Près de 3.000 personnes à Foix pour le procès de la ruralité
En soutien aux six figures rurales ariégeoises dont le procès s’ouvrait le mardi 18 octobre dans la préfecture ariégeoise, l’appel a fait mouche. Plusieurs personnalités nationales étaient du cortège.
En soutien aux six figures rurales ariégeoises dont le procès s’ouvrait le mardi 18 octobre dans la préfecture ariégeoise, l’appel a fait mouche. Plusieurs personnalités nationales étaient du cortège.
Chasseurs, agriculteurs, pêcheurs, élus n’ont fait qu’un ce mardi 18 octobre à Foix où s’est ouvert le procès intenté par cinq associations de défense de l’environnement contre six responsables professionnels de l’Ariège pour «faits d’entrave concertée et avec menaces à l’exercice de la liberté de réunion», suite à un rassemblement organisé par des associations pro-ours.
Rémi Toulis, président de la FDSEA ; Clémence Biard, présidente JA ; Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture ; Cédric Munoz, ancien président de la FDSEA ; Jean-Luc Fernandez, président de la fédération des chasseurs et Jean-Pierre Mirouz, président de l’Aspap (Association de sauvegarde du patrimoine Ariège-Pyrénées), sont accusés d’avoir perturbé un rassemblement d’écologistes à la Bastide-de-Sérou en mai 2018.
«Un combat collectif»
Au premier jour du procès qui livrera son verdict le 29 novembre, la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs, la fédération départementale des chasseurs de l’Ariège et de l’Aspap avaient lancé un grand appel à la mobilisation en soutien à ces prévenus. L’appel a fait mouche puisque plus de 3.000 personnes, venues parfois de très loin, ont afflué dans les rues de la préfecture de l’Ariège.
Un bus d’une quarantaine de Béarnais et de Basques avait fait le déplacement. «Pour nous, il était évident d’être présent ici aujourd’hui, souligne Jean-François Lacazette, vice-président de la FDSEA 64. Si nos collègues ariégeois sont attaqués, c’est toute l’agriculture qui l’est.»
Sur les coups de 11h00, Clémence Biard, présidente des Jeunes Agriculteurs de l’Ariège, a pris la parole sans cacher son émotion face au nombre de personnes venues en soutien aux prévenus. «Foix est aujourd’hui la capitale de la ruralité. Nous ne nous laisserons pas dicter nos pratiques et nos actes. Nous allons combattre tous ensemble, car nous sommes fiers de nos métiers et de nos valeurs», a-t-elle déclaré.
Cédric Munoz, président de la FDSEA à l’époque, est également intervenu. Sa convocation devant le tribunal n’avait visiblement pas entamé sa bonne humeur. «Je tiens à remercier les écologistes qui nous ont permis de créer ce beau rassemblement aujourd’hui. Je suis fier de voir autant d’agriculteurs, de chasseurs et d’élus à nos côtés» s’amuse-t-il.
Après avoir reçu les derniers encouragements de la foule et des élus tels que Willy Shraen, président national de la Fédération de Chasse ou encore Christiane Lambert, fer de lance de la FNSEA (lire ci-contre), les six prévenus se sont rendus à 14h00 au tribunal dans un cortège de soutien. Cette première audience a duré pas moins de sept heures trente. À leur sortie, à 21h35, les convoqués se sont dits confiants, rassurés par les plaidoiries de leurs avocats.
Pour autant, les demandes des victimes ne sont pas minimes. En effet, chaque association plaignante a notamment réclamé 15.000 € de préjudice moral et un dédommagement de 2.400 €. De son côté, le procureur a demandé dans son réquisitoire 500 € d’amende pour chacun des prévenus ainsi que 1.500 € dont 750 € avec sursis pour les personnes morales (les associations), deux mois de prison avec sursis et la participation à un stage de citoyenneté.
B. Ducasse avec Clélie Louiset (Terres d’Ariège)