Un nouvel élan pour la récolte du chanvre
Gràce à la mise au point d'une nouvelle machine de récolte, avec la contribution de la coopérative Euralis, la culture du chanvre va pouvoir être mieux valorisée.
C'est une vraie révolution pour la filière chanvre, à la recherche d'un souffle nouveau. Une machine permettant la récolte combinée de la paille et de la graine est en train de voir le jour. Alors que la filière souffrait d'une production en perte de vitesse, les coopératives Euralis et Cavac (Vendée) marquent ainsi une innovation majeure dans la rentabilité de la culture. Une avancée qui semble de nature à redynamiser cette production.
En effet, après des débuts prometteurs, la culture du chanvre dans le Sud-Ouest a besoin d'un nouvel élan. Bref retour historique : suite à l'intégration de la coopérative Coopéval, installée dans la région toulousaine, Euralis a développé la culture du chanvre dans le Sud-Ouest, dès le milieu des années 2000. Pour l'heure, la valorisation de la plante passe uniquement par l'exploitation de la fibre. Les graines ne sont pas récoltées. En 2008, Euralis investit 7,5 millions d'euros dans la création d'une usine de transformation du chanvre, à Cazères (31). Mais la hausse du prix des céréales est venue couper cet élan. Les produits industriels n'ont pas suivi la même tendance que les matières premières agricoles et la compétitivité du chanvre s'est trouvée durement affectée. Une culture à promouvoir
« Au début, les plantes étaient coupées à l'aide d'une faucheuse, se souvient Daniel Salviac, président de l'interprofession. Mais ce processus posait des problèmes d'enroulement des fibres dans les outils. Ensuite, nous avons mis au point une ensileuse équipée d'un bec quimper afin de réaliser des brins de fibres de cinquante centimètres environ. Aujourd'hui, cette nouvelle évolution sonne comme un véritable aboutissement. Les producteurs vont pouvoir valoriser aussi bien les tiges que le grain ». La récolte 2011, commencée au mois d'août, marque donc un vrai virage.
Le nouveau prototype de moissonneuse-batteuse a été testé fin août par la Cavac, puis en région toulousaine, par Euralis. « C'est une avancée historique qui résulte d'une ambitieuse démarche de recherche », commente Jean-Claude Labit, vice président de la coopérative. Au printemps dernier, Euralis, en association avec son homologue vendéenne, a élaboré un cahier des charges afin de mettre au point cette machine. L'entreprise Ouest-Agri, concessionnaire de l'ouest de la France, a assuré la conception du matériel. Avec cette solution, les coopératives entendent mieux valoriser l'ensemble de la plante et renforcer la compétitivité du chanvre face à d'autres cultures plus traditionnelles.
En moyenne, un hectare de chanvre est susceptible de produire sept à huit tonnes de fibres et près de huit cents kilogrammes de graines. « Les producteurs seront les premiers bénéficiaires de cette innovation. Sans oublier que le chanvre est en phase avec les attentes environnementales, notamment vis-à -vis du plan Ecophyto », rajoute J.-C. Labit. Peu gourmande en eau, résistant à la chaleur, aux maladies et aux insectes, cette plante ne nécessite pas de traitements phytosanitaires et peu d'engrais azoté. En outre, il s'agit d'une excellente tête d'assolement et d'une culture peu contraignante.
Dans un contexte de hausse de prix du pétrole, les produits tels que le chanvre bénéficie d'un réel potentiel de développement et gràce à la recherche, ses débouchés sont de plus en plus nombreux (lire ci-dessous). Lors de la campagne 2011, la majeure partie des surfaces de chanvre, assurée par la coopérative Euralis, a été recentrée en région toulousaine. Mais pour l'an prochain, la coopérative nourrit de réelles ambitions et souhaite que la culture fasse son retour en Aquitaine. En outre, la totalité des surfaces devrait être récoltée à l'aide de la nouvelle machine. L'objectif global est fixé entre 1.500 et 1.800 hectares en 2012 et à 3 000 hectares d'ici trois ans. Fabien Brèthes Débouchés porteursAvec une réglementation favorisant l'émergence des éco-matériaux, le chanvre devrait être une production de plus en plus recherchée. Les fibres sont issues de la paille de chanvre. Traditionnellement, elles sont utilisées pour la fabrication de papiers spéciaux et extrafins, ou encore de laines isolantes. De nouveaux débouchés s'ouvrent également dans le domaine de la plasturgie. La chènevotte, ou bois de chanvre, connaît actuellement une explosion avec le béton de chanvre et de nouveaux marchés émergent avec la mise au point d'un parpaing de chanvre. Enfin, les graines, aussi appelées chènevis, sont utilisées en oisellerie, ainsi que dans l'alimentation humaine et en cosmétique.
