L'industrie charcutière accepte d'apposer la mention d'origine
L'industrie charcutière (FICT) continuait de bloquer tout accord au sein d'Inaporc sur la mention d'origine des viandes porcines pour l'ensemble des produits. Elle a finalement accepté de signer l'accord interprofessionnel déjà paraphé par les producteurs de la FNP et les industriels du SNIV-SNCP.
La Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viandes (FICT) a finalement cédé à la pression exercée depuis des semaines par les producteurs de porcs de la Fédération nationale porcine (FNP), soutenus par les industriels de la viande du SNIV-SNCP. Le 8 décembre, la FICT et l'interprofession nationale porcine Inaporc ont finalisé un accord sur l'étiquetage de l'origine des viandes porcines entrant dans la fabrication des produits de charcuterie.
« Malgré une réglementation communautaire qui n'impose pas cet étiquetage », rappelle la FICT dans un communiqué conjoint avec Inaporc, elle indique avoir demandé à ses adhérents d'appliquer l'accord conclu sur des bases volontaires sous l'égide de l'interprofession. Cet accord concerne aussi l'étiquetage des viandes fraîches et abats de porc. Il fera l'objet d'une signature officielle le 15 décembre par l'ensemble des familles de l'interprofession lors d'un conseil d'administration.
Le 6 décembre encore, une trentaine d'éleveurs porcins de la FRSEA et des JA des Pays de la Loire, soutenus par la FRSEA Bretagne, menait une action chez Bordeau Chesnel, dans la Sarthe, entreprise adhérente de la FICT. Mais aujourd'hui à la FNP, on juge que le changement d'attitude de l'industrie charcutière est « une avancée importante » qui devrait permettre « une information plus loyale et complète vis-à -vis du consommateur ». Les autres opérations coup-de-poing prévues les 13 et 14 décembre contre des sites industriels vont donc « être stoppées », a annoncé le 8 décembre Jean-Michel Serres, le président de la FNP.
Des prix à revaloriser
Les éleveurs attendent maintenant que l'engagement de la FICT soit formalisé le 15 décembre. La FNP annonce également qu'elle maintient « une vigilance syndicale forte » et qu'elle s'emploiera ces prochaines semaines à « vérifier que les engagements pris se traduisent rapidement dans les faits », souligne son président.
Du côté de l'industrie des viandes réunie au sein du SNIV-SNCP, qui valorise exclusivement la production porcine française, on plaide que « le consommateur doit connaître la provenance des viandes et produits de charcuterie qu'il achète ». Et on réclame également de « mettre fin aux tromperies des mentions “transformé en France†ou “élaboré en France†pour des produits fabriqués à partir de viandes espagnoles ou allemandes. »
Mais cet accord sur la mention d'origine « est loin d'être suffisant pour des éleveurs en grande difficulté financière », poursuit Jean-Michel Serres. Les producteurs attendent toujours des distributeurs une revalorisation du prix payé aux éleveurs, la distribution étant la seule à pouvoir agir sur les prix puisque « le marché du cadran est atone », rappelle-t-on à la FNP. « Les obstacles sur la mention d'origine et le VPF (viande porcine française, NDLR) ont été levés, ce qui va permettre une meilleure valorisation de nos viandes en France ; mais les éleveurs ont aussi besoin d'un prix revalorisé », plaide le président de la FNP. Cette revalorisation correspondrait à la répercussion de la hausse de leurs coûts de production, en particulier du prix de l'aliment.