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Les vignerons dénoncent l'absence de régulation qualitative

Le nouveau régime européen d'autorisations de plantations s'applique au 1er janvier 2016.

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Nous n'avons aucun moyen d'empêcher un producteur de vin de table qui s'implante à  proximité d'une aire d'appellation, et avec le même cépage, de profiter de sa notoriété», a expliqué Gilles Guillerault, président de l'Union viticole sancerroise (UVS), lors d'une visite de terrain organisée le 9 décembre par la Fédération des unions viticoles du Centre-Loire (FUVC). Avec le nouveau système d'autorisation de plantations actuellement en discussion au niveau national, les vignerons de Centre-Loire craignent de ne plus pouvoir contrôler la croissance du vignoble régional. Les vignobles du Centre-Loire «ont fait le choix, dans les années 1930, de développer un type de vins blancs, secs, fruités et avec une forte expression minérale, avec un cépage précis, le sauvignon», a indiqué Gilles Cailbourdin, président de la FUVC. Le modèle choisi par ces vignerons «a pour objectif de privilégier la qualité et la valorisation plutôt que la quantité», a ajouté Nathalie Prieur, directrice de l'Union viticole sancerroise. Le choix historique de la qualité Ces qualités font que maintenant six bouteilles sur dix sont exportées. Cette construction pas à  pas, fondée sur la qualité, autorise le vignoble à  accroître sa surface plantée de 10 à  12 hectares par an, soit une production de 80.000 bouteilles par an. «Il faut que, tous les ans, nous sachions trouver un débouché nouveau pour 80.000 bouteilles supplémentaires», a fait remarquer Pierre Clément, président de l'appellation Menetou-Salon. En dehors de cette expansion maîtrisée, «nous risquons de nous retrouver face à  une expansion anarchique des volumes», a prévenu Gilles Guillerault. «Le ministère (de l'agriculture) n'a pas réglé la question de la régulation qualitative des surfaces. Aucune solution n'est envisagée pour les vignes sans indication géographique (SIG) situées à  proximité des appellations. Il existe un vrai risque de porosité entre les différentes catégories de vins. Les vins SIG pourront toujours capter la notoriété de l'appellation voisine», a précisé Pascal Bobillier Monnot, directeur de la Cnaoc, la Confédération nationale des appellations viticoles. Les vignerons veulent un outil de régulation Le détournement de notoriété des AOC a toujours été limité dans le vignoble du Centre-Loire, parce que les AOC sont quasiment les seules productions. Mais un éventuel développement de vignes sans identification géographique pourrait changer la donne. Le ministère de l'agriculture «nous comprend», mais «nous dit qu'il n'est pas possible de disposer d'un outil» pour empêcher ces implantations parasites, a déclaré Gilles Guillerault. «Nous estimons pouvoir disposer d'un outil», désignant des tracteurs situés près d'un hangar. Et de conclure: «Nous en avons 500, car nous sommes 500 vignerons» dans le Centre Loire. Jusqu'à  ces dernières années, les syndicats d'appellations pouvaient faire imposer une surface maximale viticole individuelle. Le Conseil d'État a aboli cette disposition, la jugeant discriminatoire.
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