Semis de maïs inondés et grêlés : que faire après les intempéries ?
Après les pluies diluviennes et chutes de grêle qui se sont abattues dernièrement sur la région, les conséquences sur les semis de maïs peuvent être variables. Comment évaluer les dégâts ? Faut-il ressemer ?
Grêle
Il est important d’attendre quelques jours pour évaluer les dégâts et prévoir le pourcentage de perte de pieds. Les conditions météo des jours suivants conditionnent le redémarrage potentiel.
Sur des maïs ayant moins de 6 feuilles, le méristème n’est souvent pas touché et la plante peut repartir. Cependant, en cas d’impact de grêlons à ce niveau, il peut se développer des champignons au bout de quelques jours, ce qui compromet la survie de la plante. À noter également que les feuilles lacérées en décomposition peuvent bloquer l’émergence des nouvelles feuilles. Sur des plantes plus développées, le risque que le méristème soit impacté est plus élevé, et celui de développement de moisissures aussi.
Si la jeune plante de maïs n’a pas subi de dommages irréversibles, les rangs de maïs redeviennent visibles au bout de quelques jours. Les vieilles feuilles qui ont été lacérées par la grêle sont desséchées, mais les jeunes feuilles sont encore vertes. En coupant la tige en deux, on peut vérifier que le méristème n’a pas été touché : s’il est de couleur verte, c’est bon signe. Une couleur marron indique par contre qu’il a été impacté. À l’inverse, si la plante est définitivement détruite, on n’observe plus aucune feuille verte.
Maïs inondé
La rapidité de ressuyage conditionne la survie des maïs. Les dégâts seront proportionnels à la vitesse d’évacuation de l’eau : au-delà de 48 heures de submersion, les chances de reprise sont fortement compromises. La présence de dépôts de limons dans le cornet est un élément défavorable, car ce bouchon empêche les nouvelles feuilles de se déployer. À noter que les maïs survivants auront plus de risque de développer du mildiou, de l’Erwinia ou du charbon.
Pour les maïs semés la semaine dernière, il convient de rappeler que lorsque le sol est saturé d’eau, l’oxygène n’est pas disponible pour la plante, ce qui peut compromettre fortement la germination et entraîner la mort des semences. Ces conditions pénalisantes peuvent également se traduire par des levées hétérogènes. Elles sont par ailleurs favorables au développement de champignons.
Une fois passée la phase de germination, les étapes ultérieures (développement de la radicule et du coléoptile) nécessitent, également, une bonne aération du sol. D’autre part, les forts abats peuvent créer des croûtes de battance qui vont freiner la levée des maïs.
Autre conséquence des forts amas d’eau : le lessivage des éléments minéraux (azote et potasse principalement). La majorité des parcelles n’ont pas encore reçu l’apport principal en urée, ce qui limite les pertes d’azote potentielles. À noter toutefois que sur les sables, les pertes de potasse sont réelles.
Ressemis
Cette opération est encore d’actualité. Certaines conditions doivent être respectées : détruire les plantes restant en place (elles ne peuvent que gêner le développement du ressemis), ne jamais ressemer en parallèle des plantes restantes (elles font de l’ombre au nouveau semis), ne pas semer trop dense surtout si le ressemis est tardif (le potentiel de la culture sera de toute façon plus faible), il n’est pas nécessaire de retravailler le sol (le travail du soc semeur peut être suffisant), si la parcelle est sensible aux taupins, protéger le ressemis, car même si le maïs pousse plus vite à cette date, il sera sensible aux ravageurs dès la levée.
Le désherbage de prélevée du ressemis n’est pas utile, on pourra toujours intervenir en postlevée, le cas échéant. Attention, si de la pendimethaline a été utilisée, faire travailler le chasse mottes pour écarter le film du produit, sinon on risque une phytotoxicité grave. On peut aussi labourer la parcelle pour diluer en profondeur le produit.