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Quel est l'impact économique de la crise sanitaire en Nouvelle-Aquitaine ?

L’Insee révèle dans une enquête que l’activité économique est en baisse de 31% dans la région. Décryptage.

file-Parmi les secteurs économiques les plus touchés, la construction.
Parmi les secteurs économiques les plus touchés, la construction.

Dans une étude publiée le 7 mai, l’Insee a cherché à mesurer l’impact de cette crise sanitaire sur l’économie régionale. Ainsi, l’activité économique française serait globalement en baisse de 33% par rapport à une situation normale. En Nouvelle-Aquitaine, cette activité serait en baisse de 31%, dans une position intermédiaire parmi les régions françaises et apparaissant, avec les Hauts-de-France et la Bretagne, parmi les moins affectées des régions de métropole.

Selon l’Insee, l’impact un peu plus faible de la crise dans notre région s’explique par le poids moins important des secteurs marchands dans l’économie régionale et, en particulier, les activités scientifiques et techniques-services administratifs et de soutien (gestion administrative, ingénierie, sécurité, entretien) fortement touchées par la crise. À l’opposé, les services non marchands et l’agriculture, très présents dans la région, sont moins impactés et jouent un rôle d’amortisseur pour l’activité régionale.

Au niveau départemental, l’impact économique varie de -28% en Creuse, où les services marchands sont moins présents, et dans les Deux-Sèvres, à -33% en Gironde et dans les Pyrénées-Atlantiques, deux départements où les activités scientifiques et techniques-services administratifs et de soutien sont importantes.

Conséquences sur l’emploi

La baisse de l’activité économique a des conséquences sur l’emploi. Pour l’instant, les entreprises ont surtout eu recours au chômage partiel, mais des licenciements sont à craindre, indique l’institut.

Parmi les 1,9 million de salariés (hors intérimaires) qui travaillent en Nouvelle-Aquitaine en 2015, un peu moins d’un million exerce dans des secteurs fortement ou très fortement impactés par la crise. C’est également le cas pour deux tiers des non salariés (environ 200.000 personnes concernées). Enfin, comme lors de chaque crise, l’intérim est particulièrement touché : il concerne 50.000 personnes.

Les secteurs très fortement touchés (c’est-à-dire dont l’activité est réduite d’au moins deux tiers), dont le commerce non alimentaire, l’hébergement-restauration et la construction, représentent près de 450.000 salariés et 130.000 non-salariés à titre principal. Ces emplois sont concentrés dans de petits établissements de moins de 50 salariés (8 emplois sur 10).

Les secteurs fortement touchés (activité réduite d’un tiers à deux tiers) sont notamment les activités scientifiques et services administratifs, le transport et l’entreposage, l’enseignement culturel, les médecins et l’action sociale sans hébergement. En Nouvelle-Aquitaine, ces secteurs regroupent près de 540.000 salariés et 80.000 non-salariés. Ces emplois sont répartis à parts égales entre établissements de moins de 50 salariés et de plus de 50.

Une situation hétérogène

L’exposition à la crise varie d’un territoire à l’autre en fonction des spécificités de l’économie locale, note l’Insee dans son étude. Ainsi dans les zones d’emploi littorales, l’emploi salarié (l’emploi non salarié n’est pas intégré) relève davantage de secteurs fortement et très fortement exposés ; en effet, les activités liées au tourisme sont surreprésentées, ainsi que le commerce non alimentaire très présent pour répondre aux besoins des habitants mais aussi des touristes. L’orientation plus industrielle des zones d’emploi de Châtellerault, Parthenay et Bressuire les expose aussi à la crise. Enfin, à Bordeaux et Pau, les activités scientifiques et techniques-services administratifs et de soutien, très présentes, subissent la crise.

En dépit de son orientation touristique, la zone d’emploi de Pauillac est moins exposée en raison de sa forte spécialisation dans l’agriculture. Les zones d’emploi de Guéret, Tulle et Mont-de-Marsan sont également moins impactées en raison de la présence de services non marchands.

Estimation de la perte d’activité départementale liée aux mesures d’endiguement (en %)

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