Lur Berri solide sur ses bases
L'assemblée générale du groupe coopératif basque est venue ponctuer «une année 2013 difficile».
Le président Sauveur Urrutiaguer et le directeur Olivier Gémin ont conduit les débats au cours de l'assemblée générale de la coopérative Lur Berri, ce 4 décembre. «Ce fut une année difficile», ont reconnu les deux dirigeants. Ils ont notamment évoqué l'affaire Spanghero, rappelant que «la coopérative a été victime d'une tromperie, au même titre que beaucoup d'autres opérateurs car il s'agissait en fait d'un trafic à l'échelle européenne, portant sur 50.000 tonnes de viande équine». La solidité des métiers de base et des fondamentaux qui président au développement de Lur Berri depuis sa création ont heureusement prévalu et permis de résister dans la tourmente, sur le plan économique comme humain, à la tempête médiatique déclenchée à cette occasion.
Avec 5.000 agriculteurs et 4.275 collaborateurs, Lur Berri continue d'être un pôle important dans le paysage agroalimentaire actuel. En quatre ans, toutes les activités agricoles du groupe, aussi bien en productions végétales qu'animales, ont augmenté. Sauf pour le porc, dont on sait qu'il souffre de prix qui n'ont pas évolué depuis des décennies. Sur cette même période de quatre ans, le chiffre d'affaires consolidé a augmenté de 160%, les capitaux propres de Lur Berri ont gagné 55%, si bien que l'excédent brut d'exploitation affiche un +412% assez impressionnant. Le tout dans un contexte économique pourtant morose où travail et pouvoir d'achat subissent une lourde érosion.
Un chiffre d'affaires en augmentation
Témoin de la vitalité de la coopérative, le groupe Labeyrie Fine Foods est devenu le groupe européen de référence dans le secteur de l'alimentation plaisir. Il est leader en France comme en Italie et au Royaume-Uni pour le saumon fumé, mais aussi le cabillaud et le hareng (achat de la société Pêcheurs d'Islande à Fécamp), pour le foie gras, les blinis et les crevettes. Gràce à des marques à forte notoriété. Des investissements, à hauteur de 6,5millions d'euros, sont prévus pour optimiser le process et les conditions de travail à l'abattoir de canards de Came.
Enfin Lur Berri, en tant qu'organisation de producteurs bovins et fabricant d'aliments, s'est engagé, avec son partenaire Arcadie Sud-Ouest et Système U (pour la commercialisation) dans une démarche d'agriculture à vocation santé: Bleu-Blanc-Coeur (lire ci-dessous). L'objectif des éleveurs est double: valoriser leurs vaches grasses, gràce à la contractualisation et des prix indexés sur les coûts de production, et promouvoir la viande de boeuf comme aliment-santé auprès des consommateurs.
Michel Bengoechea
Barthélémy Aguerre évincéPetit coup de tonnerre à Lur Berri: deux administrateurs n'ont pas été renouvelés dans leur mandat, dont le vice-président Barthélémy Aguerre. Ce dernier était notamment président de Spanghero. «Cette éviction atteste du fonctionnement démocratique des sections et n'enlève rien à tout ce que cet homme a apporté au développement de la coopérative», note Lur Berri dans un communiqué.