Quels seront les impacts des mesures de lutte contre l'influenza?
Visant à assainir les zones de production et donner toutes les garanties nécessaires aux partenaires européens et pays tiers importateurs de volailles, les décisions ministérielles du 18 décembre laissent, pour l’instant, un certain nombre de questions sans réponse.
Sur les 61 foyers recensés à ce jour (jeudi 24 décembre), seule une poignée concernait des cas de mortalité observée sur volailles. À l’inverse, la très grande majorité des foyers a été détectée principalement sur des palmipèdes «porteurs sains», suite aux contrôles effectués à la sortie d’élevage dans le cadre des mesures de protection et de vigilance.
La confirmation de l’implication de souches européennes a aussi permis d’entériner l’absence de danger pour la santé humaine. Les séquençages n’ont montré aucune trace de marqueur de virulence de «pathogénicité».
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Reste que certains éléments suscitent encore des interrogations sur le plan technique. C’est pourquoi les responsables professionnels attendent beaucoup de l’enquête épidémiologique qui se poursuit. Elle devrait permettre de découvrir des facteurs de risques et les conditions à l’origine de l’expression de cas cliniques. La grande densité d’animaux en cette fin d’année a très certainement été un facteur aggravant dans ce domaine, mais elle n’explique pas tout.
Dans ce contexte, le principe de base reste d’éviter la propagation du virus dans les élevages. D’où les appels réguliers à l’ensemble des acteurs en lien avec les élevages, à respecter des mesures de biosécurité de manière très rigoureuse. Outre l’assainissement, l’autre ambition est de permettre aux producteurs de continuer à travailler. Dans leurs discussions avec les pouvoirs publics, les représentants professionnels ont porté des propositions pour instaurer un cadre réglementaire le plus pertinent possible.
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En pratique, un des premiers points à régler concerne la gestion des vides sanitaires pour les exploitations situées au sein des zones de protection et de surveillance. Des discussions se poursuivent à ce sujet. Un autre aspect vise les mesures concernant la gestion des effluents - susceptibles d’accueillir le virus - des exploitations. Dans ce registre encore, certaines mesures ont été évoquées. Elles restent suspendues à la diffusion d’un arrêté.
Au-delà des effluents présents sur les foyers, en zone de protection et de surveillance (3 kilomètres et 10 kilomètres), les lisiers pourraient devoir faire l’objet d’un brassage puis d’un épandage avec un enfouisseur. S’agissant des fumiers, les producteurs pourraient être amenés à réaliser un chaulage des tas, puis une couverture suivie d’un compostage durant 40 jours. Dans le reste de la zone de restriction (huit départements), ces pratiques pourraient être seulement recommandées.