Réintroduction des ours : "la décision n'est pas prise"
Dans le cadre de la consultation lancée par le préfet des Pyrénées-Atlantiques, une délégation de l'ensemble des groupements pastoraux de la chaîne lui a remis 6800 lettres d'éleveurs hostiles à toute réintroduction.
Dans une unanimité professionnelle, les éleveurs de l'ensemble de la chaîne des Pyrénées sont venus dire leur refus de toute réintroduction de l'ours © Le Sillon
Sur les coups de midi et demi, vendredi 4 février, la place Clémenceau de Pau s'est mise à vibrer. En frappant avec encore plus d'entrain sur les bidons qu'ils avaient transformés en tambours, les éleveurs pyrénéens saluaient l'annonce de Philippe Lacube : « Contrairement à ce qui a été dit et écrit, M. Ceccaldi nous a assuré que la décision de réimplanter une ourse dans le Béarn n'était pas encore prise » déclare le président de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (ASPAP), à la sortie de l'entrevue avec le préfet des Pyrénées-Atlantiques.Interprétations
Cette déclaration a mis du baume au coeur des 300 manifestants venus dans la capitale béarnaise exprimer leur refus de toute réintroduction d'un prédateur sur leur lieu de travail. « C'est enfin la prise en compte de ce qu'on dit » se félicite Jean-Pierre Pommies, président de la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne, réunissant l'ensemble des groupements pastoraux de la Méditerranée à l'Atlantique. En effet, certains avaient interprété des propos ministériels pour laisser croire que les jeux étaient faits avant que la partie ne soit jouée. Certes, elle n'est pas encore gagnée, mais, pour de nombreux éleveurs et responsables agricoles impliqués dans le dossier, cette déclaration les incite à accentuer, encore plus, la pression. Mais, en bons montagnards, les éleveurs pyrénéens n'ont pas l'intention de se laisser aveugler par une éclaircie dans la mer de nuages.
Dans une rare unanimité, les délégations de toutes les vallées pyrénéennes et de tous les groupements d'éleveurs, étaient venues dire au préfet des Pyrénées-Atlantiques que l'avis de ceux qui travaillent et entretiennent la montagne était autrement plus prépondérant que celui des « écologistes de bureau ». « Le préfet se plaignait de ne pas avoir beaucoup de réponses à la consultation qu'il a lancée sur la réintroduction de l'ours, et bien, nous sommes venus lui porter 6800 lettres d'éleveurs hostiles au projet gouvernemental » déclarait Henri Bies-Péré, le président de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques.
Pour les éleveurs, la présence de l'ours — et de tout prédateur — est incompatible avec l'activité pastorale. C'est donc une certaine conception de la montagne qui se joue.Mensonges
Ils dénoncent également les mensonges véhiculés. Ainsi, « nul traité n'oblige la France à réintroduire l'ours dans les Pyrénées » et « la France n'encourt aucune pénalité ni sanction si elle stoppe ces programmes » explique un document remis à la presse. Les éleveurs rappellent que « l'ours brun n'est pas une espèce menacée ». Selon ce même document, il y en aurait 42.000 en Europe. C'est donc « abusivement que l'IUCN France fait figurer l'ours dans l'inventaire officiel des espèces menacées ». « Si l'État persiste dans son obstination, il va mettre le feu dans les Pyrénées » martèle Philippe Lacube, président de l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (DDIP).
Benoît Lalanne
Cette déclaration a mis du baume au coeur des 300 manifestants venus dans la capitale béarnaise exprimer leur refus de toute réintroduction d'un prédateur sur leur lieu de travail. « C'est enfin la prise en compte de ce qu'on dit » se félicite Jean-Pierre Pommies, président de la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne, réunissant l'ensemble des groupements pastoraux de la Méditerranée à l'Atlantique. En effet, certains avaient interprété des propos ministériels pour laisser croire que les jeux étaient faits avant que la partie ne soit jouée. Certes, elle n'est pas encore gagnée, mais, pour de nombreux éleveurs et responsables agricoles impliqués dans le dossier, cette déclaration les incite à accentuer, encore plus, la pression. Mais, en bons montagnards, les éleveurs pyrénéens n'ont pas l'intention de se laisser aveugler par une éclaircie dans la mer de nuages.
Dans une rare unanimité, les délégations de toutes les vallées pyrénéennes et de tous les groupements d'éleveurs, étaient venues dire au préfet des Pyrénées-Atlantiques que l'avis de ceux qui travaillent et entretiennent la montagne était autrement plus prépondérant que celui des « écologistes de bureau ». « Le préfet se plaignait de ne pas avoir beaucoup de réponses à la consultation qu'il a lancée sur la réintroduction de l'ours, et bien, nous sommes venus lui porter 6800 lettres d'éleveurs hostiles au projet gouvernemental » déclarait Henri Bies-Péré, le président de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques.
Pour les éleveurs, la présence de l'ours — et de tout prédateur — est incompatible avec l'activité pastorale. C'est donc une certaine conception de la montagne qui se joue.Mensonges
Ils dénoncent également les mensonges véhiculés. Ainsi, « nul traité n'oblige la France à réintroduire l'ours dans les Pyrénées » et « la France n'encourt aucune pénalité ni sanction si elle stoppe ces programmes » explique un document remis à la presse. Les éleveurs rappellent que « l'ours brun n'est pas une espèce menacée ». Selon ce même document, il y en aurait 42.000 en Europe. C'est donc « abusivement que l'IUCN France fait figurer l'ours dans l'inventaire officiel des espèces menacées ». « Si l'État persiste dans son obstination, il va mettre le feu dans les Pyrénées » martèle Philippe Lacube, président de l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (DDIP).
Benoît Lalanne