Maïs : les propositions de l'AGPM pour faire face aux aléas climatiques et économiques
La culture du maïs a besoin d’être sécurisée plaide l’Association générale des producteurs de maïs (AGMP) présidée par le Landais Daniel Peyraube. Pour permettre aux maïsiculteurs de faire face aux aléas climatiques et économiques qui se multiplient et fragilisent la filière, l’AGPM formule plusieurs propositions
Daniel Peyraube demande «un vrai plan agricole européen, avec un budget adapté, passant par plus de flexibilité». Le président de l’AGPM estime en effet que «la politique agricole commune d’aujourd’hui ne permet pas de répondre aux aléas climatiques et économiques» qui se multiplient. Une situation dommageable puisque l’Union européenne ne produit pas suffisamment de maïs pour sa propre consommation et doit importer chaque année quelque 10 millions de tonnes.
Développer l’irrigation
L’an dernier, les surfaces semées en maïs étaient en recul, passant de 1.544.000 hectares en 2015 à 1.404.000 hectares en 2016, pour une récolte estimée à 12,3 millions de tonnes. Ce bilan fait apparaître que, malgré de très mauvaises conditions climatiques, les producteurs sont parvenus à maintenir un rendement moyen de 89 q/ha (90 en 2015), laissant apparaître toutefois des disparités régionales importantes, liées à la présence ou non d’irrigation.
L’Alsace, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Aquitaine ont ainsi pu obtenir des résultats «honorables», essentiellement grâce à l’irrigation, tandis que l’Ile-de-France, la Bretagne ou les Pays-de-Loire ont décroché. «L’irrigation a été la meilleure assurance, c’est ce qui a été visible encore cette année», a estimé Gilles Espagnol, responsable de la filière maïs chez Arvalis. Mais la profession «est en souffrance» et il faut que les pouvoirs publics s’en rendent compte, a martelé Daniel Peyraube, vantant une filière «créatrice d’emplois et de valeur ajoutée».
La marge nette complète (aides incluses) des maïsiculteurs ressort quasi nulle en 2016 comme en 2015, selon l’AGPM. «Un vrai plan agricole européen» passe par «plus de flexibilité» et un accompagnement des agriculteurs pour le stockage et la gestion de l’eau, a souligné Daniel Peyraube. «C’est primordial, d’après lui. Il faut construire des ouvrages pertinents pour répondre à cette problématique et afin d’asseoir notre modèle agricole qui est en danger».
Face aux aléas climatiques, qui s’ajoutent à la faiblesse des cours pour la quatrième année consécutive et à la concurrence accrue de maïs d’importation à prix bas, Daniel Peyraube a également souhaité une amélioration de l’assurance récolte. Au terme de la première campagne du nouveau contrat socle, le directeur adjoint Matthieu Çaldumbide dresse ainsi «un constat d’échec». Les surfaces assurées n’ont pas augmenté: elles auraient même diminué en grandes cultures avec 26% sous assurance multirisques climatiques en 2016. Pourtant, «c’est un outil auquel on croit», assure Matthieu Çaldumbide, mais il faut le rendre «plus attractif».
Assurance récolte «plus attractive»
Les «remontées d’agriculteurs» marquent le souhait de réintégrer les volumes indemnisés au cours des cinq dernières années dans le calcul du rendement assuré. L’AGPM juge aussi nécessaire de généraliser la possibilité de majorer le rendement assuré de 15%. Elle demande également de maintenir un taux de subvention de base à 65% pour tous, d’instaurer le paiement de la seule prime nette, de revenir à une approche par culture et non par bloc, de différencier les franchises des cultures irriguées, et mieux valoriser la gestion de l’eau dans les tarifs. Une autre proposition consisterait enfin à modifier la réglementation européenne en ramenant le seuil de déclenchement et la franchise à 20% dans un cadre subventionné…