Une stratégie payante pour Maisadour
Fort d'une croissance assurée par un équilibre des pôles amont et aval et d'une recherche permanente de compétitivité, notamment par l'innovation, le groupe coopératif se tourne résolument vers l'international.
Avec 1,370 milliard d'euros de chiffre d'affaires, le groupe coopératif Maisadour affiche une croissance de 14 %, totalement équilibrée entre le pôle amont et le pôle aval. Et malgré un contexte morose pour l'industrie en général et l'agroalimentaire en particulier. « On vérifie que notre modèle, avec un équilibre entre l'amont et l'aval (chacun représentant 50 % du chiffre d'affaires) apporte une grande résistance dans un contexte difficile » se réjouit Michel Prugue, le président de la coopérative dont l'assemblée générale avait lieu mardi 4 décembre à Hagetmau.
Une indexation maintenue
Le résultat net est également en hausse, pour atteindre 12,3 millions d'euros, contre 10 millions lors de l'exercice précédent. Il reste toutefois inférieur à celui de 2009-2010 (14,3 millions) et aux objectifs de 18 millions d'euros, soit 1,5 % du chiffre d'affaires, que s'était fixé le groupe. « C'est essentiellement l'indexation sur le coût alimentaire qui pèse dans la balance. Nous avons choisi de maintenir ce système permettant aux éleveurs de palmipèdes et de volailles de préserver leurs marges » justifie-t-il. Déjà , l'an dernier, le dispositif avait coûté 6 M€ à la coopérative. La hausse du prix des céréales impacte en effet largement l'activité et les résultats de la structure, ainsi que ses choix stratégiques. Le sujet est donc revenu de manière régulière dans la bouche des responsables du groupe. Le président martèle cependant : « ici, vous n'entendrez pas que cette envolée de prix est choquante, car la majorité de nos adhérents est en polyculture élevage et ils bénéficient de cette remontée des cours ». Le problème est plutôt la volatilité de ces prix, de 95 € il y a 5 ans, à plus de 200 € cette fin d'année. Ces écarts de prix brutaux sont difficiles à répercuter aux consommateurs par la grande distribution. Ce qui fait dire au président que « le système n'est plus tenable ». Une réflexion est donc menée pour inventer de nouveaux outils de lissage des fluctuations (contrats sur les prix et volumes) entre les maillons de l'ensemble de la filière. En attendant, la répercussion auprès de la distribution des hausses de charges sur les produits animaux est absolument nécessaire. « Dans ce domaine, les mentalités semblent évoluer positivement, mais le combat est difficile » confie Michel Prugue. Dans sa présentation de l'activité de Maisadour, Thierry Blandinières, le directeur général a mis en exergue deux métiers du groupe considérés comme stratégiques. La production de semences « tire profit d'un marché porteur, avec de fortes valeurs ajoutées. Pour répondre à cette dynamique, nous souhaitons y prioriser l'allocation de nos ressources ». La montée en puissance de la production en Ukraine constitue une belle réussite. « Deux ans après sa création, l'usine est déjà saturée », note-t-il. Une seconde phase d'investissement pourrait être lancée prochainement. L'idée est notamment d'investir les marchés d'Europe de l'Est. La fabrication d'aliments est également qualifiée de métier stratégique et de relais de croissance. Le chiffre d'affaires de la filiale Sud-Ouest Aliment, a progressé, alors que le marché de la nutrition animale est en recul. « Gràce à un fort développement et une diversification de ses activités, avec nos partenaires coopératifs Vivadour et Gascoval, ce métier est compétitif ». Plus d'innovation et d'international
En aval, la poursuite du développement du pôle agroalimentaire constitue un autre fil conducteur. Il est dorénavant constitué de quatre secteurs : Delpeyrat, Comtesse du Barry, traiteur et terroir. « Chacun des pôles va chercher ses relais de croissance en initiant de nouvelles catégories de produits et de marchés, tout en conservant ses équilibres ». Le groupe s'appuie sur Comtesse du Barry pour un développement de la gastronomie dans l'univers du luxe. Ainsi, le caviar fait son entrée dans les gammes Delpeyrat et Comtesse du Barry, en s'appuyant sur une prise de participation dans la ferme Huso à Neuvic (24). Le rachat mi-septembre de la saumonerie Saint Ferréol (43) apporte par ailleurs un produit très haut de gamme commercialisé sous la marque Comtesse du Barry. Enfin, la coopérative landaise mobilise aujourd'hui de nouveaux moyens dans l'innovation et l'international. Il s'agit de participer à la modernisation de l'agriculture, d'inventer de nouveaux produits et d'accentuer la croissance du groupe. Pour cela, une direction transversale « innovation » et une « international » ont été mises en place. Le groupe coopératif considère que ses sources de croissance principales se situent sur les marchés internationaux. Déjà présente en Amérique du Nord avec une filiale d'Excel foie gras, au Maroc pour la production de légumes, et en Europe de l'Est pour les semences, la coopérative veut s'appuyer sur ces bases pour se déployer. Dominique Maurel
