Une année difficile pour le désherbage du mais
2010 aura été marquée par des conditions climatiques difficiles et l'émergence de solutions techniques de désherbage du mais inédites obtenues gràce aux efforts de la filière pour homologuer de nouvelles substances actives.
En matière de désherbage du mais, l'année 2010 qui s'achève aura été par des conditions climatiques printanières difficiles et la poursuite de l'envolée des coûts de traitement. © V. B. - Arvalis Institut du Végétal
Le désherbage reste un point technique crucial pour la réussite des cultures du mais. La généralisation progressive des semis plus précoces, donc avec des plantes plus vulnérables à la compétition des mauvaises herbes, complique parfois la donne. En effet, le temps d'installation de la culture est alors plus long et les gabarits de mais sont plus compacts, laissant ainsi entrer la lumière plus durablement entre les rangs ce qui nécessite une protection plus longue face aux levées d'adventices. La flore printanière, notamment dicotylédone (telle que véroniques, linaires, pensées) est également favorisée par les semis précoces.
L'offre « produits » s'est étoffée
Après plusieurs années de disette, « l'offre produits » s'est étoffée récemment sur mais avec l'arrivée de nouvelles substances actives et de nouvelles spécialités. Depuis début 2009, seize nouveautés sont apparues sur le marché du désherbage du mais, dont trois nouvelles substances actives (tembotrione, thifensulfuron-méthyl, tritosulfuron).
On observe que le mouvement de multiplication de spécialités génériques se poursuit autour de substances actives basiques de la post-levée : nicosulfuron, sulcotrione, bromoxynil. Ces substances actives éprouvées demeurent des éléments essentiels de la construction des programmes de post-levée avec des repositionnements prix significatifs.
Pour ce qui est des nouvelles spécialités, elles peuvent se classer en deux catégories. Il y a tout d'abord les spécialités destinées à compléter le spectre des mélanges de base (tricétone + sulfonylurée) sur la flore difficile typique de l'après-atrazine, principalement des dicotylédones annuelles : renouée des oiseaux, renouée liseron, mercuriale, géranium, datura Sans relever très fortement le standard d'efficacité, ces spécialités offrent une diversification de solutions appréciable pour s'adapter à la carte à la flore présente. On compte dans cette catégorie trois sulfonylurées à spectre anti-dicotylédone (prosulfuron, thifensulfuron-méthyl et tritosulfuron) formulées seules ou parfois avec du dicamba élargissant leur spectre sur les dicotylédones vivaces.
Deuxième catégorie, les « prémix » à large spectre destinés à offrir aux producteurs des solutions globales visant à utiliser moins de produits et moins de passages quand les conditions d'efficacité le permettent. Ceux-ci étaient surtout présents en pré-levée avec des associations à base de chloroacétamide complété d'un anti-dicotylédone (pendiméthaline, mésotrione, metosulame) mais ils apparaissent maintenant en post-levée aussi avec un produit apportant à la fois nicosulfuron et mésotrione. Enfin, on peut citer l'arrivée sur le marché d'une nouvelle tricétone, la tembotrione, qui vient compléter la gamme des sulcotrione et mésotrione en post-levée. Cette substance active existe dans deux types de spécialités ; l'une où elle est formulée seule et l'autre où elle est complétée de bromoxynil renforçant son efficacité sur les dicotylédones difficiles.
Flore diversifiéeLa flore se diversifie du côté des dicotylédones, la pression en graminées estivales ne faiblit pas. Face à ce type de flore, les stratégies de pré-levée mettant en oeuvre un chloroacétamide restent une valeur sûre quant à leur efficacité et leur sélectivité. Toutefois, lors de printemps particulièrement secs ou dans des situations où les stratégies de post-levée semblent plus justifiées (en présences de graminées et de dicotylédones nouvelles par exemple), le concept DuoSystem devient très intéressant.
