L'installation décortiquée par les jeunes agriculteurs landais
Jeunes Agriculteurs des Landes organisaient le 9e forum de l'installation, une journée pour permettre aux jeunes en formation de poser, aux acteurs du monde agricole, toutes questions sur l'installation.
À l'atelier installation et environnement, quatre étudiants en première STAE ont présenté l'exploitation de Jérémie Lapeyre (JA installé il y a 3 ans à Orist) et analysé ses pratiques permettant de réduire les nuisances de ses élevages sur l�
L'amphithéàtre du lycée agricole de Dax-Å’yreluy était plein jeudi 9 décembre pour la journée de l'installation en agriculture, avec plus de cent jeunes de différents établissements de formation des Landes (le lycée de Dax, mais aussi le LPA de Mugron, la maison familiale d'Aire-sur-l'Adour et le CFPPA).
L'objectif de cette journée, organisée tous les ans par les Jeunes Agriculteurs avec le concours du Point Info Installation et des autres conseillers de la chambre d'agriculture intervenant dans l'installation, est de rassembler sur un même lieu un maximum d'acteurs du monde agricole qui répondront aux jeunes en formation sur les questions concernant l'installation.
Des opportunités nombreuses
Pascal Lafenêtre, président de JA, a rappelé que les Landes comptent 6.000 exploitations, dont 4.000 professionnelles. Les installations, elles, sont au nombre d'une quarantaine par an. « À ce rythme, il faudrait un siècle pour renouveler toutes les exploitations ! » D'autre part, un quart des agriculteurs a plus de 55 ans. Quant à la demande en produits agricoles, elle ne cesse de progresser dans le monde, en même temps que la population. « Il y a donc un réel besoin d'installations et en conséquence de nombreuses opportunités pour les jeunes en formation agricole ».
Le monde agricole bénéficie d'un accompagnement particulièrement efficace dans le cadre du parcours à l'installation, puisque 90 % de ceux qui se sont installés avec les aides nationales sont toujours en activité 10 ans après. « Cette performance est enviée par d'autres corps de métier ! ». Mis en place il y a un an, le nouveau parcours à l'installation est plus simple et davantage personnalisé que le précédent. « Les candidats à l'installation en sont très satisfaits, car il permet de prévoir des formations ou stages en fonction de leur profil et de leur projet professionnel ».
Outre l'aspect économique, le parcours intègre un volet social, à travers le stage 21 heures dans lequel sont présentés les organismes agricoles qui accompagnent l'agriculteur dans son métier. « Il est important que le futur agriculteur ait un maximum d'information dès le départ pour se préparer au mieux ». Quant au stage 6 mois, Pascal Lafenêtre le voit comme un formidable outil pour découvrir l'agriculture d'ailleurs, « le plus loin possible. C'est une chance, non pas une contrainte ! ».
Pour illustrer ce nouveau parcours à l'installation, les JA proposaient le témoignage, puis des échanges avec Caroline Lacour, une jeune agricultrice qui vient de s'installer à Cauna en élevage laitier, avec une activité de vente directe de lait. Une installation sur l'exploitation familiale décidée après une expérience professionnelle de 2 ans en tant que contrôleur laitier, un BTS production animale, puis une licence professionnelle « métier du conseil en élevage, option lait » en poche.
Son expérience a suscité de nombreuses questions tant sur la difficulté d'être agricultrice, que sur l'intérêt d'études longues quand on veut s'installer, ou encore sur la rentabilité de la vente directe.
Échanger sur le métier
En deuxième partie de journée, afin d'engager les étudiants dans le déroulement de la journée, certains d'entre eux étaient invités à présenter à leurs collègues leur analyse de l'installation, à travers cinq ateliers : installation en société, financement de l'installation, installation et système coopératif, installation et environnement, ressources en eau, installation hors cadre familial.
Dans chaque atelier, les échanges avec des agriculteurs et partenaires du monde agricole (banques, coopératives, Mutualité sociale agricole, centre de gestion) ont permis aux jeunes de faire part de leurs interrogations, de leurs craintes et même de leurs « coups de gueule » : « les coopératives ne paient pas assez, mieux vaut la vente directe », « l'engagement en coopérative est contraignant », ou encore : « Quel temps libre peut-on dégager en production de porcs en plein air ? », « Pourquoi une monoculture de mais, plutôt que des rotations ? », « quelle entraide entre exploitants ? ».
Le jeu concours sur le parcours à l'installation a quant à lui permis à trois heureux gagnants de remporter des lots offerts par les partenaires. Le premier prix offert par JA étant un voyage à Paris pour le salon de l‘agriculture.
Dominique Maurel
Le PPP Le plan de professionnalisation personnalisé est la deuxième étape du parcours à l'installation, après le passage au Point info installation. Il s'adresse aux porteurs de projet de moins de 40 ans et potentiellement éligibles aux aides à l'installation. Il s'agit de faire sur le point lors d'un entretien sur ses compétences par rapport au projet d'installation. Ces connaissances et compétences liées au métier d'agriculteur peuvent, si besoin, être complétées par de la formation ou des stages en entreprise, agricole ou non. Il s'agit aussi d'appréhender de manière concrète la façon dont le projet va s'inscrire dans l'environnement social, économique et professionnel de la future exploitation.