En effet, après des débuts prometteurs, la culture du chanvre dans le Sud-Ouest a besoin d'un nouvel élan. Bref retour historique : suite à l'intégration de la coopérative Coopéval, installée dans la région toulousaine, Euralis a développé la culture du chanvre dans le Sud-Ouest, dès le milieu des années 2000. Pour l'heure, la valorisation de la plante passe uniquement par l'exploitation de la fibre. Les graines ne sont pas récoltées. En 2008, Euralis investit 7,5 millions d'euros dans la création d'une usine de transformation du chanvre, à Cazères (31). Mais la hausse du prix des céréales est venue couper cet élan. Les produits industriels n'ont pas suivi la même tendance que les matières premières agricoles et la compétitivité du chanvre s'est trouvée durement affectée. Une culture à promouvoir
« Au début, les plantes étaient coupées à l'aide d'une faucheuse, se souvient Daniel Salviac, président de l'interprofession. Mais ce processus posait des problèmes d'enroulement des fibres dans les outils. Ensuite, nous avons mis au point une ensileuse équipée d'un bec quimper afin de réaliser des brins de fibres de cinquante centimètres environ. Aujourd'hui, cette nouvelle évolution sonne comme un véritable aboutissement. Les producteurs vont pouvoir valoriser aussi bien les tiges que le grain ». La récolte 2011, commencée au mois d'août, marque donc un vrai virage.
Le nouveau prototype de moissonneuse-batteuse a été testé fin août par la Cavac, puis en région toulousaine, par Euralis. « C'est une avancée historique qui résulte d'une ambitieuse démarche de recherche », commente Jean-Claude Labit, vice président de la coopérative. Au printemps dernier, Euralis, en association avec son homologue vendéenne, a élaboré un cahier des charges afin de mettre au point cette machine. L'entreprise Ouest-Agri, concessionnaire de l'ouest de la France, a assuré la conception du matériel. Avec cette solution, les coopératives entendent mieux valoriser l'ensemble de la plante et renforcer la compétitivité du chanvre face à d'autres cultures plus traditionnelles.
En moyenne, un hectare de chanvre est susceptible de produire sept à huit tonnes de fibres et près de huit cents kilogrammes de graines. « Les producteurs seront les premiers bénéficiaires de cette innovation. Sans oublier que le chanvre est en phase avec les attentes environnementales, notamment vis-à -vis du plan Ecophyto », rajoute J.-C. Labit. Peu gourmande en eau, résistant à la chaleur, aux maladies et aux insectes, cette plante ne nécessite pas de traitements phytosanitaires et peu d'engrais azoté. En outre, il s'agit d'une excellente tête d'assolement et d'une culture peu contraignante.
Dans un contexte de hausse de prix du pétrole, les produits tels que le chanvre bénéficie d'un réel potentiel de développement et gràce à la recherche, ses débouchés sont de plus en plus nombreux (lire ci-dessous). Lors de la campagne 2011, la majeure partie des surfaces de chanvre, assurée par la coopérative Euralis, a été recentrée en région toulousaine. Mais pour l'an prochain, la coopérative nourrit de réelles ambitions et souhaite que la culture fasse son retour en Aquitaine. En outre, la totalité des surfaces devrait être récoltée à l'aide de la nouvelle machine. L'objectif global est fixé entre 1.500 et 1.800 hectares en 2012 et à 3 000 hectares d'ici trois ans. Fabien Brèthes Débouchés porteursAvec une réglementation favorisant l'émergence des éco-matériaux, le chanvre devrait être une production de plus en plus recherchée. Les fibres sont issues de la paille de chanvre. Traditionnellement, elles sont utilisées pour la fabrication de papiers spéciaux et extrafins, ou encore de laines isolantes. De nouveaux débouchés s'ouvrent également dans le domaine de la plasturgie. La chènevotte, ou bois de chanvre, connaît actuellement une explosion avec le béton de chanvre et de nouveaux marchés émergent avec la mise au point d'un parpaing de chanvre. Enfin, les graines, aussi appelées chènevis, sont utilisées en oisellerie, ainsi que dans l'alimentation humaine et en cosmétique.