Les vins du Sud-Ouest veulent se différencier par leurs cépages autochtones
L’interprofession des vins du Sud-Ouest (Ivso) a indiqué le 27mai à Paris que sa stratégie de différenciation repose sur le vivier important de ses cépages autochtones. «Notre unité, c’est ce qui nous différencie : la diversité des cépages spécifiques à notre région», a déclaré Christophe Bou, président de l’Ivso.
En France, la plupart des bassins viticoles se différencient par le terroir. Celui du Sud-Ouest a choisi de marquer son identité par sa multitude de cépages. Le vignoble, qui s’étend du dessous du vignoble bordelais jusqu’au Pays basque, et de l’Aveyron jusqu’à l’Ariège, compte 130 cépages, dont 40 sont actuellement utilisés, a précisé Éric Serrano, directeur du pôle Sud-Ouest de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV).
«Depuis 20 à 30 ans, nous travaillons à la redécouverte des cépages autochtones, qu’on ne trouve nulle part ailleurs», avec l’appui des professionnels, a-t-il témoigné. Quelques-uns de ces cépages répondent aux noms suivants : le fer servadou, le gros manseng, le loin-de-l’œil (il tire son nom du fait que les grappes s’étirent en longueur, loin du bourgeon, l’œil de la grappe), la négrette, le prunelard, le tannat (riches en polyphénols du fait de ses tanins, d’où son nom).
Une approche initiatique
La mise en avant du terroir peut passer par la promotion de ses cépages, a ajouté Paolo Bouca Nova, directeur des achats de la chaîne de cavistes Le Repaire de Bacchus : «Autant on amène le consommateur au bourgogne par le terroir, autant on l’amène aux vins du Sud-Ouest par les cépages», a-t-il commenté.
Les vins du Sud-Ouest ne représentent que 4% des vins commercialisés par Le Repaire de Bacchus. Mais la chaîne croit à leur potentiel de développement. L’abord du vin par les cépages est une façon pédagogique de recruter des amateurs du vin : «On s’initie d’abord avec le cépage, puis on complexifie sa connaissance avec les terroirs.»
Les vignerons du vignoble du Sud-Ouest ont retrouvé 55 cépages, dont 7 inconnus jusqu’alors. Sur ces 55, une douzaine «sont intéressants», selon Yannick Flamand, responsable de la coopérative de Plaimont, dans le Gers. Pour retrouver ces cépages, les vignerons et les chercheurs fouillent dans les vignes pour dénicher des ceps oubliés ou font appel à des amateurs qui ont gardé des vieilles vignes.
Lire également : Une vigne gersoise, classée monument historique >>> |