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Les rendements de mais font le grand écart

Alors que le cap de la mi-récolte vient d'être franchi à  l'échelle du Sud-Ouest, cette situation masque de grandes disparités. Pour l'instant, la récolte qui est quasiment achevée dans les Landes et les côteaux du Béarn révèle des rendements stables et des humidités relativement basses.

Sur les quelque deux cent mille hectares de mais que comptent les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, plus de la moitié a d'ores et déjà  été récoltée. C'est en tout cas le constat dressé, en milieu de semaine, par la majorité des organismes stockeurs de la région. Cette situation correspond à  une récolte relativement précoce et à  un état d'avancement similaire à  celui de la dernière campagne. Au-delà  de ce constat global, la situation s'avère très contrastée selon les secteurs géographiques. « Cette année, tout le monde à  semer très tôt, commente Franck Camet-Lassalle, chef de marché mais chez Euralis, mais après une excellente levée, les particularités de chaque sol et des phénomènes climatiques localisés ont créé un décalage ». Une analyse confirmée au sein des établissements Lacadée. Sur sa zone d'activité, Bernard Lacadée estime avoir réalisé les trois quarts de la récolte. « On peut considérer que 85 % des mais ont été semés avant le 30 avril, c'est vraiment exceptionnel et explique la précocité de la récolte dans certains secteurs ». Deux zones bien spécifiques peuvent être distinguées, délimitées par une ligne passant par Pau et Aire-sur-l'Adour. Ainsi, dans les Landes (Chalosse, Hautes Landes) et l'ouest des Pyrénées-Atlantiques (zone des Gaves : canton de Sauveterre, Orthez) la récolte est aujourd'hui quasiment achevée. « En ce qui concerne la coopérative Maisadour et notre zone d'activité, l'état d'avancement se situe entre 80 et 90 %. Le sud des Landes a démarré plus tôt que d'habitude mais le nord du département a aujourd'hui rattrapé le retard. Cela est positif car la grande majorité des surfaces vont être récoltées pour la Toussaint », souligne Pierre Pinchauret, directeur du réseau agro-céréales. Globalement, les différents organismes font état de rendements stables par rapport à  la dernière campagne. Toutefois, de grandes disparités demeurent. Ainsi, sur les terres non irriguées, les performances semblent proches, voire légèrement supérieures à  l'année passée. « Certaines zones ont toutefois déploré un manque d'eau, note Pierre Pinchauret. Dans les terres irriguées, les résultats vont être fonction de la disponibilité en eau mais globalement les rendements sont satisfaisants ». De grandes disparités selon les zones À l'opposé de cette première zone, à  peine 30 à  40 % de la récolte a été réalisée dans la partie la plus à  l'est des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'au Pays basque. Dans certains secteurs à  forte orientation maisicole, tel que le canton de Ger, la récolte n'a réellement démarré qu'aux alentours du 20 octobre. « Même s'il est encore trop tôt pour se faire une idée précise dans ce secteur, il semble que les premiers résultats présentent d'excellents rendements, se situant entre 90 et 110 quintaux par hectares selon les zones », commente Franck Camet-Lassalle. Durant l'été, ces secteurs ont bénéficié, il est vrai, d'épisodes pluvieux salvateurs. Gràce aux semis précoces, les mais déjà  récoltés affichent des teneurs en eau relativement basse. Même s'il s'agit là  aussi d'un résultat très variable, le taux d'humidité moyen semble se situer autour de 26 % dans ces secteurs. Pour l'heure, de tels résultats autorisent des débits de chantiers élevés et une gestion de la récolte relativement souple pour les organismes stockeurs. Une teneur en eau faible, conjuguée à  des températures extérieures clémentes, favorise les débits des séchoirs. Toutefois, cette situation est à  nuancer. En effet, les mais ramassés actuellement dans la partie orientale des Pyrénées-Atlantiques et dans les Hautes-Pyrénées semblent présentés des taux d'humidité sensiblement plus élevés. Quoi qu'il en soit, il apparaît que la récolte actuelle révèle les mêmes enseignements que les campagnes précédentes. « La situation est conforme à  ce que l'on sait, confirme Éric Savary, directeur appro-céréales chez Lur Berri, à  savoir que les semis précoces sont toujours les plus performants ». En effet, cette année encore, de nombreuses attaques de pyrales et de sésamies ont été à  déplorer sur les parcelles semées les plus tardivement. Un contexte qui devrait encourager les producteurs concernés à  récolter au plus tôt. Durant les derniers jours, la météo favorable a permis une récolte rapide dans de bonnes conditions. Toutefois, plusieurs milliers d'hectares restent encore à  moissonner dans la région. Même si les premiers bilans font état de résultats satisfaisants, il faudra encore attendre quelques jours avant de tirer des enseignements définitifs. Dans le domaine agricole, « c'est à  la fin de la foire que l'on compte les bouses » Fabien Brèthes Une qualité sanitaire satisfaisante La culture 2010 de mais grain aura, une fois de plus, présenté de grandes spécificités. Après des semis particulièrement précoces, des épisodes de fraîcheur ont eu pour effet de ralentir sensiblement le développement des plantes. Durant l'été, la situation hydrique a été très contrastée. Pendant que certains secteurs bénéficiaient d'épisodes pluvieux bienfaiteurs (des Pyrénées-Atlantiques surtout), d'autres ont souffert d'un manque d'eau certain (zone de coteaux : Chalosse notamment). Ces phénomènes conjugués provoquent une récolte à  des dates habituelles, malgré les semis précoces.
Même si celle-ci n'est pas encore terminée, les premiers résultats montrent une qualité sanitaire du grain plutôt satisfaisante. « Malgré une grosse pression de foreurs, la qualité sanitaire est au rendez-vous, confirme Gilles Espagnol, ingénieur régional d'Arvalis, l'institut du végétal, de plus, nous déplorons très peu de développement de mycotoxines ou de champignons ». Là  encore, cette situation moyenne cache certaines disparités. Par exemple, les semis tardifs des zones de coteaux des Landes ou du Béarn, ont été touchés par des attaques de larves de pyrales. Ce contexte doit inciter les producteurs à  envisager une récolte rapide, afin de ne pas risquer une dégradation sanitaire du grain.
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