Situation mondiale dégradée sur le marché du maïs
Après le rebond observé au printemps sur les prix mondiaux du maïs, ces derniers se sont fortement repliés depuis la fin du mois de juin pour atteindre leur plus bas niveau depuis l’automne 2014. Cette situation est particulièrement vraie pour le maïs américain, qui bénéficie toujours de conditions climatiques favorables, associées, il faut le rappeler, à une sole en nette hausse.
C’est en tout cas le scénario affiché pour l’heure par le ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA). Motivé par des conditions de cultures favorables, avec 76% des surfaces jugées dans un état bon à excellent, l’USDA table en effet sur une production de maïs américain record.
Dans son dernier rapport, publié le 12 juillet, sa projection s’élève à 369 millions de tonnes distançant le précédent record de 2014 (361 millions). Les conditions climatiques adverses pourtant annoncées depuis plusieurs semaines se font toujours attendre, éloignant au fil des jours l’hypothèse d’un accident de culture.
Vers une production américaine record
Les dernières prévisions météo du NOAA (21 juillet) pour ce mois d’août aux USA ne sont pas non plus très favorables pour les prix. Elles font état de températures et de précipitations dans la normale sur le Midwest américain, voire de pluies en deçà de la norme pour certains États de la Corn Belt. C’est donc face à cette situation, et ce malgré la confirmation du fort recul de la production et par conséquent des exportations au Brésil, que les cours à Chicago ont concédé 25% en moins d’un mois.
Le “pic” du 14 juin semble en effet bien loin (4,42 $/b soit 174 $/t sur l’échéance septembre 2016 contre 131 $/t au 21 juillet). Les craintes qu’exprimait l’AGPM au mois de juin se sont donc bien concrétisées. Les fonds ont nettement liquidé leurs positions acheteuses. Leur comportement restera cependant à suivre dans les prochaines semaines.
Europe: inquiétudes sur les céréales
En Europe, ce sont bien évidemment les échos des premières récoltes de céréales qui attirent l’attention des marchés. Alors que les volumes de production semblent au rendez-vous aux États-Unis, au Canada et sur la Mer Noire (en particulier en Russie), les premiers résultats sont préoccupants en France, avec de fortes baisses de rendement constatées sur de nombreuses régions céréalières.
Au-delà de la pression habituelle des maïs d’importation, à commencer par ceux de l’Ukraine (et de la Russie), les maïs européens risquent donc d’être fortement concurrencés sur le marché intérieur par des blés fourragers, européens ou pays tiers. Les rapports de prix entre céréales seront donc d’autant plus déterminants cette année.
Ce contexte est donc pour l’heure, et sans événement majeur dans les prochaines semaines, peu favorable pour les prix des cultures, qui s’affichent en deçà des coûts de production. Une situation économique qui s’annonce tendue pour les producteurs de maïs, et pour l’ensemble des scopeurs, et qui nécessite la mise en place d’un plan d’urgence, demande portée auprès du ministre de l’agriculture par Orama le 26 juillet dernier.