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Premières installations de gavage en logement collectif

L'heure est au choix du modèle pour les éleveurs qui veulent bénéficier du plan d'aide national. Après une période d'essai, Pierre Cazajous a fait le pas, sans attendre l'ultimatum de 2015.

file-Pierre Cazajous estime que l'observation et le triage des canards impliquent plus de concentration et de temps en logement collectif. Une contrainte d'autant plus importante que les canards sont nerveux ou faibles © D.M / Le Sillon
Pierre Cazajous estime que l'observation et le triage des canards impliquent plus de concentration et de temps en logement collectif. Une contrainte d'autant plus importante que les canards sont nerveux ou faibles © D.M / Le Sillon
Les modalités d'accompagnement financier pour équiper les installations de gavage en logements collectifs viennent d'être définies. Les dossiers de demande d'aide devront être déposés au plus tard le 31 octobre prochain. Un délai très court, notamment pour les éleveurs qui n'ont pas encore fait le choix d'un modèle de logement. C'est pourquoi, le Centre d'études des palmipèdes du Sud Ouest (Cepso) et les chambres d'agriculture des Landes et des Pyrénées-Atlantiques sont mobilisées pour accompagner les producteurs dans leur démarche. Tout éleveur désirant bénéficier du plan national d'aide doit donc s'adresser rapidement à  ces organismes.
Pierre Cazajous, gaveur à  Miramont Sensacq, n'a pas attendu le plan national d'aide pour se lancer dans l'aventure du gavage en logement collectif. Il vient, après 4 semaines de travail, de poser les derniers boulons sur son installation de 960 places, dans une salle entièrement rénovée, y compris béton, cooling et extracteur. Les premiers canards arriveront début septembre. Pas d'effet rétroactif si la réglementation évolue
Pourquoi investir tout de suite, sans attendre l'ultimatum de 2015 ? La réponse semble évidente au jeune agriculteur : « Il n'y avait pas de raison d'attendre le dernier moment puisque, même si la réglementation concernant les caractéristiques des cages évolue, elle n'aura pas d'effet rétroactif. D'autre part, le bàtiment était amorti et les subventions étaient là . Qu'en sera-t-il plus tard ? ». Pour l'aider dans son investissement, il a perçu 20.000 euros du plan AREA-PMBE, soit le maximum prévu dans le cadre de ce dispositif régional. En outre, son atelier faisant office de « vitrine » pour d'autres gaveurs, il a pu en négocier le prix auprès du fournisseur. De son côté, la coopérative accorde 30 centimes par canard gavé en parc collectif, « un coup de pouce intéressant, même s'il n'est pas suffisamment incitatif », note l'éleveur.
Pour choisir son modèle de logement, Pierre Cazajous a visité et même essayé différents types d'installations chez des collègues gaveurs. Il a ensuite, dès le mois de mars de cette année, fait un premier pas en remplaçant une des quatre travées d'épinettes par des logements collectifs. « Je voulais pouvoir essayer le modèle pendant quelques mois. J'ai aussi pu me faire la main sur le gavage en logement collectif ». Essai convaincant, puisque les épinettes ont désormais laissé la place à  des logements de quatre canards, tout en inox. « Il n'était pas question d'investir dans de l'acier galvanisé, même si c'est nettement moins cher. Je voulais que ça dure ».
De cet essai sur 5 bandes, il conclut que le gavage en logement collectif implique une approche différente. « C'est un autre métier. Il faut être très concentré et prendre le temps d'observer et de trier les animaux. L'oeil de l'éleveur est important. Quant aux lots de prêt à  gaver, ils doivent être homogènes et dans un état sanitaire irréprochable ». En effet, les canards faibles ou boiteux sont écrasés par les autres. Il faut donc les séparer en infirmerie. Il estime que, pour arriver à  son objectif « zéro mortalité », le temps de gavage est ainsi légèrement augmenté, d'environ une heure par jour pour 960 canards. « Vite habitué »
« Concernant l'acte de gavage lui-même, je m'y suis très vite habitué. C'est vraiment au triage et à  la contention qu'on perd un peu de temps ». En retour, l'éleveur a constaté une nette amélioration du comportement digestif. L'état physique de l'animal est aussi meilleur, avec un tonus musculaire supérieur. « J'ai gagné sur les foies et têtes saisis ». Le « plus » pour le bien-être animal est donc évident à  la condition, et il insiste sur ce point, que les canards soient calmes. « Sur 5 bandes, j'ai eu une bande très nerveuse. Un enfer ! C'était impensable ! Les canards s'échappaient, s'entassaient et cela jusqu'à  la fin du gavage. J'imagine l'état des magrets et des cuisses ! Si j'avais démarré avec ça, je me serais écoeuré ! Les accouveurs doivent vraiment travailler sur les souches calmes de prêt à  gaver. Les nouvelles souches ne sont pas toujours adaptées ». L'expérience a eu l'intérêt de conforter l'éleveur dans le choix de logements à  4 places plutôt que 6, malgré un retour sur investissement moins élevé : « À six canards par cage, s'ils sont un peu nerveux, on n'arrive plus à  repérer celui qui est plus faible ou qui n'a pas bien digéré ».
Concernant les résultats techniques, la pénibilité du travail et la consommation d'aliment, il n'a pas constaté de différence notable entre les deux types de gavage. L'enlèvement plus long des animaux est compensé par une mise en place et un lavage des logements plus rapides.
Dominique Maurel
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