Sècheresse : la FRSEA tire la sonnette d'alarme
Après avoir examiné la situation des différentes productions régionales au regard de la sécheresse qui perdure, la FRSEA d'Aquitaine a rencontré le préfet de Région pour lui demander que soit mis en oeuvre des mesures adaptées à cette nouvelle calamité à la précocité exceptionnelle.
Concernant les productions végétales comme les céréales, il faut s'attendre à des rendements sérieusement amputés, voire à l'absence de récolte. Les maigres productions fourragères du printemps (réduites en moyenne de 50 %) et la non-repousse d'herbe, obligeront les éleveurs à avoir recours à la consommation des stocks de façon anticipée. Quant aux éleveurs, particulièrement ceux de bovins viande en crise de revenu depuis plus de deux ans, ils seront dans l'incapacité d'acheter l'alimentation manquante.
De plus, des productions de saison comme la fraise, du fait du climat, sont confrontées à un arrivage massif de production au niveau local, mais aussi à une concurrence exacerbée de la production étrangère, espagnole en particulier, à plus faible coût de production.
Des mesures inadaptées à la situation
Hélas, les pouvoirs publics ne semblent, à ce jour, pas mesurer l'ampleur et la gravité de la situation et les mesures annoncées, à ce stade, par le ministre de l'Agriculture (jachère, paiement anticipé de la prime PMTVA) sont insuffisantes à elles seules pour faire face aux besoins.
Lors d'une rencontre avec le préfet de Région ce mardi 24 mai, la FRSEA a relayé les demandes de la profession au regard de cette situation exceptionnelle. Ainsi, concernant les autorisations de pompage pour l'irrigation, la FRSEA demande que soit pris en compte le débit biologique et non le DOE (débit objectif d'étiage) pour juger l'état des cours d'eau. D'autre part, le syndicat régional a demandé que des consignes soient données aux contrôleurs de l'Onema afin qu'ils effectuent leur mission en tenant compte de la situation exceptionnelle.
La FRSEA a également demandé au préfet de Région que les obligations zones vulnérables soient repoussées et que les contrôles PAC ne viennent pas rajouter, outre mesure, des ennuis aux agriculteurs confrontés à une catastrophe climatique.
Par ailleurs, la FRSEA rappelle que des reports de cotisations sociales peuvent être demandés à la MSA. Cela permettra d'obtenir des échéanciers voire une éventuelle prise en charge si une mesure nationale voit le jour à l'automne. De plus, les agriculteurs disposent également de la possibilité, depuis cette année, de faire recalculer leurs cotisations s'ils pensent qu'elles sont trop élevées par rapport aux revenus de l'année. Enfin, la possibilité de demander des dégrèvements d'impôts fonciers est toujours d'actualité.
De très fortes craintes pour l'avenir des exploitations
Le préfet de Région a indiqué à la FRSEA qu'il allait écrire aux préfets de départements et aux administrations concernées pour leur demander de mettre de la souplesse partout où cela était possible. « Nous l'avons trouvé très volontariste sur ces sujets » indique Henri Bies-Péré. « Nous lui avons également demandé de faire remonter au ministre notre demande d'une prise en charge des cotisations sociales et d'un report des échéances de prêts, en particulier les échéances des prêts â€Sarkozy†» précise le président de la FRSEA.
Cette sécheresse qui se caractérise aussi par son extrême précocité dans la saison, touche l'ensemble des productions. Henri Bies-Péré tire la sonnette d'alarme : « Par son ampleur, si la sécheresse perdure, elle exigera des mesures de sauvetage exceptionnelles à la hauteur des sinistres économiques qu'elle va engendrer dans de nombreuses exploitations agricoles. Il en va du devenir de nombre d'agriculteurs de notre région ».