Orama veut un premier pilier de la PAC «fort»
Un « budget fort pour le premier pilier de la PAC », justifié par « le caractère stratégique de l'agriculture » européenne, telle est la position majeure affichée par l'organisation des grandes cultures Orama, concernant la future PAC qui doit prendre effet à partir de 2014.
Pour Orama, les grandes cultures constituent un secteur «Â stratégique ». Le point central de la PAC est la production : le premier pilier doit donc rester le pilier principal. © Le Sillon
Le secteur des grandes cultures européen est stratégique, cet atout doit être entretenu et pour cela il faut un premier pilier de la PAC fort », a déclaré Philippe Pinta, président d'Orama et de l'AGPB. Le caractère stratégique des grandes cultures européennes implique qu'elles demeurent « productives et compétitives ». « Le point central de la PAC est la production, la production, et encore la production », a répété le président d'Orama. Le premier pilier, consacré au soutien des revenus, « doit rester le pilier principal ». « Un budget fort pour le premier pilier de la PAC garde toute sa légitimité au regard des évolutions des marchés agricoles et de l'importance des paiements directs dans le produit brut », indique le texte résumant la position des dirigeants d'Orama. À l'heure où la Russie n'est pas en mesure d'honorer ses contrats d'exportation, l'existence d'une Europe agricole solide est un élément de stabilité du marché mondial alimentaire. « L'Europe doit considérer aussi ce qui se passe en dehors de ses frontières », commente-t-on chez les céréaliers.
Un « balisage clair » de l'évolution des DPU
La PAC doit aussi permettre aux exploitants de gérer leurs DPU sur plusieurs années face aux risques économiques qu'ils encourent. Un « message fort » adressé aux pouvoirs publics par Orama qui demande que « les producteurs puissent sortir une quote-part de leurs DPU de leur résultat les bonnes années en vue d'une réintégration les mauvaises ». Les responsables des grandes cultures françaises demandent « qu'un cadre fiscal spécifique soit défini avec les États-membres à cette fin ».
Les DPU « constituant uninstrument socle pour l'économie des exploitations », Orama préconise un « balisage clair » de leur évolution. En effet, les DPU « vont inéluctablement devoir converger » au niveau national, « de façon progressive (la convergence doit être étalée sur une période de dix ans) », entre toutes les filières de production (végétales et animales). À ne pas confondre avec la convergence des aides entre l'Ouest et l'Est de l'UE, qu'Orama estimerait « injustifiée » du fait de l'écart des niveaux de charges et du coût de la vie.
Pas de nouveaux prélèvements au titre de l'article 68
Toutes ces positions seront discutées à Bruxelles dès le début du mois d'octobre, lors d'une rencontre avec la Commission et avec le Parlement européen. Elles seront aussi discutées à l'échelon français : au ministère de l'Agriculture et avec les organisations professionnelles, à commencer par la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs a précisé Philippe Pinta. « Quelques curseurs sont encore à revoir », a-t-il ajouté, à propos de ces concertations avec les autres secteurs. À ce propos, Orama estime qu'il n'est pas question non plus de procéder à de nouveaux prélèvements, au titre de l'article 68 par exemple. « Plus aucun prélèvement supplémentaire ne doit venir affecter les paiements directs, ni au titre de la modulation, ni pour soutenir davantage certaines productions et autres types d'exploitation, ni pour financer des outils de gestion des risques », indique le document d'Orama. « Il n'est pas envisageable de prélever davantage sur l'enveloppe des paiements directs que ce qui a été fait lors du bilan de santé de la PAC », a précisé Philippe Pinta.
H. Garnier
La contractualisation du végétal à l'animal doit se faire par filières d'élevage Les dirigeants d'Orama ont évoqué à l'issue de leur assemblée plénière leur main tendue à destination des secteurs de l'élevage, via les aliments du bétail, à travers un projet de contractualisation du végétal à l'animal. Ce projet, annoncé début septembre par l'AGPB, puis précisé par l'AGPM, « doit se faire en cascade, par filières et de façon diversifiée », selon Christophe Terrain, président de l'AGPM. « On partira d'une feuille simple pour certaines filières d'élevage, comme celle des volailles labels ou des palmipèdes gras. » Mais pour d'autres comme l'élevage porcin, la contractualisation sera plus complexe à mettre en oeuvre, les éleveurs contractant non pas pour 100 % de leurs besoins en aliments, mais pour plutôt 25 %, a indiqué le président de l'AGPM.