Regain d'espoir pour les producteurs de semences de mais
A l'assemblée générale du syndicat des producteurs de semences des pays de l'Adour (producteurs de Maisadour), le mardi 6 mars, le moral était plutôt au beau quant aux perspectives pour 2012, «du moins en terme de surfaces» a tempéré le président Francis Lalanne. Les surfaces attribuées aux producteurs bondissent en effet de 40%, soit plus 2.100 ha par rapport à l'an dernier (pour 7.300 ha). La nécessité de reconstituer des stocks de semences dans toute l'Europe, du fait de la petite production de l'an dernier et d'une demande prévue en forte hausse cette année, notamment dans les pays de l'Est, explique cette hausse des surfaces.
Cette belle perspective de la future campagne doit être, cependant, tempérée. En effet, les conditions météo pourraient altérer le moral des troupes, comme cela a été le cas l'an dernier. Petit rappel : 2011 s'annonçait en début de campagne sous les meilleurs auspices, avec des surfaces de production en hausse (+13.6% à 5.200ha) et un redressement des prix du mais conso. «Si, au premier bilan d'étape à la mi-juin, nous ne pouvions qu'être enthousiastes, avec les événements climatiques à partir du 26 juin et jusqu'au 22 août, notre optimisme en a pris un sacré coup» a commenté Jean-Luc Capes, secrétaire général du syndicat, dans son rapport d'activité. Le résultat est sans appel: seulement 85% des références ont été atteintes. Le niveau moyen national ne dépasse pas 94% des objectifs de campagne. «L'année 2011 a donc été une année de contraste fort entre les résultats du mais conso qui a battu des records de production historiques et ceux du mais semence qui se situent dans les quatre plus mauvaises années de la décennie».
Seulement 85 % des références atteintes en 2011
Pour 2012, seuls 200 ha sont encore en instance de placement. «Notre réseau est capable d'assumer le grand développement de cette année» fait remarquer Jean-Luc Capes. Pour répondre à l'inquiétude de certains producteurs de voir se répéter le scénario de 2010 où ils avaient dû faire face à une chute de 40% des surfaces attribuées (à cause de stocks de semences trop élevés), il assure que Maisadour veille à ajuster au mieux les surfaces en fonction des données du marché. Pour l'y aider, la fédération nationale des producteurs de semences de mais et de sorgho a mis en place un outil de prévision des volumes à produire «mais il y a de nombreux éléments difficiles à maîtriser».
La méthode de rémunération des producteurs en 2012 reste la même, à savoir une indexation sur le mais conso (moyenne de la coopérative en N et N-1). Le syndicat a par ailleurs fait le choix de sécuriser le produit brut moyen à la variété (le rendement moyen obtenu est retenu comme élément de calcul du prix au quintal). Ce mode de calcul protège les producteurs lors des mauvaises années de production. De plus, pour donner de l'attractivité à la réussite technique, a été instaurée une prime performance attribuée à partir d'un niveau de rendement de 105% des références.
Il est à noter que la plupart des réseaux de producteurs a fait le choix de sécuriser plutôt le prix conso (avec plancher et plafond). Une telle formule répond cependant moins bien aux besoins de sécurisation pour les productions locales selon Francis Lalanne qui affirme «on mesure les vertus de notre système de rémunération qui nous a protégés en 2011 face aux conditions climatiques défavorables».
Faire évoluer le contrat d'assurance
À propos du contrat groupe d'assurance avec Groupama, le syndicat est en négociation avec l'assureur pour une évolution du système de couverture risque. En effet, la franchise d'assurance actuelle de 25% porte sur l'ensemble de la production de semences de l'agriculteur, non sur la variété ayant subi un dommage. Il en découle une globalisation des pertes en raison du grand nombre de variétés produites sur l'exploitation et la majorité des producteurs se trouve exclue des indemnisations. «On veut obtenir que chaque variété soit indemnisée à la hauteur de la perte subie».
Cette assemblée, la dernière présidée par Francis Lalanne qui passe la main, a été l'occasion d'un hommage appuyé pour ses quatorze années de présidence, de la part des responsables nationaux Pierre Blanc pour l'AGPM mais semences et Joël Arnaud pour la FNPSMS, mais aussi de Jean-Luc Capes et de Benoît Labordes, trésorier du syndicat. Nous reviendrons sur ces changements dans une prochaine édition.
Dominique Maurel