Premier bilan mitigé de la campagne céréalière
FranceAgriMer a actualisé le 12 novembre dernier ses bilans prévisionnels pour la campagne commerciale céréalière 2015-2016. FranceAgriMer juge les stocks de report de blé tendre préoccupants mais estime que les opérateurs français peuvent exporter au-delà des prévisions actuelles.
Avec des disponibilités de 40,4 millions de tonnes (Mt) et des utilisations estimées à 35,2 Mt, le stock de report français de blé tendre devrait atteindre un niveau record. Il pourrait quasiment doubler par rapport au niveau moyen des cinq dernières campagnes pendant lesquelles il tournait autour de 2,6 Mt.
En un mois, le stock disponible, qui s’ajoute à ce stock, est passé de 2,16 à 2,57 Mt (+19%). Mais FranceAgriMer reste relativement confiant pour les huit prochains mois de la campagne: «Il y a des possibilités d’exporter au-delà des prévisions actuelles», souligne en effet Olivia Le Lamer, chef de l’unité grandes cultures. Durant la campagne 2015-2016, la France devrait exporter vers les pays tiers 11,5 Mt de blé tendre, contre 11,4 Mt en 2014-2015.
L’Algérie, premier débouché à destination des pays tiers
Au 6 novembre, le cumul des embarquements vers les pays tiers depuis les ports français atteignait 3 Mt, comme l’an passé à la même date. Les achats algériens (1,7 Mt) restaient prédominants. 240.000 tonnes de blé tendre avaient pris le chemin de l’Égypte, même si le plus gros importateur mondial de blé préfère pour l’instant s’approvisionner en Russie (1,71 Mt) ou en Roumanie (540.000 tonnes). FranceAgriMer prévoit par ailleurs des exportations françaises vers l’UE en retrait par rapport à la campagne précédente (7,5 Mt contre 7,9 Mt) mais une utilisation plus importante par les fabricants d’aliments du bétail (5 Mt contre 4,4 Mt).
La demande chinoise en orge décélère
En orge, après quatre mois de campagne, la France est toujours bien positionnée sur le marché. Ses exportations à destination des pays tiers atteignaient 2,5 Mt le 6novembre, soit 1,3 Mt de plus qu’en 2014 à la même date. La Chine représentait 91% des ventes mais le débouché semble se tarir, constate FranceAgriMer. Dans ce contexte, l’organisme public prévoit en 2015-2016 des exportations vers les pays tiers de 3,6 Mt, du même niveau qu’en 2014-2015.
En un mois, FranceAgriMer a ajusté à la hausse la collecte à 10,89 Mt (+5,6%) et à la baisse le niveau des exportations vers l’UE à 3,6 Mt (-2,7%). Les prévisions d’utilisations par les fabricants d’aliments du bétail restent inchangées à 1 Mt, soit au niveau des minima techniques. Au final, FranceAgriMer a rehaussé en un mois le stock disponible de 259.000 à 838.000 tonnes, qui s’ajoute au stock de report moyen des cinq dernières campagnes, établi à 1,15 Mt. Ce qui porte le tout à 1,98 Mt, soit le double du stock de report de la campagne précédente.
Une production de maïs en forte baisse
En maïs grain, les prévisions de FranceAgriMer laissent entrevoir une production de 13 Mt en 2015-2016. Il s’agirait, en cas de confirmation, d’une baisse de 16% par rapport à la moyenne quinquennale. Le rendement est estimé à un peu moins de 83 q/ha, bien loin de la moyenne des cinq dernières années (93 q/ha). L’utilisation dans l’alimentation animale est prévue à un peu moins de 3 Mt, contre 3,7 Mt lors de la campagne précédente.
En cohérence avec le disponible à l’exportation, les livraisons vers l’UE sont attendues en recul de 2,4 Mt par rapport 2014-2015 à 5,2 Mt. Toutefois, selon Olivia Le Lamer, la forte baisse de la production communautaire devrait induire une demande soutenue pour le maïs français, en particulier vers l’Allemagne. Au final, le stock de fin de campagne devrait se situer légèrement au-dessous de 2,5 Mt, niveau moyen des cinq dernières campagnes.