Mais : une flambée des prix à relativiser
Daniel Peyraube, secrétaire général de l'AGPM, dénonce l'expression "flambée des prix" et demande que les cours des céréales soient comparer aux coûts de production.
Que pensez-vous du terme « flambée des prix » employé par de nombreux médias ?
Daniel Peyraube » Ma première réaction est de relativiser cette expression. Le coût de production complet moyen à la tonne dans le Sud-Ouest est autour de 150 €. Les prix actuels, autour de 200 €At Fob Bordeaux, permettent donc d'éviter de produire à perte, comme cela a été le cas l'an passé, et de générer une rémunération pour l'agriculteur.
De nombreux producteurs ont commencé à engager des volumes à partir du printemps. Les prix moyens du mais sur les exploitations ne seront donc pas au niveau de prix des cotations journalières les plus élevées. Dans ce contexte, existe-t-il un décalage de prix entre l'Europe et le reste du monde ?
D. P » Les différences de prix qui peuvent exister au niveau des différents bassins de production sont aujourd'hui liées au rapport offre-demande sur ces mêmes bassins et au coût de transport des tonnes exportées jusqu'aux bassins consommateurs. Le décalage entre le prix du mais sud-américain et celui du Sud-Ouest est donc quasiment neutre lorsqu'on analyse ce prix rendu fabricants d'aliments du bétail espagnols. Nous sommes donc aujourd'hui compétitifs sur nos marchés traditionnels.
Quelles perspectives de prix sur les prochains mois ?
D. P » C'est la question piège par excellence. Qui avait prévu en janvier dernier la sécheresse en Russie et l'augmentation des prix qui a suivi pour les céréales ? Personne. On peut par contre souligner quelques éléments qui influeront sur l'évolution des cours. Le premier, c'est la demande croissante de céréales dans le monde pour répondre aux attentes alimentaires, énergétiques, etc. d'une population qui augmente.
Ensuite, il faut voir qu'aujourd'hui les pays d'Europe de l'Est rencontrent des difficultés pour ensemencer les céréales d'hiver. La Russie et l'Ukraine auront donc des difficultés à retrouver des niveaux de production qui leur permettent de penser à l'exportation. D'un autre côté, la conjoncture favorable que nous vivons incite les agriculteurs partout dans le monde à intensifier la production au niveau de la fertilisation et de la protection des plantes.
En mais, on s'attend par exemple à une demande plus forte de variétés hybrides performantes sur les pays d'Europe de l'Est. Dans le Sud-Ouest, les producteurs s'attacheront sans doute à mieux protéger leur production contre les attaques de foreurs. Plus que jamais la prudence s'impose dans un contexte de prix incertains. Les producteurs ne doivent pas succomber aux sirènes du marché sous peine de grosses désillusions lorsque celui-ci se retournera. www.agpm.com
Daniel Peyraube » Ma première réaction est de relativiser cette expression. Le coût de production complet moyen à la tonne dans le Sud-Ouest est autour de 150 €. Les prix actuels, autour de 200 €At Fob Bordeaux, permettent donc d'éviter de produire à perte, comme cela a été le cas l'an passé, et de générer une rémunération pour l'agriculteur.
De nombreux producteurs ont commencé à engager des volumes à partir du printemps. Les prix moyens du mais sur les exploitations ne seront donc pas au niveau de prix des cotations journalières les plus élevées. Dans ce contexte, existe-t-il un décalage de prix entre l'Europe et le reste du monde ?
D. P » Les différences de prix qui peuvent exister au niveau des différents bassins de production sont aujourd'hui liées au rapport offre-demande sur ces mêmes bassins et au coût de transport des tonnes exportées jusqu'aux bassins consommateurs. Le décalage entre le prix du mais sud-américain et celui du Sud-Ouest est donc quasiment neutre lorsqu'on analyse ce prix rendu fabricants d'aliments du bétail espagnols. Nous sommes donc aujourd'hui compétitifs sur nos marchés traditionnels.
Quelles perspectives de prix sur les prochains mois ?
D. P » C'est la question piège par excellence. Qui avait prévu en janvier dernier la sécheresse en Russie et l'augmentation des prix qui a suivi pour les céréales ? Personne. On peut par contre souligner quelques éléments qui influeront sur l'évolution des cours. Le premier, c'est la demande croissante de céréales dans le monde pour répondre aux attentes alimentaires, énergétiques, etc. d'une population qui augmente.
Ensuite, il faut voir qu'aujourd'hui les pays d'Europe de l'Est rencontrent des difficultés pour ensemencer les céréales d'hiver. La Russie et l'Ukraine auront donc des difficultés à retrouver des niveaux de production qui leur permettent de penser à l'exportation. D'un autre côté, la conjoncture favorable que nous vivons incite les agriculteurs partout dans le monde à intensifier la production au niveau de la fertilisation et de la protection des plantes.
En mais, on s'attend par exemple à une demande plus forte de variétés hybrides performantes sur les pays d'Europe de l'Est. Dans le Sud-Ouest, les producteurs s'attacheront sans doute à mieux protéger leur production contre les attaques de foreurs. Plus que jamais la prudence s'impose dans un contexte de prix incertains. Les producteurs ne doivent pas succomber aux sirènes du marché sous peine de grosses désillusions lorsque celui-ci se retournera. www.agpm.com