Mercosur : «Â Bruxelles planifie la dépendance alimentaire de l'Europe »
Christophe Terrain, président de l'AGPM réagit aux négociations en cours entre l'Unio Euopénne et les pays du Mercosur.
Quelle est votre perception de la stratégie mise en oeuvre par la Commission Européenne dans le cadre des négociations internationales ?
Christophe Terrain C'est une stratégie odieuse et sournoise. Le Commission avance sans mandat des États membres et fait plusieurs erreurs politiques graves. La doctrine européenne a toujours été d'utiliser les accords bilatéraux en complément des négociations multilatérales. Or là , c'est tout l'inverse. Le second aspect à prendre en compte est quel est l'intérêt d'offrir un marché de 500 millions d'habitants à un groupe de pays incapable de construire un marché commun ou de faire une union douanière. Le Mercosur est bien dans cette situation. À ce jeu, l'Europe signe un accord de dépendance alimentaire. « Dépendance alimentaire », ces mots ne sont-ils pas disproportionnés ?
Ch. T. Absolument pas, je les assume totalement. Vous trouvez normal de vouloir offrir sur un plateau d'argent l'agriculture européenne aux deux ogres agricoles que sont le Brésil et l'Argentine. La Commission doit assumer sa volonté d'oeuvrer pour la constitution de monopoles sur les marchés agricoles mondiaux et donc favoriser la forte volatilité des cours en concentrant l'offre. La Commission agit contre les intérêts des consommateurs européens en construisant leur dépendance. Pire encore, alors que nos filières européennes sont soumises à une réglementation stricte pour garantir la qualité des produits, nous serions prêts à importer toujours plus de produits de pays qui ne garantissent ni la traçabilité, qui utilisent des facteurs de production interdits en Europe : hormones, produits phytosanitaires comme le paraquat Je ne vous parle même pas des règles sociales et environnementales. Quelle serait selon vous la position à tenir ?
Ch. T. Arrêter ces négociations. Le marché européen est déjà ouvert. De plus, nous avons la capacité de production pour être autosuffisants, c'est une question de temps. Ayons confiance en notre agriculture et en sa capacité à produire de la qualité pour alimenter le marché européen. Il faut que Bruxelles reconsidère l'Agriculture comme un secteur économique important et arrête de vouloir brader ses agriculteurs et leurs filières dans des négociations internationales.
Christophe Terrain C'est une stratégie odieuse et sournoise. Le Commission avance sans mandat des États membres et fait plusieurs erreurs politiques graves. La doctrine européenne a toujours été d'utiliser les accords bilatéraux en complément des négociations multilatérales. Or là , c'est tout l'inverse. Le second aspect à prendre en compte est quel est l'intérêt d'offrir un marché de 500 millions d'habitants à un groupe de pays incapable de construire un marché commun ou de faire une union douanière. Le Mercosur est bien dans cette situation. À ce jeu, l'Europe signe un accord de dépendance alimentaire. « Dépendance alimentaire », ces mots ne sont-ils pas disproportionnés ?
Ch. T. Absolument pas, je les assume totalement. Vous trouvez normal de vouloir offrir sur un plateau d'argent l'agriculture européenne aux deux ogres agricoles que sont le Brésil et l'Argentine. La Commission doit assumer sa volonté d'oeuvrer pour la constitution de monopoles sur les marchés agricoles mondiaux et donc favoriser la forte volatilité des cours en concentrant l'offre. La Commission agit contre les intérêts des consommateurs européens en construisant leur dépendance. Pire encore, alors que nos filières européennes sont soumises à une réglementation stricte pour garantir la qualité des produits, nous serions prêts à importer toujours plus de produits de pays qui ne garantissent ni la traçabilité, qui utilisent des facteurs de production interdits en Europe : hormones, produits phytosanitaires comme le paraquat Je ne vous parle même pas des règles sociales et environnementales. Quelle serait selon vous la position à tenir ?
Ch. T. Arrêter ces négociations. Le marché européen est déjà ouvert. De plus, nous avons la capacité de production pour être autosuffisants, c'est une question de temps. Ayons confiance en notre agriculture et en sa capacité à produire de la qualité pour alimenter le marché européen. Il faut que Bruxelles reconsidère l'Agriculture comme un secteur économique important et arrête de vouloir brader ses agriculteurs et leurs filières dans des négociations internationales.