Précocité exceptionnelle pour les semis du mais
Les conditions climatiques de ce printemps 2011 ont permis des semis extrêmement précoces et homogènes, mais aussi une levée rapide des plantes. Les différents opérateurs Sud-Ouest témoignent d'un état d'avancement rarement enregistré.
Dans le bassin de l'Adour, les semis de mais ont été terminés avec plus de 15 jours d'avance par rapport à l'an dernier.
Au 1er mai, plus de 85 % des semis étaient déjà effectués dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques ainsi que dans les zones limitrophes ! C'est la tendance moyenne qui ressort d'un tour d'horizon des différentes coopératives et entreprises de la filière régionale. Certes ce chiffre masque un certain nombre de disparités, mais il traduit surtout une exceptionnelle précocité.
Les conditions climatiques enregistrées durant le mois de mars et la première quinzaine d'avril ont permis des préparations rapides des sols. Les premiers semis ont ainsi été réalisés autour du 25 mars. « On constate au moins quinze jours d'avance sur une année normale », estime Éric Savary, directeur appro-céréales chez Lur Berri.
Bénéficiant traditionnellement des conditions les plus favorables, la Haute Landes, la vallée de l'Adour et la grande majorité des terres noires présentent les situations les plus avancées. Les semis sont terminés dans ces secteurs, à quelques exceptions près. « Sur le territoire de Maisadour, environ 90 % des semis ont été réalisés, confirme Pierre Pinchauret, directeur du réseau agro-céréales de la coopérative landaise. Nous sommes proches de 100 % sur la zone nord-Adour. Quelques secteurs, comme ceux de Pomarez, Orthez et le nord du Béarn sont un peu plus en retard. Les trois quarts des parcelles y sont semés ».
Dans les Pyrénées-Atlantiques, les vallées des Gaves enregistrent elles aussi des semis plus précoces qu'à l'accoutumée. C'est le cas également du plateau de Ger, secteur qui se caractérise habituellement par une plus grande fraîcheur des sols. « Concernant la coopérative Euralis, on estime que plus de 80 % des semis ont été faits. Toutes les zones sont progressivement en train de se rattraper », explique Gilles Tambourre, directeur des ventes.
Aujourd'hui, le territoire le moins avancé concerne le piémont pyrénéen, où environ 70 % des surfaces ont été semées, ainsi que certaines zones d'élevage. Ces dernières se caractérisent par de fortes proportions de mais ensilage mais aussi de cultures dérobées, qui ont pour caractéristique de retarder quelque peu l'implantation du mais.Dans de bonnes conditions
Dans l'ensemble, la situation est au beau fixe car les semis déjà réalisés ont bénéficié de conditions de démarrage particulièrement favorables. Si bien que les mais semés le plus précocement présentent un très bon état végétatif et ont d'ores et déjà atteint le stade quatre feuilles. « Jusqu'à présent les conditions ont été globalement bonnes, elles ont permis une levée rapide, avec des densités très correctes », indique Jérôme Blanchard, responsable au sein des établissements Lacadée. Sur le plan sanitaire, le climat sec s'est avéré également bénéfique. En effet, celui-ci permet de se prémunir d'éventuels problèmes de ravageurs. À l'inverse de la dernière campagne, peu d'attaques ont été à déplorer, pour l'heure. En effet, les ravageurs, à l'image du taupin, s'acclimatent plutôt de conditions froides et humides sur de longues périodes. « Ce n'a pas été le cas pour l'instant, note Pierre Pinchauret, de plus, les producteurs ont eu tendance à mieux protéger les semis, avec moins d'impasses ». Malgré tout, les précipitations qui se sont abattues durant le dernier week-end étaient très attendues car l'absence de pluie, constatée jusqu'au 20 avril, commençait à s'avérer problématique pour certains types de sols. « Dans des terres dures ou battantes, les producteurs ont eu du mal à travailler certaines parcelles labourées qui n'avaient pas été assez vite refermées », note Jérôme Blanchard. Outre des difficultés de préparation, ce phénomène a pu engendrer quelques levées hétérogènes. De plus, cette sécheresse affectait les itinéraires de désherbage. La pluie est donc tombée à point nommé. De dix à quarante millimètres ont été relevés selon les secteurs. Suffisamment pour régler les problèmes de traitements et permettre la préparation des dernières parcelles. « Cette pluie a permis d'activer les désherbants et d'ameublir les sols », commente Éric Savary. Un bon potentiel de production
Pour l'heure, la situation reste au beau fixe. La fenêtre météorologique de ces derniers jours a permis la poursuite des travaux des champs. La grande précocité des semis, encouragée par les différents organismes techniques, va permettre une plus longue saison de croissance aux plantes. C'est un des meilleurs moyens d'obtenir de bons rendements. Ce contexte pourrait, également, autoriser une stratégie d'esquive vis-à -vis des besoins en eau. « Globalement, un très bon potentiel de production a été implanté, note Éric Savary, maintenant, il est important de bien protéger les plantes et de les conduire au mieux afin de maintenir ce potentiel ». Après la mise en place d'une grande majorité du « mais conso », seules restent les productions contractualisées qui font l'objet d'un plan de culture. Le semis des mais doux a débuté dans certains secteurs. Celui des mais semences est généralement plus tardif pour des raisons techniques. Si la situation dans le Sud-Ouest autorise l'optimisme, certaines régions d'Europe connaissent des contextes plus difficiles. Le printemps très sec et ensoleillé inquiète météorologues et agriculteurs, la sécheresse commençant à sévir dans plusieurs pays. De quoi à alimenter les débats vis-à -vis de la prochaine récolte et du marché des céréales.
