Nuisibles : déclarez vos dégâts
Dans un tribune libre, le président de l’Association des piégeurs des pays de l’adour, Benoît Soulat, lance un cri d’alarme. Trop peu d’agriculteurs remplissent les déclarations de dégâts des animaux nuisibles.
Depuis 24 ans, l’association des piégeurs se bat aux côtés des chasseurs et de la profession agricole pour que soit maintenue une liste des « espèces susceptibles de causer des dommages » (nouvelle dénomination des « nuisibles »), mais également pour que les agriculteurs et/ou les piégeurs qui interviennent chez eux puissent le faire en toute légalité. Les différentes espèces en cause (renard, corneille, martre, fouine, etc…) sont classées pour 3 ans par arrêté ministériel. En 2015, nous avons dû nous battre avec acharnement pour conserver la martre notamment, en démontrant qu’elle pouvait réellement causer des dégâts sur les élevages.
La profession agricole a été à nos côtés dans ce dossier et son engagement a été certainement décisif, nous l’en remercions sincèrement. En 2018, nous allons devoir travailler avec la DDTM sur une nouvelle procédure de demande de classement, pour 6 ans désormais... Déjà, on nous parle d’autres espèces, dont la martre ou la pie bavarde, susceptibles d’être déclassées comme cela a déjà été le cas dans les Landes. Certes, ces espèces ne causent pas des dégâts partout chaque jour, mais nous ne les piégeons pas non plus partout chaque jour ! Nous demandons seulement le droit pour les agriculteurs de se défendre légalement lorsqu’ils sont confrontés à des dégâts causés par ces espèces, qui par ailleurs n’ouvrent droit à aucune indemnisation, contrairement au grand gibier…
Or, le classement par arrêté ministériel des espèces comme susceptibles de causer des dommages n’est possible que si l’on justifie des dégâts : volailles emportées par renards, fouines et martres, semis déterrés, maraîchage et fruits attaqués par corneilles et pies… Or, c’est là que le bât blesse : un très petit nombre d’agriculteurs déclare ces dégâts !
Certes, il s’agit encore « d’un papier de plus » à remplir, ce dont chacun de nous se passe volontiers. C’est un fait, mais songez que sans déclarations de dégâts suffisantes, ni les préfets ni le ministre ne classent les espèces comme nuisibles, de crainte d’être attaqués au tribunal. Bon an mal an, nous déclarons au Préfet du 64 entre 400 000 et 500 000 € de dégâts (hors dégâts de sangliers), représentant entre 800 et 1 000 déclarations individuelles. Parmi celles-ci, seulement 300 émanent du monde agricole… Si l’on considère que sur toutes les exploitations il y a chaque année quelques dégâts, mêmes minimes, nous sommes très loin du compte…
Nous ne demandons pas aux agriculteurs de remplir une déclaration dès qu’ils constatent trois pieds de maïs par terre. Mais si chacun le fait ne serait-ce qu’une fois par an, en fin de campagne, en marquant la totalité des dégâts constatés au cours de la saison ainsi que le nombre de volailles disparues pendant l’année, alors, nous ne serons pas à 400 000 € de dégâts, mais largement, très largement au dessus d’1 million d’€uro !
Ce travail est primordial, mais nous sommes déterminés à continuer à vous défendre. Par contre il nous faut de la matière, car ça nous ne pouvons l’inventer. Nous comptons donc sur vous, pour nous la fournir en remplissant l’attestation au verso de ce document. Déclarez-y tous les dégâts subis en 2017, si vous ne l’avez déjà fait. Merci pour votre soutien, vous pouvez compter sur notre aide en retour.
Benoît Soulat, président de l’A.D.P.P.A
La déclaration de dégâts est disponible en cliquant sur le lien suivant.