Très vives réactions professionnelles au plan Ecophyto 2
«Réduction forcenée et ingérable», «mesures punitives», «véritable provocation», «choc de complication», «réductions ingérables»… La publication du nouveau plan, ce lundi 26 octobre, a suscité de nombreuses ripostes de la part des principales organisations agricoles.
La FNSEA a vivement réagi au plan Ecophyto 2 (pour en savoir plus), estimant qu’il a de quoi «surprendre et fâcher». Selon la centrale syndicale, «ce nouveau plan, concerté entre les administrations des ministres de l’Environnement et de l’Agriculture, porte les stigmates de l’idéologie plus que de la réalité du terrain» et contredit les orientations du Premier ministre Manuel Valls datant du 3 septembre.
Même sentiment chez Coop de France qui considère que ce plan entraîne «un choc de complication» et y voit «une véritable provocation» après les déclarations en septembre de Manuel Valls sur une pause normative. «Le dispositif d’expérimentation des CEPP (certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques), annoncé sans concertation préalable avec les principaux intéressés que sont les distributeurs, est d’une invraisemblable complexité technocratique, selon un communiqué. Sa mise en œuvre sera coûteuse sans qu’une quelconque évaluation des éventuels bénéfices de la mesure n’ait précédé sa sortie». Pour Coop de France, le plan affiche des ambitions «démesurées et déconnectées des réalités de terrain».
«Réduction forcenée et ingérable des phytos»
Le syndicat des grandes cultures Orama considère lui aussi que le plan Ecophyto 2 va à l’encontre des engagements du Premier ministre sur la pause normative. Le président Philippe Pinta demande ainsi que «le plan Ecophyto 2 intègre le cadre des réflexions ouvertes le 3 septembre en vue de simplifier les normes agricoles». L’Union des grandes cultures voit dans Ecophyto 2 une «réduction forcenée et ingérable» des phytos.
Même analyse du côté de l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) qui dénonce «de nouvelles mesures punitives», et reproche au Gouvernement de faire «cavalier seul». Seul au niveau européen, «car la France est l’unique pays à adopter des objectifs de réduction ne tenant pas compte de la réalité agronomique, constate la directrice générale Eugénia Pommaret. Seul au niveau national, car le projet d’ordonnance de CEPP n’a pas fait l’objet de discussion avec les parties prenantes».
L’UIPP affirme qu’Ecophyto 2 nuit à la compétitivité de la ferme France. Déplorant son approche quantitative, elle prône des indicateurs tenant compte de la réduction des impacts environnementaux et sanitaires des produits. L’organisation s’oppose aux CEPP, «dispositifs contraignants et punitifs, sans étude d’impact économique préalable». «En allant au-delà de la réglementation européenne, cette disposition est totalement contradictoire avec le moratoire sur les normes environnementales annoncé par le Premier ministre», considère Eugénia Pommaret.