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Mais doux : un millier d'hectares n'a pas été semé

Pas moins de 20.000 hectares de mais doux sont cultivés chaque année dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. L'annonce, il y a une dizaine de jours, de renoncer aux semis prévus sur un millier d'hectares n'est pas passée inaperçue chez les producteurs. Euralis et Maisadour s'expliquent.

file-Étienne Layan (à  gauche) de Maisadour, et Jean-Paul Lataste, d'Euralis légumes, ont évoqué les raisons qui ont conduit les deux coopératives à  modifier, dans l'urgence, le plan de mise en culture du mais doux. © Le Sillon
Étienne Layan (à  gauche) de Maisadour, et Jean-Paul Lataste, d'Euralis légumes, ont évoqué les raisons qui ont conduit les deux coopératives à  modifier, dans l'urgence, le plan de mise en culture du mais doux. © Le Sillon
Après avoir rencontré la FDSEA des Landes, Jean-Paul Lataste, président du groupement de producteurs Euralis légumes, et Étienne Layan, son homologue chez Maisadour, expliquent cette décision. Comment a été prise la décision de modifier le plan de mise en culture? Étienne Layan » Cette mesure a été décidée de manière collective, avec les groupements de producteurs. C'est une décision difficile, mais responsable, qui a dû être prise dans l'urgence. Lorsqu'on s'est réuni, personne ne s'attendait à  devoir en arriver là . Jean-Paul Lataste » Les enseignements des années passées ont conduit les industriels à  proposer, en début de campagne, un plan de culture qui prévoyait de restreindre au maximum les emblavements du mois de juillet. Les conditions météorologiques exceptionnelles ont abouti à  ce constat alarmant: le 25juin, il restait plus de 40% de la superficie à  semer, alors que ce chiffre n'aurait pas dû excéder 10%. E. L. » De toute évidence, nous aurions eu un engorgement au niveau du traitement des récoltes en usine et certainement, nous n'aurions pas pu valoriser tous les mais arrivés à  maturité. En clair, il aurait fallu casser des productions. Bien que très difficile à  prendre, la décision a consisté à  tout stopper avant que trop de charges ne soient engagées. Des alternatives ont-elles été proposées aux agriculteurs? J.-P. L. » Chez Euralis, il leur a été proposé de substituer le mais doux par des haricots verts. Initialement, cette production devait être mise en place dans le cadre d'une double culture chez d'autres producteurs. Chez ces derniers non plus, cela ne pourra se faire, faute d'avancée suffisante de la première production. E. L. » Chez Maisadour, cette solution n'a pas été possible. Nous nous sommes retournés vers les assureurs. Nous aurions souhaité qu'ils acceptent de nous suivre sur des semis de mais grain, très précoces. Malheureusement, ils n'ont pas accepté de nous assurer. Et pour nous, le risque était trop important de faire partir les producteurs sans assurance derrière. J.-P. L. » Cette année exceptionnelle nous réserve des surprises qu'il faut gérer au pied levé. Elle soulève des problèmes jamais rencontrés, que ce soit sur la manière de traiter les productions ou sur les modalités d'indemnisation (systèmes d'assurances adaptés, caisses de solidarité). Savez-vous combien d'agriculteurs se trouvent avec des sols nus? J.-P. L. » Chez Euralis, l'objectif est de proposer une solution de substitution à  chaque coopérateur, dans la mesure où les parcelles sont dans une situation agronomique acceptable. Je pense que cette solution est accessible gràce à  la mobilisation de tous. E. L. » L'AGPM a lancé une enquête, certains résultats devraient être connus dans les prochains jours. Au-delà  de ces surfaces non semées, c'est en fin de campagne, au mois d'août, qu'il conviendra de dresser un bilan global. Nous constaterons alors l'ampleur des dégàts, car au-delà  des surfaces non semées, il y a les parcelles semées, mais abîmées. Il ne faut pas duper les producteurs. Notre objectif n'est plus de réaliser une belle campagne, mais de tenir tout le monde debout en 2013 pour être là  en 2014. J.-P. L. » La production de mais doux s'est installée dans le Sud-Ouest de la France, en partenariat avec les coopératives, depuis 1977. La filière a déjà  connu des situations compliquées. Gràce à  notre structuration, notre détermination, notre expérience, l'ensemble des producteurs, soutenus par leurs partenaires, doit franchir ce passage délicat, et ainsi contribuer à  la pérennité de la filière et de l'économie locale.
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