L'installation des jeunes agriculteurs aura ses assises
Dimanche 16 septembre, lors de sa venue à Lautrec (Tarn), le ministre de l'Agriculture a annoncé la mise en place, dans les prochains mois, d'assises de l'installation. Son objectif: construire une politique de l'installation rénovée et renforcée.
Durant sa visite inaugurale au concours national de labour dans le Tarn, le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a rassuré le syndicat jeune sur le maintien, en 2013, du niveau des soutiens à l'installation de 2012. © Réussir
On doit arriver à définir tous les éléments qui permettent l'accès au métier» a déclaré Stéphane Le Foll, lors de sa visite à la finale nationale de labour organisée par les Jeunes Agriculteurs. Des groupes de travail en région seront organisés dès le printemps 2013. Les propositions qui en ressortiront seront ensuite traduites par des mesures concrètes, inscrites dans la future loi d'avenir de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt.
Le soutien de l'installation devra également se faire à l'échelle européenne. «Je défendrai une politique de l'installation dans le cadre des négociations de la future PAC, a précisé Stéphane Le Foll. Premier pilier, deuxième pilier ou une articulation des deux Tout reste à construire!»
Cette annonce, a priori, va dans le bon sens pour les responsables Jeunes Agriculteurs présents à la manifestation. «Notre mission prioritaire, c'est le renouvellement des générations, a rappelé Cédric Carcenac, président de JA du Tarn. L'installation est le seul indicateur de la santé de notre métier!
Une installation «rénovée» et «renforcée»
François Thabuis, président national des JA, souligne les deux notions d'une installation «rénovée» et «renforcée». «La valeur ajoutée de notre profession dépend du nombre d'hommes et de femmes qui l'exercent sur le territoire. Il nous faut donc un dispositif efficace!» Autre point positif: Stéphane Le Foll a rassuré le syndicat jeune sur le maintien, en 2013, du niveau des soutiens à l'installation de 2012.
Mais le contexte budgétaire est tendu. Et il y a fort à penser que l'enveloppe agricole soit revue à la baisse. Quelles seront les priorités du gouvernement Ayrault? Cédric Carcenac, appuyé tout au long de la journée par les différents responsables professionnels du Tarn, a interpellé le ministre sur les dossiers urgents. «L'installation en agriculture, oui, mais pas à n'importe quel prix. Nous voulons des exploitations viables, vivables et durables. Il nous faut un cadre positif. Nous voulons une gestion de l'eau par l'abondance et non par la restriction. Nous voulons préserver la qualité de l'eau. Aidez-nous en nous accompagnant et non en nous contraignant avec les zones vulnérables! Et nous voulons aussi préserver le foncier, notre outil de travail numéro un!»
Beaucoup de thématiques sur lesquelles Stéphane Le Foll est revenu. «Pour ce qui est des zones vulnérables, il est évident que nous accompagnerons les agriculteurs. Après avoir fait connaissance aujourd'hui de tous les produits tarnais, je me rends compte de l'importance économique de l'irrigation. C'est un outil que je veux maintenir, mais au service de la diversité des productions. Et nous avons la responsabilité d'expliquer cela aux citoyens. Enfin, en ce qui concerne l'artificialisation des sols, de nouveaux outils seront bientôt proposés en matière de gestion du foncier, avec la présentation, par Cécile Duflot, d'une loi cadre sur l'urbanisme».
L'élevage au coeur des préoccupations
Alerté à de nombreuses reprises sur la situation de l'élevage, le ministre de l'agriculture a affirmé «porter une attention toute particulière» à ce secteur. «Plusieurs choses ont bougé ces dernières semaines. Il y a quelques semaines, un fonds structurel de solidarité en faveur des éleveurs a été créé par les céréaliers d'Orama». Il sera doté d'environ 100 millions d'euros, sur la base d'une cotisation volontaire des producteurs de céréales. Les modalités de fonctionnement du fonds devraient être définies sous peu.
Cette solidarité professionnelle a été complétée par une solidarité nationale. «Nous sommes en train de construire un cadre de négociations avec les banques pour renégocier les remboursements d'emprunts, explique le ministre de l'agriculture. Nous étudions également la possibilité d'étaler le paiement des cotisations sociales. Mais il faut aller plus loin et arriver à valoriser le travail des éleveurs, notamment avec tout un plan d'actions aux niveaux national, européen et international. Je ne veux pas que le potentiel de production continue à se dégrader!»