Fabien Brèthes
Dans l'ensemble, la situation est au beau fixe car les semis déjà réalisés ont bénéficié de conditions de démarrage particulièrement favorables. Si bien que les mais semés le plus précocement présentent un très bon état végétatif et ont d'ores et déjà atteint le stade quatre feuilles. « Jusqu'à présent les conditions ont été globalement bonnes, elles ont permis une levée rapide, avec des densités très correctes », indique Jérôme Blanchard, responsable au sein des établissements Lacadée. Sur le plan sanitaire, le climat sec s'est avéré également bénéfique. En effet, celui-ci permet de se prémunir d'éventuels problèmes de ravageurs. À l'inverse de la dernière campagne, peu d'attaques ont été à déplorer, pour l'heure. En effet, les ravageurs, à l'image du taupin, s'acclimatent plutôt de conditions froides et humides sur de longues périodes. « Ce n'a pas été le cas pour l'instant, note Pierre Pinchauret, de plus, les producteurs ont eu tendance à mieux protéger les semis, avec moins d'impasses ». Malgré tout, les précipitations qui se sont abattues durant le dernier week-end étaient très attendues car l'absence de pluie, constatée jusqu'au 20 avril, commençait à s'avérer problématique pour certains types de sols. « Dans des terres dures ou battantes, les producteurs ont eu du mal à travailler certaines parcelles labourées qui n'avaient pas été assez vite refermées », note Jérôme Blanchard. Outre des difficultés de préparation, ce phénomène a pu engendrer quelques levées hétérogènes. De plus, cette sécheresse affectait les itinéraires de désherbage. La pluie est donc tombée à point nommé. De dix à quarante millimètres ont été relevés selon les secteurs. Suffisamment pour régler les problèmes de traitements et permettre la préparation des dernières parcelles. « Cette pluie a permis d'activer les désherbants et d'ameublir les sols », commente Éric Savary. Un bon potentiel de production
Pour l'heure, la situation reste au beau fixe. La fenêtre météorologique de ces derniers jours a permis la poursuite des travaux des champs. La grande précocité des semis, encouragée par les différents organismes techniques, va permettre une plus longue saison de croissance aux plantes. C'est un des meilleurs moyens d'obtenir de bons rendements. Ce contexte pourrait, également, autoriser une stratégie d'esquive vis-à -vis des besoins en eau. « Globalement, un très bon potentiel de production a été implanté, note Éric Savary, maintenant, il est important de bien protéger les plantes et de les conduire au mieux afin de maintenir ce potentiel ». Après la mise en place d'une grande majorité du « mais conso », seules restent les productions contractualisées qui font l'objet d'un plan de culture. Le semis des mais doux a débuté dans certains secteurs. Celui des mais semences est généralement plus tardif pour des raisons techniques. Si la situation dans le Sud-Ouest autorise l'optimisme, certaines régions d'Europe connaissent des contextes plus difficiles. Le printemps très sec et ensoleillé inquiète météorologues et agriculteurs, la sécheresse commençant à sévir dans plusieurs pays. De quoi à alimenter les débats vis-à -vis de la prochaine récolte et du marché des céréales.
Fabien Brèthes