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Nicolas Hulot confirme d’autres réintroductions d’ours dans les Pyrénées

Le ministre de la transition écologique a signé le plan d’actions ours brun 2018-2028. Se référant aux conclusions du Muséum d’histoire naturelle, il prévoit de «nouveaux lâchers» sur tout le massif.

file-Mensonge d’État ? En janvier dernier, le Premier ministre promettait dans un courrier que le projet de réintroduction neconcernerait que le Béarn. Au final, Nicolas Hulot a décidé de renforcer la population ursine sur l’ensemble du massif.
Mensonge d’État ? En janvier dernier, le Premier ministre promettait dans un courrier que le projet de réintroduction neconcernerait que le Béarn. Au final, Nicolas Hulot a décidé de renforcer la population ursine sur l’ensemble du massif.

Et si tout était écrit d’avance ? Le projet de réintroduction d’ours dans les Pyrénées a pris une nouvelle dimension cette semaine. Sans fanfare, ce 14 mai, le plan d’actions ours brun 2018-2028 a été publié sur le site de la Dreal d’Occitanie. Ce plan prévoit le maintien «dans la durée d’une population viable dans les Pyrénées» soit un effectif «d’au moins cinquante individus sexuellement matures».

3 à 4 individus par an sur 3 à 4 ans

Selon le dernier décompte du réseau Ours brun, la population est de 43 individus en 2017, décompte qui inclut les jeunes individus. Le plan planifie donc «le renforcement de la population» grâce à «des lâchers de nouveaux individus» et le «remplacement de tout ours qui aurait disparu du fait de l’homme». De plus, alors que la réintroduction de deux ourses dans le Béarn a déjà été annoncée par Nicolas Hulot, ce plan envisage d’autres réintroductions, dans les Pyrénées, se référant aux conclusions d’une expertise du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN). Ce rapport réalisé en 2013, et confirmé par un avis scientifique du MNHN début 2018, examine plusieurs stratégies afin d’assurer la conservation de la population, en évitant les risques de consanguinité.

Ainsi, concernant le noyau occidental (Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées), le MNHN préconise un «renforcement idéal de 3 mâles et 10 femelles, à raison de 3 à 4 individus par an sur 3 à 4 ans», ou un «renforcement minimal de 4 femelles pour assurer la simple viabilité de cette population». Concernant le noyau central (Haute-Garonne et Ariège), l’expertise propose un «renforcement idéal de 1 mâle et 3 femelles, à horizon de 4 ans» ou un «renforcement minimal de 2 femelles pleines en une fois».

Autre volet, le plan prévoit, sans grandes innovations, «d’accroître le soutien au monde pastoral» grâce à des formations aux techniques de protection, et au renforcement de la surveillance et de la protection des troupeaux (chiens de protections ou parcs de nuit). L’amélioration du système d’indemnisation des dommages promet la simplification des déclarations et la convergence vers le système de calcul de l’indemnisation pour le loup.

«C’est une dictature moderne»

L’annonce de la signature de ce plan ours a semé la colère dans les rangs de la profession agricole. «Le gouvernement passe en force en se moquant de l’avis des corps intermédiaires et des éleveurs, lance le président de la FDSEA, Bernard Layre. On est clairement dans une dictature moderne. Nicolas Hulot a fait le choix de s’isoler et il le paiera chèrement un jour ou l’autre».

Même colère chez le président de la commission montagne de la chambre d’agriculture, Sébastien Uthurriague : «Ce plan est une véritable provocation. Nicolas Hulot montre son mépris des éleveurs et des acteurs de la montagne. On va rester mobilisés et déterminés, l’été va être très chaud… On ira jusqu’au bout pour s’opposer à ces réintroductions car nous défendons l’agriculture de montagne et de haute montagne, nous défendons le pastoralisme. L’ours est incompatible avec l’élevage. Nous ne dévierons pas de cette ligne.»

Y. Allongue

 

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