Les professionnels de la viande montent au créneau contre le totalitarisme alimentaire
Inquiets de l’écho de plus en plus important que rencontrent les associations anti-viande et antispécistes dans les médias, et consternés par les violences dont ont récemment fait preuve les militants de celles-ci à l’égard des boucheries et abattoirs, les professionnels agricoles sont à l’origine de plusieurs initiatives destinées à défendre l’élevage et la consommation de viande.
Si les associations anti-viande bénéficient d’une visibilité médiatique importante, amplifiée par la violence de plus en plus exacerbée de leurs actions militantes, les professionnels de l’élevage et de tous les maillons de la filière viande ont décidé de contre-attaquer en s’exprimant dans les médias.
Dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Ouest-France le 10 octobre, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, et le président de Jeunes Agriculteurs, Jérémy Decerle, demandent ainsi au Président de la République de faire respecter l’ordre public. «Nous vous appelons à prendre la parole pour le respect des consommateurs qui aiment la viande», écrivent-ils, rappelant que chacun doit rester libre de choisir son alimentation, et défendant le travail des éleveurs.
Empreinte carbone positive
«Malgré l’engagement des éleveurs à toujours faire mieux, les associations antispécistes redoublent d’attaques», leur but n’étant pas l’amélioration du bien-être animal mais bel est bien l’arrêt de l’élevage. Christiane Lambert et Jérémy Decerle soulignent également que, contrairement aux idées reçues, l’élevage est aussi un atout en matière d’environnement puisque «son empreinte est positive avec la valorisation de 13 millions d’hectares de prairies, puits de carbone irremplaçables et joyaux de biodiversité».
Alertant sur «la crise morale que traversent les éleveurs et la majorité des acteurs de la filière viande», ils appellent Emmanuel Macron à condamner les actes de violence, une «vision sectaire du monde» et les appels à la haine dont sont victimes les acteurs de la filière, à tous les maillons.
«Les végans n’ont pas le droit de faire régner la peur»
Sur la même ligne, le président de l’APCA Claude Cochonneau a rédigé dernièrement une tribune cosignée par des professionnels de l’industrie de la viande et des élus (dont la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et un certain nombre de sénatrices et sénateurs), publiée le 9 octobre sur le site internet du Figaro.
Choqués par la comparaison entre l’industrie de la viande et un holocauste, parallèle réalisé par les vegans, ils dénoncent «un intégrisme sectaire» et «un enrôlement dangereux qui tente de convertir nos jeunes à des croyances alimentaires fausses au détriment de notre alimentation diversifiée». «Nous demandons solennellement que l’État républicain remette de l’ordre et fasse respecter le libre arbitre alimentaire de chacun», poursuivent les signataires, rappelant également que la filière viande participe à la renommée de la gastronomie et de la culture française. «C’est une chance pour nos territoires, nos filières, notre équilibre économique, nos emplois d’avoir ce niveau d’expérience pour notre alimentation», soulignent-ils.
Animé par la même démarche de défense des professionnels de la filière viande, le groupe Réussir-Agra a, de son côté, lancé une pétition à l’attention du Président de la République pour «garantir la liberté de tous en matière d’alimentation» face à la montée en puissance d’une forme de «totalitarisme alimentaire». Dans ce texte, le groupe de presse, dont fait parti Le Sillon, explique que «cette liberté de choix est menacée par les actions récentes menées par des activistes auprès de boucheries, d’élevages ou d’abattoirs». Et de demander «au Président de la République, à son Premier ministre, et au gouvernement» de «condamner officiellement toute forme de totalitarisme alimentaire» et de «déclarer Grande cause nationale la défense d’une alimentation diversifiée et équilibrée en 2019».
Pour signer la pétition >>> |