Madiran et Pacherenc : la restructuration s'accélère
Pour les vignerons du Madiran et Pacherenc du Vic-Bilh, l'année 2012 a été marquée par une récolte et des ventes en baisse. Lors d'une réunion commune le vendredi 1erfévrier à Madiran, ils ont tenu l'assemblée générale de leur syndicat des vins - ODG (Organisation de défense et de gestion) ainsi que les États généraux de l'interprofession. Un après-midi où il a surtout été question de maîtrise des rendements, de restructuration du vignoble et de maintien de la dynamique commerciale.
Président des deux structures (syndicat des vins-ODG et interprofession) depuis mars 2012, Paul Dabadie a rappelé la situation difficile au moment de sa prise de fonction: «les sorties de chais avaient chuté de 7% par rapport à la même période 2011 et les stocks étaient en progression». Face à cette situation, la profession a souhaité accentuer ses efforts de régulation de la production. Ainsi, 160 ha de Madiran ont été arrachés ou orientés vers d'autres productions.
Entre la grêle de printemps qui a touché une partie du vignoble, les brûlures en août et la régulation de rendement qui a conduit à une baisse de 5.000 à 6.000 hl, la récolte Madiran 2012 se situe aux alentours de 58.000 hl, contre 63.639 hl en 2011 (69.800 hl en 2010 et 71.663 hl en 2009). Cependant, comme l'indique Laurent Oustry, le responsable de filière, «la situation globale s'est améliorée avec des prix qui se sont maintenus, des sorties de chais (+1,3%) et des volumes commercialisés en vrac en progression». Pour le président Paul Dabadie, «la volonté est claire: il s'agit de continuer à réguler la production et à maintenir la dynamique commerciale».
Quatre mode de restructuration
Outre la commercialisation, le principal chantier des années à venir pour les vignerons va être la restructuration de leur vignoble, c'est-à -dire la mise en conformité de la densité. L'appellation a déjà bien commencé ce travail: «elle est en avance sur ce dossier au niveau français» précise Alain Faget. Cela dit, un nouveau plan d'aides vient de sortir et les vignerons vont devoir s'engager au plus vite comme leur a précisé Michel Defrances, président de l'IVSO (Interprofession des vins du Sud-Ouest) qui a fait le point sur les dernières actualités liées au plan quinquennal de restructuration (2013-2018).
Quatre modes de restructuration sont proposés: individuelle simplifiée, individuelle, individuelle JA et collective, avec des aides allant de 5.200€ à 11.500€/ha selon la formule choisie. «Si les viticulteurs ont un projet pour 2014 ou 2015, on ne peut que les inciter à entrer dans le plan collectif dès 2013. La surface minimum d'un plan collectif est de 100ha, avec 6ha maximum par an et par adhérent. Attention toutefois: au 1er janvier 2014, la restructuration individuelle pourra être remise en cause et annulée, ce qui pourrait entraîner la disparition des aides, contrairement au plan collectif».
Une évaluation sera demandée au 15 mars afin de faciliter la gestion de la restructuration. L'objectif étant de déposer les dossiers (portant sur des engagements sur trois ans) au 31 juillet 2013. Il s'agit d'un engagement à évaluer au plus juste car il porte sur une superficie mesurée, avec obligation de réaliser au moins 80%. Face au prévisible engouement en matériel végétal (pieds mères), un problème d'approvisionnement pourrait se poser sur la France entière.
Chercher de nouveaux consommateurs
Au niveau de l'interprofession, Isabelle Peyroutou a souligné le travail de communication mené en 2012 afin de «dépoussiérer l'image du Madiran; la campagne de communication avait pour but de donner un nouvel élan à l'appellation». Plusieurs étapes ont ponctué ce travail avec tout d'abord, le choix du slogan «Madiran, le vin épanoui du Sud-Ouest», basé sur une identité. Quatre visuels ont ensuite été réalisés.
Cette campagne de communication a été lancée le 1er juin au Pic du Midi et a été suivie de nombreuses autres opérations comme la mise en ligne du site «madiran story» en septembre 2012 (déjà 5.000 visiteurs) ou encore des campagnes d'affichage. Plus que jamais, l'appellation affiche son objectif de séduire de nouveaux consommateurs!
Thierry Ladevèze