Les ventes de foie gras ont plongé de 10,4% en 2019
Le contexte peu favorable de la fin d’année a entraîné une chute des ventes de foie gras sur la saison festive (du 11 novembre au 5 janvier) de -10,2 % en volume et de -10 % en valeur. En répercussion, les résultats sur l’ensemble de l’année 2019 sont à -10,4 % en volume et -8,6 % en valeur.
Les fêtes de fin d’année sont une période cruciale pour le foie gras. En effet, le seul mois de décembre représente «environ 70% des volumes de ventes de l’année» rappelle le Cifog dans un communiqué publié le 29 janvier. Or, dans ce document, l’interprofession des palmipèdes à foie gras relate que les ventes ont accusé une perte de 10% (en volume comme en valeur) entre le 11 novembre 2019 et le 5 janvier 2020.
Pour expliquer ce recul, le Cifog évoque les mouvements sociaux et l’encadrement des promotions instauré par la loi Egalim. En effet, durant cette courte période, les promotions, mises en avant, prospectus… — comme c’est le cas pour le chocolat, le champagne, les spécialités glacées, etc. — stimulent les achats. Ces promotions de fin d’année peuvent représenter jusqu’à 75% des volumes de foie gras vendus annuellement.
Après un bon démarrage durant les neuf premiers mois de 2019, «la situation a basculé à partir de la présaison, moment où le foie gras était traditionnellement fortement mis en avant en magasin» indique le Cifog. Et malgré un «fort rebond» durant les deux dernières semaines de l’année, 2019 restera donc marquée par une chute des ventes de 10,4% en volume et 8,6% en valeur.
En pleine période de négociations commerciales 2020, le Cifog estime qu’il y a «urgence à obtenir un aménagement rapide des règles de la loi Egalim applicables du 1er mars 2020 au 28 février 2020». Pour rappel, la filière est favorable à l’encadrement des promotions en valeur, mais souhaite que les foies gras, magrets et confits «ne soient plus soumis au plafond du volume vendu sous promotion aujourd’hui fixé à 25%». C’est pourquoi le Cifog en appelle à un assouplissement de l’encadrement des promotions en grande surface.
Ce recul des ventes «met en danger tous les acteurs de la filière et fait peser un vrai risque sur les 100.000 emplois directs et indirects concernés par la filière du foie gras» s'inquiète le Cifog. La loi Egalim, initialement imaginée pour protéger la rémunération des éleveurs, «aura pour conséquence en 2020 de faire baisser les revenus d’un certain nombre d’entre eux. En effet, les éleveurs qui travaillent en contractualisation avec les marques verront leurs commandes et donc leur rémunération fortement baisser afin de compenser les stocks d’invendus suite à cette baisse des ventes en fin d’année 2019» déplore l'interprofession.