Prévoir la récolte de fourrage dès la floraison du maïs
Noter la date de floraison du maïs fourrage permet de mieux anticiper la date de récolte et aide les éleveurs, les CUMA et les entrepreneurs à planifier les chantiers et donc à améliorer la qualité des ensilages pour les élevages. On pourra, également, en profiter pour repérer les adventices passées au travers du programme de désherbage, et notamment la présence éventuelle de l’indésirable datura.
Pour mémoire, le stade floraison du maïs correspond à la floraison femelle qui se caractérise par l’apparition des soies à la pointe des épis, phénomène qui n’est donc pas visible de l’extérieur de la parcelle. Mais une petite astuce permet de l’anticiper. En effet, ce stade arrive 8 à 10 jours après la sortie des panicules au sommet des plantes, phénomène, lui, bien visible depuis le bord du champ.
La date de floraison du maïs équivaut au jour où la moitié des plantes ont des soies visibles à l’aisselle des feuilles. C’est le premier indicateur de la précocité de la culture.
Prévoir le stade optimal
Le stade optimal de récolte du maïs fourrage se situe entre 32 à 33% MS de la plante entière. Récolter à moins de 30%, c’est limiter le rendement et risquer des pertes de sucres au silo par écoulement de jus. Récolter à plus de 35% MS, c’est risquer d’altérer la qualité de conservation de l’ensilage et réduire la digestibilité des deux parties de la plante (amidon et tiges + feuilles). Dans les deux cas, moins de 30% et plus de 35% MS, la valeur énergétique du maïs fourrage n’est pas à l’optimum.
Certaines années, l’évolution du taux de matière sèche peut être très rapide en fin de cycle. Noter avec précision la date de floraison améliore la prévision de la date de récolte et permet de mieux anticiper ces situations.
«À partir du stade floraison, il faut compter entre 550 et 700 degrés-jour (base 6-30°C), selon la précocité de la variété, pour atteindre le stade optimal de récolte en plante entière du maïs… Cela représente entre 45 à 70 jours selon les régions et le climat», explique Michel Moquet, ingénieur fourrage chez Arvalis-Institut du végétal.
Un début froid et arrosé
Cette année, les semis se sont étalés de mi-avril à mi-mai, sur une plage habituelle pour le maïs fourrage. Avec un mois de mai largement déficitaire en températures, les levées ont été lentes. Le mois de juin, assez frais et très arrosé, n’a pu combler qu’une partie du retard des maïs qui ont peiné à s’installer. Cette année, les floraisons devraient donc être observées avec environ 5 jours de retard par rapport à 2020, ce qui correspond à une année normale à légèrement tardive. L’essentiel des parcelles devrait fleurir sur la dernière décade de juillet.
Quelle que soit la région, il existe évidemment une diversité importante des situations, notamment en matière de dates de semis. Cela veut dire qu’il faut aller visiter les parcelles au moment de la floraison pour en connaître la date précise. La qualité de l’ensilage en dépend !
Avec Arvalis-Institut de l’élevage