Mais 2013 : les marges prises en étau
Les experts d'Arvalis-Institut du végétal ont présenté, le 10 décembre, le bilan annuel de la production de mais. Les intempéries ont terni la campagne 2012-2013 tant en mais grains qu'en mais fourrages. «La campagne 2013, c'est une année noire pour le mais français», a déclaré Gilles Espagnol, en charge du mais grain chez Arvalis.
Sur le déroulement de la campagne française, Gilles Espagnol rappelle que toutes les régions ne sont pas touchées de la même façon par les aléas climatiques. Le sud Aquitaine, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes sont particulièrement atteints par les semis tardifs. Les baisses de rendement y sont particulièrement importantes, avec des écarts très significatifs vis-à -vis de l'année 2012. En Rhône-Alpes, ils passent de 105 quintaux par hectare à 91 quintaux par hectare en 2013.
La perte de volumes est conjuguée au recul des cours. Concrètement, la baisse des prix est estimée à environ 30% par rapport à la campagne précédente. Elle est liée notamment à la récolte record à l'échelle mondiale, aux États-Unis, mais aussi autour de la mer noire (Ukraine notamment). Ce recul des prix survient après trois années consécutives de hausse. En 2013, le prix moyen de vente est de 150 euros la tonne contre 215 euros la tonne en 2012, soit une baisse de 30% environ.
Baisse des rendements et des prix, mais hausse des coûts
Parallèlement, les experts d'Arvalis rappellent que les coûts de production continuent d'augmenter. «Ils ont progressé de 25% depuis 2010 du fait de l'augmentation du coût des engrais et du poste séchage», poursuit Gilles Espagnol. Ainsi, les estimations de coûts de production pour 2013 fixent une fourchette de 175 à 195 euros la tonne (selon les fermes) contre 160 à 180 euros la tonne en 2012. Dans ce contexte, Arvalis s'attend à une baisse des chiffres d'affaires de 35%, ce qui correspond à des reculs de 750 à 1200euros par hectare selon les fermes.
Sur le plan technique, le constat n'est pas aussi catastrophique au niveau de la production de mais fourrage. Finalement, les rendements se sont avérés corrects. En outre, les teneurs énergétiques semblent satisfaisantes par rapport à la campagne 2012. Dans le Sud-Ouest, la filière mais semence a également fortement pàti des conditions climatiques exécrables. Au niveau national, un plan de production de mais semence supérieur à 80.500 hectares était programmé. 77.500 hectares ont finalement été mis en place. Cette surface représente toutefois une croissance de 13% ou 9.000 ha de plus qu'en 2012.