Cette stratégie fait appel à la cycloxydime, herbicide foliaire à spectre spécifiquement adapté aux graminées annuelles et vivaces. Son utilisation nécessite le choix d'une variété de mais naturellement tolérante à la cycloxydime ce qui lui confère une très bonne sélectivité. Des associations sont également possibles avec une tricétone et/ou un herbicide complémentaire de post-levée pour couvrir tout le spectre des dicotylédones diversifiées.
Mais l'engouement pour les « blend » ne doit pas faire oublier les nécessités et les fondamentaux du désherbage : intervenir au bon moment, assurer une efficacité précoce et conserver des possibilités de rattrapage.
Valérie Bibard
Ingénieur de recherche désherbage mais (Arvalis-Institut du Végétal)
On observe que le mouvement de multiplication de spécialités génériques se poursuit autour de substances actives basiques de la post-levée : nicosulfuron, sulcotrione, bromoxynil. Ces substances actives éprouvées demeurent des éléments essentiels de la construction des programmes de post-levée avec des repositionnements prix significatifs.
Pour ce qui est des nouvelles spécialités, elles peuvent se classer en deux catégories. Il y a tout d'abord les spécialités destinées à compléter le spectre des mélanges de base (tricétone + sulfonylurée) sur la flore difficile typique de l'après-atrazine, principalement des dicotylédones annuelles : renouée des oiseaux, renouée liseron, mercuriale, géranium, datura Sans relever très fortement le standard d'efficacité, ces spécialités offrent une diversification de solutions appréciable pour s'adapter à la carte à la flore présente. On compte dans cette catégorie trois sulfonylurées à spectre anti-dicotylédone (prosulfuron, thifensulfuron-méthyl et tritosulfuron) formulées seules ou parfois avec du dicamba élargissant leur spectre sur les dicotylédones vivaces.
Deuxième catégorie, les « prémix » à large spectre destinés à offrir aux producteurs des solutions globales visant à utiliser moins de produits et moins de passages quand les conditions d'efficacité le permettent. Ceux-ci étaient surtout présents en pré-levée avec des associations à base de chloroacétamide complété d'un anti-dicotylédone (pendiméthaline, mésotrione, metosulame) mais ils apparaissent maintenant en post-levée aussi avec un produit apportant à la fois nicosulfuron et mésotrione. Enfin, on peut citer l'arrivée sur le marché d'une nouvelle tricétone, la tembotrione, qui vient compléter la gamme des sulcotrione et mésotrione en post-levée. Cette substance active existe dans deux types de spécialités ; l'une où elle est formulée seule et l'autre où elle est complétée de bromoxynil renforçant son efficacité sur les dicotylédones difficiles.
Flore diversifiéeLa flore se diversifie du côté des dicotylédones, la pression en graminées estivales ne faiblit pas. Face à ce type de flore, les stratégies de pré-levée mettant en oeuvre un chloroacétamide restent une valeur sûre quant à leur efficacité et leur sélectivité. Toutefois, lors de printemps particulièrement secs ou dans des situations où les stratégies de post-levée semblent plus justifiées (en présences de graminées et de dicotylédones nouvelles par exemple), le concept DuoSystem devient très intéressant.
Cette stratégie fait appel à la cycloxydime, herbicide foliaire à spectre spécifiquement adapté aux graminées annuelles et vivaces. Son utilisation nécessite le choix d'une variété de mais naturellement tolérante à la cycloxydime ce qui lui confère une très bonne sélectivité. Des associations sont également possibles avec une tricétone et/ou un herbicide complémentaire de post-levée pour couvrir tout le spectre des dicotylédones diversifiées.
Mais l'engouement pour les « blend » ne doit pas faire oublier les nécessités et les fondamentaux du désherbage : intervenir au bon moment, assurer une efficacité précoce et conserver des possibilités de rattrapage.
Valérie Bibard
Ingénieur de recherche désherbage mais (Arvalis-Institut du Végétal)