Palmipèdes : la certification des élevages en plein déploiement
Après la création par le Cifog de “PalmiG confiance“, une charte de bonnes pratiques visant à promouvoir les efforts réalisés en matière de bien-être animal, les opérations de certification se déploient au sein des organisations d’éleveurs.
En ce début de printemps, les jeunes canards profitent de généreuses pousses d’herbe pour gambader sur un tapis de verdure. Premières chaleurs obligent, les abreuvoirs restent toutefois des repères desquels ils ne s’éloignent jamais trop. «C’est pourquoi on essaie d’éviter les zones d’eau stagnante», explique Chantal Brèthes, productrice à Montaut (Landes), et présidente du groupement des producteurs de palmipèdes de la coopérative Maïsadour.
Après la visite des parcours, vient le contrôle des bâtiments. Ils accueillent les animaux durant la phase de démarrage et leur permettent de s’abriter lorsque les conditions extérieures deviennent difficiles. Toujours suivie par le technicien de sa coopérative, la productrice passe ensuite en revue l’alimentation des palmipèdes, les règles d’hygiène, les moyens de gérer les risques sanitaires et une vingtaine d’autres points étroitement liés aux conditions d’élevage des animaux.
Une démarche de progrès
Depuis quelques mois, la plupart des organisations de producteurs de palmipèdes procède ainsi à un contrôle de leurs adhérents dans le cadre de la nouvelle charte PalmiG confiance, imaginée l’an dernier par le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras). L’annonce de sa mise en œuvre avait été officialisée à l’automne dernier seulement. Son déploiement sur le terrain n’a pas tardé. Comme la coopérative Maïsadour, l’immense majorité des organisations de production se sont engagées à proposer cette procédure à leurs adhérents.
Au niveau interprofessionnel, la création de cette charte répond à la volonté de mettre en avant les pratiques vertueuses respectées par la filière. Il s’agit de montrer aux yeux de tous que le bien-être animal est une préoccupation essentielle chez les producteurs. «Beaucoup de choses ont déjà été faites dans nos élevages, souligne Chantal Brèthes. À mon niveau, je sais le temps que je passe à surveiller les conditions de vie des animaux… Cette charte est un moyen de le valoriser».
Évidemment, les attaques, de plus en plus violentes dont est victime la filière, ne sont pas totalement étrangères à la mise en place d’une telle démarche. Cette dernière constitue aussi un argument supplémentaire au service de la filière, qui n’entend pas laisser circuler l’image écornée, véhiculée par certains détracteurs. «Plus que jamais, il est important de nous mobiliser pour témoigner», poursuit la productrice.
Une démarche de progrès
En pratique, la procédure de contrôle vise à certifier les bonnes pratiques respectées durant la phase d’élevage, mais aussi au cours de la période de gavage. Pour l’heure, elle transpose exclusivement des critères déjà inscrits dans le cadre de la charte européenne du foie gras. Toutefois, son contenu va être amené à évoluer. «On est bien dans une démarche de progrès», explique Marie Laborde, ingénieur du Cifog.
À l’avenir, le texte devrait notamment intégrer des règles complémentaires dans les domaines de la protection de l’environnement, de la sécurité sanitaire ou de la traçabilité. «Dès à présent, l’objet des audits est aussi de mettre le doigt sur des marges d’amélioration à portée de main de l’éleveur, au-delà des aspects réglementaires, poursuit l’ingénieur. L’idée est de progresser tous ensemble».
F. Brèthes
En pratiqueBasée sur le volontariat, la certification PalmiG confiance s’adresse à tous les éleveurs de canards et d’oies destinés à la production de foie gras. Le respect de leur engagement ainsi que la qualité de leur accompagnement technique sont garantis par un organisme de contrôle indépendant (Vigilentia, du groupe Qualisud). L’ensemble des critères de contrôle porte sur différents domaines importants aux yeux des éleveurs et des citoyens: bien-être animal, alimentation, confort de l’animal, santé et hygiène, relation homme/animal, sécurité. «À travers leur engagement dans la démarche PalmiG confiance, les éleveurs affirment leur volonté d’être transparents et de toujours améliorer leurs pratiques, explique le Cifog. Cette démarche certifie que l’éleveur pratique son activité de manière responsable, dans le respect du bien-être animal et des règles de bonnes pratiques… Les producteurs démontrent leur professionnalisme, leur savoir-faire et leur désir de toujours progresser». À l’heure actuelle, une vingtaine d’organisations de production, représentant plus de 90% de la filière (5.000 producteurs en France), ont déjà signé le manifeste d’engagement dans la démarche. Les éleveurs indépendants peuvent aussi y accéder, via les chambres d’agriculture notamment. |