Les Vignerons du Madiran maintiennent la barre très haute
Dans un contexte de baisse de la consommation de vin, la cave des Vignerons du Madiran mise, plus que jamais, sur le haut de gamme, du travail de la vigne jusqu’à la commercialisation.
Lors de l’assemblée générale de ce qui est connu traditionnellement comme la Cave de Crouseuilles, le vendredi 28 janvier, le président Paul Dabadie n’a pas manqué de rappeler que «les ventes sont notre préoccupation quotidienne. Dans une société en pleine mutation, la viticulture d’aujourd’hui doit être HVE (haute valeur environnementale) ou bio».
Aujourd’hui, la cave coopérative compte 630 hectares certifiés en HVE, 100 ha en cours de certification, 32 ha certifiés en agriculture biologique, 55 ha en conversion et 20 ha prévoyant de s’y engager en 2022. «La Cave de Crouseilles met tout en œuvre afin d’aider les vignerons à intégrer ces démarches respectueuses de l’environnement et à s’y épanouir» souligne Pau Dabadie. De plus, le vignoble de la cave est, aujourd’hui, à 80% aux normes du décret de l’appellation. Enfin, 38% sont à des densités supérieures ou égales à 4.500 pieds par hectare.
L’exercice courant du 1er août 2020 au 31 juillet 2021 montre que, lors de la récolte 2020, la cave compte 873 hectares de vignes en production (les surfaces se maintiennent) chez 105 vignerons adhérents “raisins”, pour une production de 35.059 hl en 2020, contre 42.752 hl en 2019, soit une baisse de 7.693 hl.
Les investissements de cet exercice s’élèvent à 350.276 € : «ils ont concerné essentiellement l’entretien courant de l’outil de production, en particulier l’optimisation du pressurage des petits lots (retourneur de pallox, tapis élévateur), le remplacement du groupe de froid et le revêtement intérieur des cuves en ciment» a indiqué Loïc Dubourdieu, l’œnologue.
Amortissements
Ces investissements relativement mesurés permettent à la cave d’amortir ceux des années précédentes. Pour mémoire, le stand de vente a été totalement repensé et rénové, et la cave a créé un parcours œnotouristique autour des 7 Folies de Crouseilles, et lancé un escape-game au sein du chai à barriques…
Dans son rapport, le commissaire aux comptes, Hugues Carpentier, a précisé que «la cave ne déroge pas à un ralentissement de l’activité, surtout en vin rouge, ce qui entraîne une hausse des stocks mais elle a pu solder la récolte 2018 ; cependant, elle se caractérise par sa solidité financière et un endettement à long terme maîtrisé».
Cet exercice a vu également naître l’association Patrimoine Doléris – Territoire d’Avenir qui a pour vocation de mettre en valeur la personnalité exceptionnelle du Docteur Doléris et de préserver son patrimoine.
Les ventes au sein de Vignobles Marie Maria et de Plaimont Terroirs et Châteaux suivent une belle évolution sur cet exercice. «Nos grands vins jouissent d’une notoriété et d’une reconnaissance toujours plus grandes qui nous permettent de rester confiants en notre avenir» note Paul Dabadie.
Nouvelle présidence
Concernant le fonctionnement de la cave, Anne-Marie Vassalo a présenté Instagrappe. Cet extranet pour les vignerons comprend l’envoi d’un bulletin technique, la liste des animations, les documents comptables, administratifs… Laurent Séris a, quant à lui, fait le point sur la lutte contre le papillon Eudémis et les méthodes de lutte par confusion sexuelle (diffusion de phéromones femelles dans l’air) : «six modalités de lutte ont été testées et montrent que la lutte est très complexe ; le problème d’Eudémis est amené à se développer et il faudra y apporter un maximum d’attention.»
Président de l’Union Plaimont, Olivier Dabadie a tenu à préciser que s’il occupe cette fonction, c’est parce que Joël Boueilh est devenu président des vignerons coopérateurs de France comme nous l’avons annoncé dans notre édition du 14 janvier : «c’est un poste d’envergure national qui met le Sud Ouest en lumière aux yeux du reste de la France, c’est une fierté pour tous les vignerons du Sud Ouest !»
Dans la foulée, Laurent Richard a fait le point sur le chai expérimental éco-durable, à la fois extrêmement moderne et évolutif, en cours de construction depuis juillet 2021, pour un coût de 2,7 M € (dont 1 M€ de subvention) : un projet ambitieux avec des équipements de dernière génération qui consommeront très peu d’énergie et d’eau. Son ouverture est prévue fin mars, pour les fêtes de Saint-Mont.
T. Ladevèze