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L’usage des phytos ne fléchit pas

Le ministère de l’agriculture a publié le 8 mars dernier les résultats du plan Ecophyto montrant une hausse de 9,4% de l’utilisation des pesticides entre 2013 et 2014.

file-«Au niveau national, le recours aux produits phytosanitaires a augmenté de 5,8% entre la période 2011-2012-2013 et la période 2012-2013-2014 et de 9,4% entre 2013 et 2014», d’après le communiqué du ministère de l’agriculture.
«Au niveau national, le recours aux produits phytosanitaires a augmenté de 5,8% entre la période 2011-2012-2013 et la période 2012-2013-2014 et de 9,4% entre 2013 et 2014», d’après le communiqué du ministère de l’agriculture.

L’utilisation des phytos ne semble pas près de baisser. En cause notamment, une météo propice au développement de maladies. «L’année 2014 a de nouveau été marquée par une pression élevée des maladies liées aux champignons (sauf en viticulture)», à la faveur de conditions humides, souligne le ministère de l’agriculture.

Aucune amélioration ne se dessine pour cette année. L’hiver 2015-16 a été le plus doux depuis le début du XXe siècle, selon Météo France. Un sujet d’inquiétude abordé, le 9 mars dernier, au conseil spécialisé de FranceAgriMer pour la filière céréalière. «Il y a un risque de certaines maladies, notamment la rouille jaune, qui devrait être assez important cette année», a estimé le président Rémi Haquin, soulignant le manque de gelées qui «nettoient un peu».

«Moins de phytos ne se décrète pas»

«Au niveau national, le recours aux produits phytosanitaires a augmenté de 5,8% entre la période 2011-2012-2013 et la période 2012-2013-2014 et de 9,4% entre 2013 et 2014», d’après le communiqué du ministère. Une évolution liée à la hausse du NODU (nombre de doses unités) pour les herbicides et fongicides.

«Face à des années compliquées sur le plan climatique, les agriculteurs ont protégé leurs cultures, avance Eugénia Pommaret, directrice générale de l’UIPP (Union des industries de la protection des plantes). Cela montre l’utilité des produits phytos…».

L’UIPP constate avec intérêt que la note de suivi 2015 d’Ecophyto 2, rédigée par le ministère, intègre l’évolution des rendements. L’agriculteur, face à des enjeux sanitaires, cherche à préserver ses cultures à la fois en quantité et en qualité. «Réduire l’utilisation des phytos ne se décrète pas. C’est difficile d’imposer un objectif quantitatif ambitieux. Tout comme tirer des conclusions avec si peu de recul sur la mise en place d’Ecophyto, vu le contexte climatique et sanitaire».

Des résultats à prendre avec précaution

Le ministère prend bien garde de chiffrer l’emploi de phytos en lissant sur trois années. Une «alerte méthodologique» figure même dans sa note. Car les ventes de pesticides ont sûrement gonflé suite à l’annonce d’un changement de taxation.

Par décret du 6 octobre 2014, l’assiette de la redevance pour pollutions diffuses a été élargie à l’ensemble des substances actives cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction de catégorie 2. 60 nouvelles substances actives CMR 2 sont taxées depuis le 1er janvier 2015. Entre 2013 et 2014, leur NODU augmente de 12,3%et leur QSA (quantité de substances actives) de 21,7%. «Il est donc possible que, avant l’entrée en application de l’élargissement de l’assiette de la redevance pour pollutions diffuses à toutes les substances actives CMR 2, des exploitations se soient approvisionnées par anticipation de leurs besoins pour 2015».

Les fermes Dephy

En parallèle, de «très bons résultats» sont notés au sein des fermes pilotes Dephy. Entre 2012 et 2014, le nombre moyen de traitements a diminué de 10% en grandes cultures et polyculture-élevage, de 12% en arboriculture et viticulture, de 15% en cultures légumières, de 38% en horticulture. En polyculture-élevage, arboriculture et viticulture, la moitié des exploitations engagées a atteint, en trois ans, des systèmes économes en produits phytosanitaires.

Également de «très bons résultats» sont obtenus par le biais de «certaines initiatives collectives, reconnues» comme les groupements d’intérêt économique et environnemental. Le ministère cite l’exemple d’un GIEE en Haute-Marne, dans le contexte pédoclimatique et agronomique «difficile» de la zone du Barrois. Avec l’appui de la chambre d’agriculture, vingt et un agriculteurs mettent en œuvre des pratiques qui permettent de reconstituer le potentiel de production des sols et de réduire les intrants de synthèse, en maintenant la performance économique des exploitations.

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