soit développé au moment de leur arrivée dans les champs.Au mois d'octobre, les adultes migrent des haies et sous bois vers les champs pour se reproduire. Les attaques sont facilement repérables (petites morsures circulaires sur les feuilles). Les femelles pondent au pied du collet et les larves se développent dans le pétiole, épuisant la plante. Les larves peuvent migrer dans le coeur du colza donnant un colza sans tige principale occasionnant de graves dégàts et des pertes de rendements.
Pour repérer ces petits coléoptères, une solution simple : la fameuse cuvette jaune ! « Dans le Gers, on est obligé de traiter car on observe plusieurs vols depuis quelques années : 15 à 20 % des colzas sont retournés à cause des altises », témoigne Richard Ségura, « les traitements à base de pyréthrénoides sont efficaces » Les méligèthes et les charançons sont aussi des ennemis du colza (charançons du bourgeon terminal, charançons de la tige, charançons des siliques). Le charançon de la tige est à surveiller, en février mars lors de la reprise du développement et après plusieurs jours sans vent et ensoleillé. Deux maladies peuvent aussi être présentes : le sclérotinia, dont la présence est déterminée majoritairement par le précédent de culture (attention aux précédents tournesol, soja et luzerne), et l'oidium, qui forme des taches étoilées blanches sur la tige et les feuilles puis un duvet blanc sur la silique.
« Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, la culture du colza n'est pas très développée et nous sommes encore largement épargnés par les ennemis de culture et les maladies. Les suivis d'attaques sur les parcelles d'essais, qu'elles viennent des altises, des charançons ou des pucerons, ne justifient pas de traitement dans la majorité des cas » témoigne Patrice Mahieu.
Quelle dose d'azote au printemps ?
La matinée technique était aussi l'occasion de calculer la dose d'azote à apporter au printemps. L'engrais est le poste d'économie majeur : plus on a de matière verte, moins on aura à mettre de l'azote au printemps. Deux méthodes sont utilisées : la méthode visuelle, pas assez fiable selon Richard et la pesée de matière verte, méthode à réaliser en janvier. Cette dernière a été effectuée en cette fraîche matinée de février (voir photo). Sur 4 x 1 m2 les colzas sont coupés, pesés et une « réglette azote colza » est utilisée pour estimer la dose d'azote à apporter en fonction du type de sol, du rendement objectif et de l'apport organique. Le fractionnement en trois apports est conseillé : les 2/3 de la dose totale doivent être apportés avant la mi-février et l'autre tiers fin février début mars. Le poste le plus cher sur le colza reste le désherbage. Le problème majeur est à la levée : la ravenelle et le géranium, qu'il faut impérativement maîtriser au stade plantule, Il est possible, en respectant les densités de peuplement, de semer à 80 cm d'écartement et de biner la culture. Bon précédent céréale à pailles, il laisse la parcelle propre. Au final, cette culture, encore peu représentée en Béarn et Pays basque, reste peu touchée par les ravageurs et maladies et sa marge brute est intéressante : 500 €/ha en moyenne sur les parcelles en suivis.Emmanuelle Bonus