L’université de Bordeaux ouvre une chaire dédiée à l’agriculture biologique
Deux enseignants-chercheurs formeront les ingénieurs agronomes à la problématique des sols et l’économie du marché de l’agriculture bio.
Deux enseignants-chercheurs formeront les ingénieurs agronomes à la problématique des sols et l’économie du marché de l’agriculture bio.
Thomas Nesme et Isabelle Masneuf-Pomarède sont co-titulaires de la chaire d’agriculture biologique lancée à Bordeaux lors de la dernière rentrée universitaire. Selon Thomas Nesme, enseignant-chercheur dans le domaine de la fertilité des sols, cette chaire entend «rapprocher les établissements d’enseignement et les entreprises. Il s’agit de travailler ensemble pour mener des projets de recherche, des formations en lien avec les besoins des entreprises. Et de former des ingénieurs agronomes adaptés au marché de l’emploi.»
Cette chaire est, en partie, financée par des mécènes — coopératives, entreprises agroalimentaires… — qui cotisent pour développer des travaux de recherche sans contrepartie ni exclusivité. «Cela permet de vulgariser les connaissances scientifiques notamment» souligne Thomas Nesme
Les axes de travail développés au sein de cette chaire se partagent en deux grands thèmes : la fertilité des sols, le stockage du carbone et la contribution de l’agriculture à la méthanisation ; et la perception du label bio par les consommateurs et la dynamique des marchés.
Synergies universitaires
Plusieurs départements de recherche travaillent conjointement à cette chaire. D’ici 2024, enseignants, chercheurs et partenaires structureront les actions menées et mobiliseront alors les étudiants autour de projets professionnels dédiés. Trois séminaires scientifiques de vulgarisation et des ateliers compléteront le dispositif.
Parmi les thèmes de recherche, les sols, dont Thomas Nesme s’est fait une spécialité. Pour lui, le problème est réel mais pas irréversible. «Les sols morts ne sont pas seulement des paroles de chercheurs. C’est sûr, qu’il y a une baisse des stocks de matières organiques dans les sols. Et c’est un sujet important : c’est le carburant des sols. Mais, cela ne veut pas pour autant dire que c’est irréversible».
En effet, en agriculture biologique, on observe plus d’activité biologique et des sols plutôt de bonne qualité. Pour l’enseignant, la question est autre : «y aura-t-il suffisamment de matière organique à apporter si l’agriculture biologique se développe beaucoup. Il faut aussi se poser la question de labours plus fréquents ou du contrôle des adventices sans herbicides…»
Des problèmes réels auxquels la science peut apporter des réponses à appliquer sur le terrain. Ceci nécessite des recherches adaptées et des ingénieurs bien formés à ces nouvelles problématiques pour aider l’agriculture à poursuivre sa mutation. Et cette nouvelle chaire «qui n’est pas un club fermé» y contribuera.
M. Robert