Michel Demon, nouveau directeur de la FDSEA 40
Changement dans l'organigramme de la FDSEA des Landes. Michel Demon vient de prendre ses fonctions à la direction du syndicat. Ce breton d'adoption mettra au service des agriculteurs locaux ses neuf années d’expérience passées au même poste dans le Morbihan.
Michel Demon vient de prendre ses fonctions à la direction de la FDSEA. Il remplace Caroline Godefroy qui rejoint la chambre d’agriculture à la tête du Pôle élevage.
Votre accent vous trahit, vous n’êtes pas originaire du sud-ouest de la France semble-t-il ?
Michel Demon » En effet, je suis Breton d’adoption, né dans les Flandres. Mais j’ai été amené à sillonner la France du nord au sud, d’est en ouest. Après mes études à l’ENSAIA (École nationale supérieure d’agronomie et des industries alimentaires) en 1994, mon premier poste fut en Lozère, en tant que formateur, puis coordinateur des formations du CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricole). Jusqu’en 2003, j’ai aussi travaillé sur diverses études pour le compte du ministère de l’agriculture : CTE (contrat territorial d’exploitation), formation ouverte à distance (FOAD), viabilité des structures en point de vente directe pour les agriculteurs. En parallèle, j’animais le réseau des produits fermiers de l’enseignement public.
Est-ce à la suite de cette expérience que vous avez rejoint le syndicalisme ?
M. D. » Oui. J’ai quitté mon poste au service du ministère car je ne voyais plus ce que je pouvais apporter. J’ai été embauché à la direction de la FDSEA du Morbihan en avril 2004. Une mission passionnante durant laquelle j’ai appris tous les jours, sans jamais avoir eu l’impression de traiter du vent. J’ai apprécié de travailler avec des personnes qui acceptent de gérer un paquet de problèmes au service du collectif. Et puis chercher… trouver des solutions à des problématiques qui ont des conséquences pour tous les agriculteurs est enthousiasmant ! J’ai aimé travailler dans un syndicat responsable, qui fait avancer les choses au quotidien, avec des propositions ancrées dans le réel. Un syndicat qui peut compter sur un réseau national qui fonctionne bien, avec une expertise pointue.
Pourquoi avez-vous quitté ce poste ?
M. D. » Dès mon arrivée, je me suis engagé à être démissionnaire lorsque le président du syndicat changerait. J’estime en effet que le duo président/directeur doit être parfait pour que le syndicat fonctionne. C’est ainsi, qu’au bout de 9 ans, lorsque le président qui m’avait embauché a pris la présidence de la chambre d’agriculture, j’ai démissionné.
Vous avez alors recherché la direction d’une autre FDSEA ?
M. D. » Pas tout de suite, j’ai en effet voulu faire un “break” pour réaliser ce que j’avais dû laisser de côté depuis la fin de mes études. Mon année et demie de congés sabbatique m’a ainsi permis de mener à bien divers projets, notamment dans le domaine sportif. Plus précisément, j’ai encadré des adolescents dans un club de rugby et me suis occupé d’une équipe “honneur” en Bretagne, en tant qu’entraîneur adjoint senior.
J’ai ensuite envisagé de travailler dans le monde viticole, mais le secteur demande des compétences trop spécifiques. Je n’avais par contre, je dois l’avouer, pas songé à poursuivre ma carrière à la tête d’une FDSEA. C’est par le réseau que j’ai eu vent de l’offre landaise.
Qu’est-ce qui vous a incité à vous lancer dans l’aventure landaise ?
M. D. » Le département me parle beaucoup. Ma famille est aussi ravie de ce déménagement. Je me sens proche de la culture du Sud-Ouest… et pas seulement pour le rugby ou la tauromachie ! Je suis attiré par l’approche landaise de l’agriculture, avec des filières de qualité. C’est un nouveau challenge pour moi, après avoir connu un département complètement différent, centré sur la production de masse (lait, porc, volaille industrielle) dans des exploitations gérant de gros volumes, mais aussi enfermées dans un carcan de contraintes réglementaires. Donc, j’ai beaucoup travaillé sur les problèmes environnementaux qui sont d’une complexité incroyable, avec le sentiment de me “dépatouiller” dans des réglementations toujours plus pointilleuses. La pression est énorme ! Je vais pouvoir mettre au service des Landes une longue expérience sur ces dossiers.
Quelles seront vos priorités dans les Landes ?
M. D. » Je veux que les agriculteurs affichent clairement une fierté de leur métier, car peu de gens sauraient le faire et que l’agriculture sert la société de diverses façons. Ils seraient alors plus confiants pour défendre leurs positions. Je suis convaincu qu’on est notre propre médecin ou propre poison ! Je porterai aussi beaucoup d’énergie sur le renforcement du réseau. Il doit être actif pour un syndicat vivant qui réponde aux attentes des agriculteurs et demeure le premier interlocuteur local. Une autre priorité sera la construction d’une synergie syndicale au niveau de la nouvelle grande région.
Dominique Maurel