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Un été sec et peu de restrictions de prélèvements d'eau

Cette année encore, malgré un été exceptionnellement sec, il n'y a pas eu de restrictions de prélèvement sur l'axe Adour, prouvant l'intérêt des stockages d'eau pour réalimenter les cours d'eau.

L'AGIL, Association de gestion de l'irrigation dans les Landes, réunissait son conseil d'administration mercredi 15 septembre pour faire le bilan de la campagne d'irrigation. Était aussi à  l'ordre du jour la nouvelle circulaire, du 3 août dernier, du ministère du développement durable.
La bonne pluviométrie hivernale, surtout en novembre 2009, a permis une remise à  niveau des nappes souterraines et un remplissage précoce des réserves en eau. De septembre à  avril, la pluviométrie à  Mont-de-Marsan atteignait 728 mm, proche de la moyenne sur 50 ans (à  753 mm). Par contre, à  Dax, elle était 130 mm en dessous de la moyenne. « Tous les ouvrages étaient quasiment pleins, à  98 %, en début de campagne, avec un petit bémol sur le Midou plein à  85-90 % » indique Bernard Grihon, coordonnateur de l'unité gestion de l'eau à  la chambre d'agriculture.
Une irrigation soutenue cet été Les semis de mais ont pu être réalisés, en avril et début mai, dans de très bonnes conditions, tant en zone sable qu'en Chalosse et Tursan. Les pluies de la première quinzaine de juin ont permis de ne démarrer la campagne d'irrigation que fin juin. Elle a ensuite été très soutenue dès la mi-juillet, avec des volumes d'eau apportés proches des volumes autorisés et équivalents aux apports de l'an dernier.
En cause, un déficit pluviométrique très important comme à  Mont-de-Marsan où il n'est tombé que 36 mm d'eau en juillet et août, contre 130 mm en moyenne sur les 50 dernières années. Seuls quelques passages orageux disparates ont apporté un peu d'eau, mais des zones comme le Tursan, la Chalosse ou l'Armagnac n'en ont pas bénéficié. En terme d'évapotranspiration potentielle (ETP), la moyenne sur juin, juillet et août est par contre dans la normale, à  415 mm, à  cause d'un mois de juin froid et humide.
L'utilité des stockages n'est plus à  démontrer Concernant les pompages directs en rivière, il faut noter l'absence de restrictions de prélèvements sur l'axe Adour, comme en 2009. « Cela démontre tout l'intérêt de la création d'ouvrages de stockage pour la réalimentation des cours d'eau et tout l'intérêt d'une gestion fine des làchers d'eau » fait remarquer le conseiller hydraulique.
Sur les autres bassins, les restrictions partielles ont été de 10 jours en fin de campagne sur les Luys, de 49 jours sur la Midouze avec mise en place de tours d'eau (situant 2010 après 2003 et 2005 en terme de restriction d'eau) et enfin de 51 jours sur le Midou, dont 35 consécutifs. Quelques petits ruisseaux ont aussi été concernés de manière ponctuelle. Sur les 110 000 ha irrigués dans les Landes, 3 300 ha, soit 3 %, ont été concernés par les restrictions.
Sur le dossier de la gestion collective, le conseil d'administration est revenu sur la circulaire du 3 août dernier destinée à  préciser les conditions de mise en oeuvre de la réforme des prélèvements d'eau d'irrigation dans les bassins déficitaires. « Aucune modification n'a été apportée par rapport à  la circulaire précédente, malgré les demandes de la profession » regrette Bernard Grihon.
Les subtilités d'un texte administratif La circulaire mentionne une majoration des taux d'aide octroyée par l'agence de l'eau qui ne concernerait que les sous bassins où l'écart annoncé entre le volume prélevable et le volume prélevé en année hydrologique quinquennale sèche est supérieur à  30 %. « Selon ce critère, sur le bassin de l'Adour, seule la zone du Midou aval pourrait en bénéficier » déplore Bernard Grihon. Cela ne concernerait donc que 5 000 ha sur les 148 000 ha dans la ZRE (zone de répartition des eaux), soit 3,3 %.
De plus, des bassins ont une perte de volume de plus de 70 % par rapport aux volumes autorisés à  ce jour, mais l'écart entre le volume prélevable et le volume quinquennal est inférieur à  30 %. « Ils seront donc exclus du champ d'application de cette circulaire ! ». De même, la circulaire accorde un délai supplémentaire de trois ans pour atteindre l'équilibre entre ressources et prélèvements. « Là  encore, cette mesure ne concerne que le seul bassin du Midou. Pour tous les autres bassins, l'équilibre doit toujours être atteint dès 2014, tout comme la mise en eau des nouvelles retenues créées. Le combat avec l'administration est loin d'être terminé ! ». Dominique Maurel
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