L’UE débloque 500 millions pour un nouveau plan anti-crise
Face à la crise agricole, une nouvelle série de mesures a été annoncée, le lundi 18 juillet, lors du Conseil européen réunissant les ministres du secteur. La Commission déclare un nouveau paquet d’aides à hauteur de 500 millions d’euros (M€), dont 150M€ pour réduire la production laitière.
Les demandes répétées du monde agricole sur la nécessité de nouvelles aides semblent avoir trouvé un écho dans les couloirs de la Commission européenne (CE). Mais est-ce que le montant annoncé sera jugé satisfaisant et surtout efficace pour endiguer la crise? 500 millions d’euros (M€), c’est la nouvelle enveloppe octroyée par l’institution pour soutenir les agriculteurs.
Décidé à l’issue du conseil européen des ministres de l’Agriculture le lundi 18 juillet, ce nouvel apport se répartit comme suit: 150M€ prévus pour inciter à réduire la production laitière (soit une rétribution aux producteurs de l’ordre de 14 centimes d’euros par kilo de lait non produit) et 350M€ «d’aides d’ajustement conditionnelles», pouvant être utilisés dans différents secteurs (lait, porcin, bovin, fruits et légumes).
La Commission précise que cette seconde tranche (350M€) doit être définie et mise en œuvre par chacun des 28 pays, et qu’elle pourra être complétée par des fonds nationaux à somme équivalente. Ses conditions d’attribution seront définies ultérieurement. Toute une série de mesures annexes ont également été présentées comme la prolongation de l’intervention publique (fin février 2017) et du stockage privé (fin 2017) en poudre de lait.
Dans ce même volet de mesures, des avances sur paiements sont programmées. La Commission va augmenter à 70% le pourcentage des paiements directs et à 85% les aides au développement rural pouvant être versés par anticipation. Par ailleurs, les États membres auront la possibilité de modifier leur système de soutien couplé au secteur laitier. Cette mesure concernera les versements en 2017. Dans le secteur des fruits et légumes, la Commission prévoit de revoir à la hausse leur prix de retrait, sans avancer de chiffres pour le moment.
50 millions pour la France
Sur les 350M€ alloués, la France en touchera près de 50M€ (49,9). En revanche, le relèvement des aides de minimis, demandés par la France, l’Italie et l’Espagne n’a pas été validé par la Commission. Ces pays réclamaient un doublement du plafond, de 15.000 € à 30.000 € par exploitation sur trois ans. Sur ce volet, la France, par le biais du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll indique qu’elle fera «rapidement des propositions».
L’aide financière de 150M€ visant à réguler la production de lait, répond à une demande formulée de longue date par les professionnels du secteur. La FNPL rappelle ainsi, dans un communiqué du 15 juillet, que l’Europe a un rôle premier dans la stabilisation des marchés en période de crise.
L’organisation souligne les efforts entrepris par les éleveurs français pour faire baisser les volumes alors qu’a contrario en Europe la production n’a cessé d’augmenter (+2,1% en 2015 et +4,5% sur les quatre premiers mois de 2016). La France n’enregistre que +0,2% de production en plus sur les mêmes périodes.