Le résultat net est également en hausse, pour atteindre 12,3 millions d'euros, contre 10 millions lors de l'exercice précédent. Il reste toutefois inférieur à celui de 2009-2010 (14,3 millions) et aux objectifs de 18 millions d'euros, soit 1,5 % du chiffre d'affaires, que s'était fixé le groupe. « C'est essentiellement l'indexation sur le coût alimentaire qui pèse dans la balance. Nous avons choisi de maintenir ce système permettant aux éleveurs de palmipèdes et de volailles de préserver leurs marges » justifie-t-il. Déjà , l'an dernier, le dispositif avait coûté 6 M€ à la coopérative. La hausse du prix des céréales impacte en effet largement l'activité et les résultats de la structure, ainsi que ses choix stratégiques. Le sujet est donc revenu de manière régulière dans la bouche des responsables du groupe. Le président martèle cependant : « ici, vous n'entendrez pas que cette envolée de prix est choquante, car la majorité de nos adhérents est en polyculture élevage et ils bénéficient de cette remontée des cours ». Le problème est plutôt la volatilité de ces prix, de 95 € il y a 5 ans, à plus de 200 € cette fin d'année. Ces écarts de prix brutaux sont difficiles à répercuter aux consommateurs par la grande distribution. Ce qui fait dire au président que « le système n'est plus tenable ». Une réflexion est donc menée pour inventer de nouveaux outils de lissage des fluctuations (contrats sur les prix et volumes) entre les maillons de l'ensemble de la filière. En attendant, la répercussion auprès de la distribution des hausses de charges sur les produits animaux est absolument nécessaire. « Dans ce domaine, les mentalités semblent évoluer positivement, mais le combat est difficile » confie Michel Prugue. Dans sa présentation de l'activité de Maisadour, Thierry Blandinières, le directeur général a mis en exergue deux métiers du groupe considérés comme stratégiques. La production de semences « tire profit d'un marché porteur, avec de fortes valeurs ajoutées. Pour répondre à cette dynamique, nous souhaitons y prioriser l'allocation de nos ressources ». La montée en puissance de la production en Ukraine constitue une belle réussite. « Deux ans après sa création, l'usine est déjà saturée », note-t-il. Une seconde phase d'investissement pourrait être lancée prochainement. L'idée est notamment d'investir les marchés d'Europe de l'Est. La fabrication d'aliments est également qualifiée de métier stratégique et de relais de croissance. Le chiffre d'affaires de la filiale Sud-Ouest Aliment, a progressé, alors que le marché de la nutrition animale est en recul. « Gràce à un fort développement et une diversification de ses activités, avec nos partenaires coopératifs Vivadour et Gascoval, ce métier est compétitif ». Plus d'innovation et d'international
En aval, la poursuite du développement du pôle agroalimentaire constitue un autre fil conducteur. Il est dorénavant constitué de quatre secteurs : Delpeyrat, Comtesse du Barry, traiteur et terroir. « Chacun des pôles va chercher ses relais de croissance en initiant de nouvelles catégories de produits et de marchés, tout en conservant ses équilibres ». Le groupe s'appuie sur Comtesse du Barry pour un développement de la gastronomie dans l'univers du luxe. Ainsi, le caviar fait son entrée dans les gammes Delpeyrat et Comtesse du Barry, en s'appuyant sur une prise de participation dans la ferme Huso à Neuvic (24). Le rachat mi-septembre de la saumonerie Saint Ferréol (43) apporte par ailleurs un produit très haut de gamme commercialisé sous la marque Comtesse du Barry. Enfin, la coopérative landaise mobilise aujourd'hui de nouveaux moyens dans l'innovation et l'international. Il s'agit de participer à la modernisation de l'agriculture, d'inventer de nouveaux produits et d'accentuer la croissance du groupe. Pour cela, une direction transversale « innovation » et une « international » ont été mises en place. Le groupe coopératif considère que ses sources de croissance principales se situent sur les marchés internationaux. Déjà présente en Amérique du Nord avec une filiale d'Excel foie gras, au Maroc pour la production de légumes, et en Europe de l'Est pour les semences, la coopérative veut s'appuyer sur ces bases pour se déployer. Dominique Maurel