MSA, une structure utile au territoire
La MSA Sud Aquitaine tenait son assemblée générale à Anglet, le mercredi 28 mai. Un rendez-vous à la saveur particulière pour les membres de l'actuel conseil d'administration, conduit par la présidente Chantal Gonthier. Leur quinquennat parvient bientôt à son terme, de nouvelles élections étant programmées du 12 au 27 janvier 2015. À conditions exceptionnelles, présence exceptionnelle. Le président national, le breton Gérard Pelhàte, avait fait le déplacement jusqu'à la côte basque.
Pour la dernière assemblée générale du mandat de l'actuel conseil d'administration, la présidente Chantal Gonthier et le directeur général, Marc Héliès (à droite), étaient accompagnés du président de la caisse centrale, Gérard Pelhàte.
Du bilan d'activité jusqu'aux interventions des différents responsables, les débats ont surtout laissé transpirer la mobilisation de la MSA et de ses élus pour améliorer le quotidien des adhérents. Un travail qui s'est traduit notamment par des prérogatives grandissantes, que ce soit au niveau du traitement des prestations sociales ou des services apportés à la population. Dans une période où le maintien d'un régime spécifique au monde agricole aurait pu être remis en cause, la structure semble ainsi confortée dans ses missions.
«Nous avons répondu présents aux exigences fixées par les pouvoirs publics dans le cadre des conventions d'objectifs et de gestion, se réjouit Gérard Pelhàte. Nous avons prouvé qu'il reste utile d'avoir un opérateur spécifique, aux côtés du régime général». Dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, la MSA fait office de guichet unique pour plus de 9% de la population. L'an dernier, de nouvelles avancées importantes ont marqué son actualité.
L'action des élus
Depuis le 1er janvier 2014, la MSA est devenue l'assureur unique des exploitants agricoles, chefs d'entreprises agricoles et cotisants solidaires qui relevaient d'un organisme assureur privé. L'octroi par les pouvoirs publics de la gestion intégrale des régimes d'assurance-maladie et accidents du travail des exploitations agricoles sonne également comme une reconnaissance des compétences du réseau. «À force d'opiniàtreté, nous avons réussi à infléchir la position de l'État sur le sujet des indemnités journalières», observe Chantal Gonthier, qui occupe également un poste au sein du conseil d'administration national.
L'expertise dont bénéficie la structure lui permet aujourd'hui d'envisager une diversification de ses activités pour faire face aux fortes contraintes qui pèsent sur les finances publiques. C'est dans cet esprit que des partenariats ont été noués récemment avec des entreprises comme la RATP ou la SNCF, renforçant ainsi la coopération inter-régimes. Le président Pelhàte évoque aussi d'autres pistes: «Pourquoi pas la gestion du RSA?». Malgré ces perspectives, les restrictions budgétaires rendent les économies de gestion nécessaires. Localement, la caisse Sud Aquitaine est parvenue à réduire ses charges d'exploitation de 14% en l'espace de quatre ans.
Une action au plus près du terrain
Au-delà de son rôle dans le traitement des prestations sociales, la MSA s'est donnée pour vocation d'être plus proche de ses bénéficiaires, en répondant à bon nombre de leurs préoccupations. Elle s'investit à la mise en oeuvre des politiques publiques de prévention, d'accès aux soins, d'accueil des jeunes enfants ou encore du soutien aux personnes àgées. Un leitmotiv guide toutes les actions entreprises: permettre aux bénéficiaires de mieux vivre sur leur territoire.
Localement, les illustrations sont multiples. Ainsi, afin de lutter contre le risque de déserts médicaux, la MSA Sud Aquitaine a conduit neuf projets de maisons de santé pluridisciplinaire depuis 2010, aux quatre coins de la région. Pour favoriser l'emploi de personnes handicapées tout en répondant au besoin de main-d'oeuvre des exploitations agricoles, elle a également participé à la création de l'entreprise AgriRenfort. Une structure qui emploie désormais cinq salariés et intervient en horticulture, viticculture et maraîchage. Afin d'accompagner dans les meilleures conditions les personnes handicapées vieillissantes, plusieurs structures d'hébergement sont en cours de développement. En décembre dernier, une première pierre a été posée à la future maison d'accueil de Moustey, tandis que l'extension de celle de Sauveterre de Béarn se poursuit.
Une action au quotidien
Au quotidien, la MSA s'est aussi fortement investie dans l'accompagnement des crises agricoles. Après les intempéries de 2013, le conseil d'administration et l'équipe de direction ont immédiatement réagi pour faire valoir les conséquences économiques et sociales sur les exploitations et entreprises agricoles du Sud-Ouest. Des enveloppes financières ont été débloquées pour permettre la prise en charge partielle des cotisations. Plus de 2 millions d'euros ont pu être distribués au sein des deux départements, auprès de 5.000 bénéficiaires environ. Autre démarche très remarquée, la sensibilisation des adhérents aux risques psychosociaux au travers d'un spectacle théàtral. Une action innovante qui a connu un large succès et sera renouvelée dans les mois à venir (à Orthez et Dax).
Pour mener à bien toutes ces opérations, qui ne constituent qu'un bref aperçu, la présidente a tenu à mettre en avant le formidable travail accompli par les 692 délégués présents sur l'ensemble du territoire Sud aquitain. «Il est important de préserver la capacité des élus à intervenir sur les territoires, à faire remonter les problématiques de certaines filières», explique Chantal Gonthier. Selon elle, la meilleure façon de poursuivre cette dynamique passe par une grande mobilisation lors des élections de janvier prochain.
Fabien Brèthes
Des moyens ajustésLa caisse Sud Aquitaine de la MSA regroupe aujourd'hui 412 collaborateurs, dont 201 sur le site des Landes et 211 sur celui des Pyrénées-Atlantiques. Afin de répondre aux exigences de la convention d'objectif et de gestion fixées par les pouvoirs publics pour l'ensemble des MSA, une réduction de 10% des effectifs a été conduite en l'espace de quatre ans (soit 40 équivalents temps plein). «Depuis plusieurs années, on nous demande d'adapter notre structure au niveau d'activité, explique le directeur général Marc Héliès. On parvient aujourd'hui dans le cadre demandé, à savoir une baisse de 10,7% de l'effectif global à la fin de l'année 2014».