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Une troisième année dans le rouge pour les maïsiculteurs

Face à une prévision de récolte nationale en baisse de 28% par rapport à la collecte 2014, l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) appelle le Gouvernement à prendre en compte la «situation critique» des producteurs de maïs.

file-La baisse de production de 28% en France est «le résultat d’une année particulièrement difficile, marquée par une sécheresse très importante», note l’AGPM.
La baisse de production de 28% en France est «le résultat d’une année particulièrement difficile, marquée par une sécheresse très importante», note l’AGPM.

À l’heure où les producteurs dans notre région sont en pleine récolte, Agreste a révisé à la baisse, le 12 octobre, ses prévisions de récolte de maïs grain à 13,3 Mt (contre 13,7 Mt en septembre). «La récolte de maïs grain atteindrait 13,3 Mt, en baisse de 28% par rapport au niveau record de 2014» et inférieure de 16% à la moyenne 2010-14, selon une note du service statistique du ministère de l’Agriculture. «Les précipitations d’août et septembre ont amélioré la situation dans certaines zones mais n’ont pas suffi à compenser le retard de développement pris par le maïs», indique Agreste. En maïs grain non irrigué, le rendement diminuerait de 15% par rapport à la moyenne 2010-14 et pour l’irrigué de 4,4%. La récolte de maïs fourrage tomberait à 17,2 Mt (contre 17 Mt en septembre), soit 16% de moins que l’an dernier.

Au régime sec

«Cette situation est le résultat d’une année particulièrement difficile, marquée par une sécheresse très importante», explique l’AGPM dans un communiqué du 8 octobre. «Une fois de plus, le maïs a malgré tout joué son rôle pour l’alimentation des élevages», constate l’AGPM qui regrette toutefois «une absence de politique volontariste sur l’irrigation et le stockage de l’eau». Ce manque de ressource ne permet pas de sécuriser au mieux les productions sur l’ensemble des territoires.

De plus, l’association fait remarquer qu’à cette campagne de production «compliquée» s’ajoute une situation de marché particulièrement inquiétante avec des prix qui ne permettent pas de couvrir les charges de production et conduiront les maïsiculteurs à un revenu négatif après deux années déjà dans le rouge. «Qui accepterait trois années consécutives sans revenu?» interroge l’AGPM, et notamment son président Daniel Peyraube, selon lequel «il est temps que la situation économique des maïsiculteurs français soit entendue par le Gouvernement». Faisant remarquer que le maïs contribue à la richesse de la France par ses multiples usages, il déplore que «les producteurs n’en profitent pas».

Sur le long terme

Pour l’AGPM, Il y a donc «urgence à prendre les mesures nécessaires pour leur permettre de produire plus et mieux tout en leur garantissant des conditions satisfaisantes de revenu». Daniel Peyraube explique que la première mesure attendue est de permettre aux producteurs de maïs en difficulté d’accéder aux aides conjoncturelles annoncées par le Premier ministre le 3 septembre dernier. Pour le plus long terme, les producteurs de maïs demandent d’instaurer et de promouvoir deux types de dispositifs. D’une part «des outils d’assurance adaptés, au rang desquels figure l’irrigation…», d’autre part «des dispositifs fiscaux et assurantiels adaptés au contexte de la mondialisation et de la volatilité».

Par ailleurs, l’AGPM, dans sa publication AGPM Info Éco de ce mois d’octobre, commente le processus législatif en cours pour l’élaboration du projet de loi biodiversité. Les organisations professionnelles agricoles se sont mobilisées pour limiter les impacts néfastes de cette future loi. L’AGPM note ainsi que parmi les annonces faites par le Premier ministre lors des manifestations du 3 septembre, la plus emblématique reste celle de l’engagement dans les 6 mois à venir de la mise en place d’une nouvelle méthode de travail sur le volet des normes. D’ici là, une «pause» a été annoncée, observe l’AGPM qui rappelle que le Gouvernement s’est engagé à ne prendre aucune mesure nationale allant au-delà des obligations communautaires. Le projet de loi biodiversité s’inscrit pleinement dans ce cadre: donc «il est ajourné jusqu’en février au plus tôt…».

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