Les vins du Sud-Ouest ont le vent en poupe
Représentant 6,8% du vignoble français, les vins du Sud-Ouest connaissent depuis quelques années une progression remarquable sur certains segments de marché porteurs, au niveau national mais aussi à l’export. Pour conforter ces résultats encourageants, l’interprofession des vins du Sud-Ouest lance une nouvelle image destinée à accompagner cette nouvelle dynamique.
«Les AOP et IGP du Sud-Ouest sont dynamiques à l’export, dans un contexte où les vins français en général ont des difficultés», a expliqué Paul Fabre, directeur de l’Interprofession des vins du Sud-Ouest lors d’une conférence de presse le 27 mai. Quatrième vignoble français, les vins du Sud-Ouest représentent 3,3 millions d’hectolitres produits en 2018, sur 41.895 ha et un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros.
Longtemps destinés à faire du volume et des degrés, ces vins sont de plus en plus travaillés par les vignerons depuis une vingtaine d’années, pour plus de finesse, et en utilisant la diversité remarquable des cépages du territoire. «Aujourd’hui, la génération qui arrive a toutes les cartes en mains pour faire de très jolis vins et sans doute même des grands vins», témoigne ainsi Alain Rotier, du domaine Rotier à Gaillac.
Richesses des cépages
Le vignoble, qui s’étend du dessous du bordelais jusqu’au Pays basque, et de l’Aveyron jusqu’à l’Ariège, compte 130 cépages, dont 40 sont actuellement utilisés, a précisé Éric Serrano, directeur du pôle Sud-Ouest de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV). Des cépages secondaires sont réexploités pour leurs qualités, à l’exemple du manseng noir, parfaitement adapté à la viticulture moderne puisque son degré d’alcool reste modéré même les années très chaudes. (Lire également : Les vins du Sud-Ouest veulent se différencier par leurs cépages autochtones)
Ce travail est visible au niveau du marché, notamment en grande distribution, où les parts de marché en volume des vins AOP du Sud-Ouest ont progressé de 0,6% entre 2017 et 2018, atteignant ainsi 10,1%. Une proportion importante au regard de la taille du vignoble du Sud-Ouest, qui représente seulement 6,8% du vignoble national. Les vins du Sud-Ouest s’inscrivent également dans la tendance de montée des prix : les vins à plus de 4€ la bouteille connaissent une progression importante, par exemple de +126% en cinq ans pour le Gaillac.
Chez les cavistes français, la présence des vins du Sud-Ouest est plutôt large. 87% des magasins analysés (dans le cadre d’une étude pour le CNIV) ont des AOP Sud-Ouest, avec 15 références en moyenne, et 92% ont des IGP Sud-Ouest, avec 6,7 références en moyenne.
Une image plus moderne
Côté export, les vins du Sud-Ouest ont également le vent en poupe, puisque AOP et IGP progressent de +0,9% entre février 2018 et février 2019, quand l’ensemble des exportations AOP et IGP françaises sont en baisse de – 4,4%. Les IGP Sud-Ouest progressent de + 3,6% en volume (contre + 0,6% pour le total des IGP françaises) et de + 7% en valeur (contre + 4% pour l’ensemble des IGP françaises).
Sur 4 ans, le dynamisme est notable dans les exports avec les Pays-Bas (+ 6,1%), l’Allemagne (+ 7,4%), mais aussi une progression vis-à-vis de la Pologne, des pays de l’Est et de la Suède, progression qui sera à conforter dans la stratégie export en cours de révision au sein de l’interprofession. En revanche, les exportations connaissent des revers dans certains pays, comme la Chine (- 25%), en lien avec le ralentissement économique dans le pays mais aussi à cause des accords de libre-échange signés avec le Chili et l’Australie.
Pour consolider la tendance positive pour ces vignobles, l’interprofession des vins du Sud-Ouest lance, par ailleurs, une nouvelle image, plus moderne, avec une nouvelle accroche, «vignobles du Sud-Ouest, de l’origine à l’originalité».